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Actualités - ANALYSE

Techniquement, tout reste à faire ...

On aborde en ce début de semaine le délai légal de deux mois courant jusqu’au 24 novembre au cours duquel l’Assemblée nationale est tenue d’élire un nouveau chef de l’Etat. Nouveau, car la Constitution, en son fameux article 49, interdit la reconduction du mandat du président sortant. Mais comme toute loi, la Constitution est faite pour être contournée. A preuve que ce même article 49 a été amendé en 1995 pour proroger de trois ans le bail de M. Elias Hraoui. Et risque fort de l’être cette année aussi, pour permettre l’avènement du général Emile Lahoud. Techniquement cependant, tout reste à faire et l’on semble encore assez loin de la dernière ligne droite. On parle évidemment beaucoup du général. Mais étonnamment, on débat avec insistance dans les salons de la composition du prochain Cabinet, sans se préoccuper de l’avis que pourrait avoir à ce sujet le futur chef de l’Etat, qui qu’il soit. Et en oubliant un peu trop que même le système spoliateur mis en place conserve au président de la République, via les articles 53 et 64 de la Constitution, un droit de regard incontournable sur la composition du Cabinet. Car le premier stipule que c’est à lui qu’il revient, «en accord avec le président du Conseil, de promulguer le décret de formation du gouvernement» ; et le deuxième répète que ce dernier, après des consultations parlementaires, «contresigne avec le chef de l’Etat le décret de formation». Du reste, lors de la mise sur pied de l’actuelle équipe, on avait bien vu que le président de la République avait son mot à dire puisqu’il avait tout simplement refusé la liste présentée initialement par M. Hariri, ce qui avait conduit à un blocage d’une semaine, traité alors par arbitrage traditionnel, entendre syrien. En tout cas, un ministre relève que «si l’on discute déjà avec tant d’animation de la nature comme de la forme du prochain Cabinet, c’est parce que la présidentielle semble être désormais une affaire entendue, réglée. On n’attend plus en principe sur ce plan que le scénario qui doit être mis au point à l’issue d’une prochaine entrevue entre les présidents Hafez el-Assad et Elias Hraoui». Pour sa part, un député informé confirme que «le président Hariri n’a pas cessé, mais au contraire a intensifié, les concertations élargies entamées voici plus d’un mois en sa résidence de Fakra. Les débats portent sur l’orientation à imprimer à la prochaine phase». Des critères Selon ce député, «l’idée de base de M. Hariri est de provoquer un «choc salutaire» pour initier le changement de mentalité envisagé par la proclamation d’une formation ministérielle inédite. Il est dès lors évident que le président du Conseil se considère comme totalement assuré de se succéder à lui-même. Il est en train de préparer le proche futur avec tant de minutie que les consultations parlementaires préalables auxquelles la Constitution astreint tout président du Conseil désigné ne seront plus pour lui qu’une simple formalité». «Tout en s’abstenant de poser des «conditions», terme qui pourrait en offusquer certains, M. Hariri, ajoute ce parlementaire, précise les «critères» exigibles pour la formation de son quatrième Cabinet après l’élection d’un nouveau chef de l’Etat. Ces constantes se résument comme suit: — Il faut un minimum de 14 ministres, mais pas plus de 20. Car on n’a plus besoin, comme après Taëf, d’élargir la table pour que tous les courants y trouvent place». Ici une remarque va de soi : à ce banquet, n’ont jamais pu prendre place que les pôles de l’Ouest et de la périphérie, mais passons… «Il n’y aura plus, reprend cette source, de ministres inamovibles. D’une part parce qu’il n’y aura plus assez de place pour les englober. D’autre part, et surtout, parce que, forts de leur statut, ils se sont presque toujours montrés frondeurs, portant par leur attitude un coup sévère à la crédibilité comme à l’efficacité du pouvoir. — Le nouveau Cabinet devra donc constituer une équipe homogène, efficiente, éloignée des controverses politiciennes, acharnée à travailler sans se soucier de perdre son temps en polémiquant à vide avec l’opposition. L’équipe comprendra dès lors sinon une majorité de technocrates du moins une bonne poignée d’entre eux. –L’expérience a amplement montré qu’on doit faire fusionner un certain nombre de ministères et de départements, pour améliorer le rendement et réduire les dépenses». Des intentions louables sans doute. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Surtout lorsqu’on sait que les partisans de M. Nabih Berry ne sont pas du tout contents de ces propositions haririennes dans lesquelles ils voient autant d’«inadmissibles diktats». Et les nuages se reforment à l’horizon…
On aborde en ce début de semaine le délai légal de deux mois courant jusqu’au 24 novembre au cours duquel l’Assemblée nationale est tenue d’élire un nouveau chef de l’Etat. Nouveau, car la Constitution, en son fameux article 49, interdit la reconduction du mandat du président sortant. Mais comme toute loi, la Constitution est faite pour être contournée. A preuve que ce...