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Actualités - ANALYSE

A la veille de l'arrivée du nouvel ambassaeur des Etats-Unis à Beyrouth Spéculations sur l'influence américaine dans le processus électoral

La nomination de David Satterfield au poste d’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth revêtirait-elle une signification particulière à la veille de l’échéance présidentielle? Le nouvel ambassadeur s’en défend: il affirme que Washington n’appuie aucun candidat en particulier. Il souligne, en revanche, la nécessité de procéder à une élection démocratique normale, le choix du chef de l’État relevant de la responsabilité des Libanais eux-mêmes. Nullement surpris par l’attitude des États-Unis à cet égard, les milieux politiques libanais estiment toutefois que l’Administration américaine est concernée de près par l’échéance susmentionnée. Elle poursuit ses contacts dans ce cadre, tout en évaluant les chances des candidats favoris, même si la Syrie semble être cette fois-ci le seul grand électeur. En tout état de cause, Washington n’interviendra pas dans le choix des candidats potentiels, comme il en avait l’habitude depuis 1958. Selon des sources bien informées, les États-Unis se contenteraient aujourd’hui d’insister sur le profil du prochain président de la République, en laissant le soin au Liban et à la Syrie de s’entendre sur le choix de la personne qui correspondrait à ce profil. L’essentiel pour l’Administration américaine est que le chef de l’État libanais jouisse de la confiance de tous, et de la Syrie en particulier. Pour Washington, il est important que le Liban ait bonne réputation à l’étranger de manière à attirer les investissements des émigrés libanais et des Américains. Pour cela, la lutte contre la corruption devient indispensable. C’est ainsi qu’avec l’amélioration de l’état de la sécurité, les chances de développer les relations commerciales entre les deux pays deviendront plus importantes. Le prestige américain Malgré la volonté affichée des États-Unis de ne pas se mêler de l’élection présidentielle, d’aucuns persistent à croire que Washington a toujours son mot à dire, même s’il n’aura pas le même poids que celui de Damas. Les milieux convaincus de l’influence américaine dans le choix du nouveau président se fondent, pour cela, sur des précédents historiques. Ils rappellent ainsi que le président Fouad Chehab fit en 1958 l’objet d’un accord américano-égyptien. On se souvient qu’à cette époque, Washington avait envoyé à Beyrouth l’émissaire Robert Murphy qui avait alors effectué des contacts avec les pôles politiques et religieux du pays. Syriens et Américains se sont entendus des années plus tard sur la personne du président Elias Sarkis. C’était en 1976: l’envoyé US Dean Brown avait soumis les présidentiables sérieux à un véritable test auquel devait réussir celui qui admettait une prise en charge de la sécurité au Liban par les forces syriennes. Mais en 1988, l’intervention des États-Unis sur ce plan s’est soldée par un échec. L’émissaire Richard Murphy avait tenté alors d’imposer la seule candidature de Mikhaël Daher à la première magistrature de l’État en déclarant sur le perron de Bkerké: «C’est Mikhaël Daher ou le chaos». Ces quelques mots avaient suscité un tollé dans les milieux parlementaires maronites, et le patriarche Nasrallah Sfeir s’y était lui-même opposé parce qu’il s’agissait là d’un véritable diktat. La question est de savoir aujourd’hui si l’Administration américaine est en mesure de jouer à nouveau son rôle de grand électeur en même temps que la Syrie. Certains milieux politiques estiment que la hâte avec laquelle le département d’État s’est empressé d’envoyer un nouvel ambassadeur à Beyrouth est le signe d’un intérêt marqué pour l’échéance présidentielle. Le diplomate concerné est de surcroît une chevronné de la politique libanaise dans la mesure où il fut l’un des artisans des réunions de Taëf. David Satterfield a participé ensuite aux contacts qui ont conduit feu René Moawad à la présidence de la République. Depuis lors, il est considéré comme un professionnel de la situation libanaise et proche-orientale au sein de l’administration américaine. En tout état de cause, l’arrivée, attendue incessamment, de M. Satterfield à Beyrouth a été préparée par une équipe, au fait de tous les derniers développements au niveau de l’échéance présidentielle et de la situation au Liban-Sud.
La nomination de David Satterfield au poste d’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth revêtirait-elle une signification particulière à la veille de l’échéance présidentielle? Le nouvel ambassadeur s’en défend: il affirme que Washington n’appuie aucun candidat en particulier. Il souligne, en revanche, la nécessité de procéder à une élection démocratique normale, le...