Présidentielle : la brume commencerait à se dissiper cette semaine

C’est cette semaine, et plus précisément jeudi prochain 24 septembre, que sera enclenché officiellement le compte à rebours pour l’élection du nouveau chef de l’Etat. Après l’attentisme des derniers jours, les tractations et les démarches politiques devraient s’intensifier dès aujourd’hui dans la perspective de l’échéance présidentielle. Pour l’heure, rien ne paraît encore tranché sur ce plan (du moins en apparence), mais la situation pourrait se décanter sous peu à la faveur du sommet Hraoui-Assad qui, selon des sources concordantes, se tiendrait dans les tout prochains jours. Cette rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat permettra sans doute de décanter la situation, ce que les milieux politiques locaux attendent et qui déterminera le cours de la bataille présidentielle. Il sera notamment possible de savoir s’il est réellement question d’un amendement de l’article 49 de la Constitution, devant ouvrir la voie soit à une nouvelle reconduction du mandat du président Hraoui, soit à l’élection du commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, à la première magistrature de l’Etat (VOIR AUSSI PAGE 3). A la lumière des données présentes, le général Lahoud semble avoir le vent en poupe. C’est du moins ce qu’a affirmé hier le chef du Législatif Nabih Berry au cours d’une visite au Liban-Nord. M. Berry, qui a eu la semaine dernière un entretien de quatre heures avec le président Assad, a indiqué, en réponse aux questions des journalistes, que le général Lahoud «a de fortes chances d’accéder à la présidence de la République». Il a toutefois précisé que «toutes les données internes ne sont pas encore disponibles pour procéder à l’amendement de l’article 49». Dans la journée de samedi, M. Berry avait déjà évoqué l’échéance présidentielle au cours du congrès du mouvement Amal, soulignant la nécessité d’élire un président qui bénéficie de «qualités exceptionnelles» et qui puisse jouer un rôle efficace sur le double plan du «changement et de la libération». Le dossier de la présidentielle a vraisemblablement été évoqué au cours des entretiens que le chef du gouvernement Rafic Hariri a eus hier à Damas avec le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, le premier ministre Mahmoud Zohbi, et le chef de la diplomatie syrienne Farouk Chareh. M. Hariri, note-t-on, est arrivé dans la soirée à Paris, en route pour New York, où il prononcera jeudi une allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU. En marge de sa participation aux travaux de l’Assemblée générale, le chef du gouvernement aura des entretiens avec le secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, ainsi qu’avec le chef du Quai d’Orsay, M. Hubert Védrine. Ces entretiens devraient être axés, à l’évidence, sur la situation au Liban-Sud, mais il n’est pas exclu qu’ils portent également sur la prochaine échéance présidentielle.