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Actualités - CHRONOLOGIE

Quatre heures douze minutes d'un interrogatoire humiliant diffusé à travers le monde Clinton-Lewinsky : un scandale aux conséquences désormais imprévisibles (photo)

Les Américains et le reste du monde ont découvert lundi, grâce aux télévisions et à Internet, l’humiliant interrogatoire subi par Bill Clinton sur sa liaison avec Monica Lewinsky, point d’orgue d’un scandale aux conséquences désormais imprévisibles pour le président des Etats-Unis (VOIR PAGE 10). Avec la vidéo, le Congrès a également rendu publiques les annexes du rapport Starr dans lesquelles Lewinsky affirme avoir eu des relations sexuelles avec Clinton mais que personne ne lui a jamais demandé de mentir Juste après la diffusion de la vidéo, la Maison-Blanche, dans un communiqué, a affirmé qu’il était «clair pour tout le monde que la conduite du président ne constitue pas un délit justifiant une destitution». La vidéo de l’interrogatoire de M. Clinton, enregistrée le 17 août dans la salle des Cartes de la Maison-Blanche, a été rendue publique peu après 09h00 (13h00 GMT) par le Congrès. Dans le quart d’heure, quatre télévisions américaines d’information en continu et les trois grandes chaînes nationales ont diffusé ce témoignage de 4 heures et 12 minutes, sans l’avoir visionné, prévenant cependant régulièrement leurs auditeurs qu’il pouvait contenir des passages choquants. De nombreuses radios faisaient des points réguliers, parfois toutes les dix minutes. Les téléspectateurs ont découvert un Bill Clinton tendu et sombre, mais se défendant pied à pied, parfois sarcastique à l’égard des procureurs, réussissant à ne pas sortir de ses gonds face à des questions extrêmement indécentes. Interrogations répétées sur sa définition des relations sexuelles, sur la fellation, les baisers et caresses intimes échangés avec Monica Lewinsky, les procureurs ne lui ont rien épargné, déterminés à prouver qu’il avait menti en affirmant ne pas avoir eu de relation sexuelle avec l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche. Dans une déclaration lue aux procureurs, M. Clinton a reconnu «une relation intime déplacée» avec Monica Lewinsky, «une bonne fille qui a bon cœur». Mais il a fait valoir que pour lui il ne s’agissait pas de relations sexuelles, telles que définies lors de son premier interrogatoire en janvier dans le cadre de l’affaire Paula Jones. «La plupart des Américains ordinaires», a-t-il insisté, penseraient également que des contacts sexuels sans pénétration ne sont pas des relations sexuelles. M. Clinton a vigoureusement rejeté les accusations de parjure, et en dépit de l’insistance des procureurs, a refusé de détailler ses jeux sexuels avec la jeune femme, invoquant le respect de sa vie privée et le souci de préserver «la dignité» de sa fonction. M. Clinton est aussi apparu parfois soucieux de Monica Lewinsky, reconnaissant qu’il ne souhaitait pas qu’elle ait à «endurer tout cela» et s’insurgeant contre le traitement «honteux» que lui a infligé l’équipe de M. Starr. Le reste de l’actualité du jour a été entièrement sacrifié par les télévisions à la diffusion historique de ce témoignage, qui s’est achevée peu après 17h30 GMT. Sitôt après, la Maison-Blanche a affirmé qu’il était «clair pour tout le monde que la conduite du président Clinton ne constitue pas un délit justifiant une destitution». Avec la vidéo, le Congrès a également rendu public 3.183 pages de documents, deux volumes d’annexes au rapport Starr publié le 11 septembre. Dans ces annexes figurent les déclarations sous serment de Monica Lewinsky, qui admet avoir eu des relations sexuelles avec Bill Clinton mais affirme que personne ne lui a jamais demandé de mentir ou n’a cherché à acheter son silence par un emploi. Y figurent également des photos de M. Clinton et de la jeune femme, des copies de lettres non envoyées, l’inventaire des cadeaux échangés, des documents juridiques, et nombre d’articles de journaux. Une majorité du public, déjà abreuvé de détails salaces par la publication du rapport Starr, s’était dite opposée, selon les sondages, à la diffusion de la cassette vidéo, humiliation suprême pour un président sur lequel pèse désormais une menace de destitution. Dans une Maison-Blanche en proie à la panique, certains espèrent cependant que la diffusion de la vidéo se retournera contre les républicains, majoritaires au Congrès. Ces derniers espèrent tirer bénéfice du scandale lors des élections législatives de novembre et plusieurs d’entre eux ont demandé lundi l’ouverture rapide d’une procédure de destitution à l’encontre de M. Clinton. Le plus récent sondage, effectué dimanche pour CNN Gallup, montre que 60% des Américains ne veulent pas de cette destitution. Mais ils sont désormais 35%, soit une hausse de 4 points par rapport aux derniers sondages, à y être favorables. Et lundi, le Los Angeles Daily News, un des deux journaux de la deuxième ville des Etats-Unis, s’est joint aux quotidiens américains qui ont appelé à la démission du président, estimant qu’il ne pouvait «continuer à abondamment s’excuser pour quelque chose qu’il affirme légalement ne pas avoir fait». «Cette assertion est une gifle au peuple américain. Le moment est venu pour le président de démissionner», a écrit le quotidien. (AFP)
Les Américains et le reste du monde ont découvert lundi, grâce aux télévisions et à Internet, l’humiliant interrogatoire subi par Bill Clinton sur sa liaison avec Monica Lewinsky, point d’orgue d’un scandale aux conséquences désormais imprévisibles pour le président des Etats-Unis (VOIR PAGE 10). Avec la vidéo, le Congrès a également rendu publiques les annexes du...