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Actualités - CHRONOLOGIE

Ils ont été sommés par les autorités congolaises de fermer leurs comptoirs Les commerçants de diamants libanais supplantés par les israéliens dans l'ex-Zaïre

Poussés à l’exode à trois reprises en l’espace de deux ans, souvent obligés de recommencer leur vie, des centaines de Libanais du Congo démocratique (ex-Zaïre) sont menacés de faillite et pourraient se retrouver au chômage du jour au lendemain. Les autorités congolaises ont en effet ordonné, mercredi, la fermeture de tous les comptoirs de diamants et ont annulé les permis octroyés aux Libanais et aux autres étrangers, selon des commerçants libanais qui sont entrés en contact téléphonique avec «L’Orient-Le Jour» à partir de Kinshasa, la capitale. Interrogé à ce sujet, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan, a déclaré que les autorités libanaises n’avaient encore reçu aucune information sur cette affaire. Préférant garder l’anonymat, un commerçant libanais, installé au Congo depuis dix ans, nous a déclaré que tous les étrangers travaillant dans le secteur du diamant ont été priés de fermer leurs comptoirs dans un délai d’une semaine et de liquider leurs affaires. Selon lui, le commerce du diamant a été monopolisé par une entreprise publique le SASMIP (Service d’achat des substances minérales précieuses) en joint-venture avec des capitaux israéliens. Le marché du diamant est principalement contrôlé par la colonie libanaise de 2000 personnes qui possèdent environ 200 comptoirs dispersés sur tout le territoire congolais. Le permis d’exploitation d’un comptoir coûte en moyenne deux cents mille dollars et des années d’efforts sont nécessaires pour se forger une clientèle. Le délai d’une semaine accordé aux commerçants pour liquider leurs affaires équivaut à une mise en faillite certaine. Les pertes s’élèveraient à plusieurs millions de dollars. Le Libanais interrogé par «L’Orient-Le Jour» a précisé que les commerçants ont été notifiés que ceux qui refusent d’obtempérer sont passibles d’expulsion. Selon lui, la décision de monopoliser le commerce du diamant a été prise à l’instigation d’un ressortissant israélien installé au Congo depuis sept ans. Ancien officier du Mossad, les services de renseignements israéliens, Ramy Golan entretient d’excellentes relations avec l’entourage du président Laurent-Désiré Kabila, indique la même source. Juif d’origine égyptienne, Golan aurait fait partie du commando qui a participé en 1973 à l’opération de Verdun (Beyrouth) au cours de laquelle trois hauts responsables de l’OLP, Abou Youssef Najjar, Kamal Adouane et Kamal Nasser, avaient été assassinés. Devant le refus des autorités congolaises de les recevoir, les représentants de la colonie libanaise se sont tournés vers le corps diplomatique arabe. Une délégation doit être reçue aujourd’hui par les ambassadeurs arabes accrédités à Kinshasa pour leur exposer la situation et réclamer leur intervention auprès du gouvernement. La colonie libanaise est d’autant plus surprise par la décision des autorités congolaises de permettre aux Israéliens de les supplanter dans le commerce du diamant, que deux pays arabes, la Libye et le Soudan, apportent un soutien important au président Kabila dans sa lutte contre les rebelles banyamulengues appuyés par l’Ouganda et le Rwanda. En attendant l’évolution de cette affaire, de nombreuses familles libanaises du Congo se préparent une fois de plus à faire leurs valises pour quitter le pays.
Poussés à l’exode à trois reprises en l’espace de deux ans, souvent obligés de recommencer leur vie, des centaines de Libanais du Congo démocratique (ex-Zaïre) sont menacés de faillite et pourraient se retrouver au chômage du jour au lendemain. Les autorités congolaises ont en effet ordonné, mercredi, la fermeture de tous les comptoirs de diamants et ont annulé les...