Kohl s'indigne : c'est à vomir

La classe politique allemande, le chancelier Helmut Kohl en tête, et l’Association des journalistes se sont indignées lundi de la mise sur la place publique des détails de la vie privée du président Bill Clinton. «Je l’ai déjà dit et je le répète, c’est à vomir», a lancé le chancelier Helmut Kohl devant la presse lundi à Bonn, jugeant «toute cette affaire profondément consternante». Le président du parti d’opposition SPD Oskar Lafontaine a estimé la diffusion de la bande vidéo contenant le témoignage de M. Clinton devant la chambre d’accusation «écœurante et répugnante», lors d’une conférence de presse. Antje Vollmer, députée du parti écologistes des Verts et vice-présidente du Bundestag, la chambre basse du Parlement, a appelé les Allemands à protester contre «l’inquisition» dont est, selon elle, victime M. Clinton, en envoyant télégrammes, fax et e-mails à l’ambassade américaine à Bonn. «Arrêtez l’inquisition! Les droits de l’homme doivent aussi être valables pour le président américain, sa femme et sa fille», a affirmé Mme Vollmer dans le quotidien populaire Bild. «C’est en dessous de tout», a jugé le secrétaire général du parti libéral (FDP), Guido Westerwelle. La diffusion de la bande vidéo «laisse libre cours aux comportements voyeuristes», a-t-il lancé devant la presse. Selon lui, «c’est la culture politique qui part à vau-l’eau». L’Association des journalistes allemands (DJV) a lancé un appel aux médias à «réfléchir à leurs responsabilités éthiques». «On peut s’interroger sur le voyeurisme dont ont fait preuve également des médias allemands au cours des dernières semaines», affirme le président de la DJV, Hermann Meyn, dans un communiqué. «Il faut peser avec précaution le droit à la vérité de la société et le droit des personnes impliquées à protéger leur vie privée», a-t-il ajouté.