Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Environnement Greenpeace dénonce l'insouciance des industriels libanais

Greenpeace a organisé hier une tournée en mer pour altirer l’attention de la presse sur le degré de pollution de la côte libanaise. Le départ a eu lieu à partir du «Sirius», le bateau de l’organisation écologique amarré au port de Jounieh depuis mardi. La tournée a englobé la côte du Metn allant de Nahr-el-Kalb jusqu’au port de Beyrouth. A 10h30, les journalistes se sont installés dans les canots à moteur. «L’objectif de la tournée est de montrer à la presse la pollution provenant de l’industrie, des décharges publiques et des égouts sur la côte libanaise. Afin qu’à son tour elle alerte l’opinion publique sur le degré d’inconscience des industriels libanais qui jettent tous les déchets dans la mer», explique d’entrée de jeu le porte-parole de Greenpeace au Liban, M. Fouad Hamdane. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la campagne de Greenpeace placée sous le signe «l’année des océans». Des analyses faites dans le laboratoire de Greenpeace à l’université de Exeter en Grande-Bretagne avaient montré que la côte allant de l’estuaire de Nahr-el-Kalb au port de Beyrouth était la zone la plus polluée du pays. C’est sous un soleil de plomb que le groupe d’embarcations s’approche d’Antélias. «Regardez la couleur de la mer», s’écrie une femme, membre de l’organisation écologique. L’eau, évidemment, est noire. «Les égouts de Rabieh et d’Antelias viennent se jeter ici,» explique M. Hamdane. La deuxième escale est à Jal-el-Dib, à l’usine Oteri (industrie de détergents), qui jette tous ses déchets liquides et solides dans la mer. Le noir constitue désormais la couleur de la mer. M. Hamdane explique qu’il a pris contact avec Oteri, qui a répondu. «on n’a pas confiance dans ce que Greenpeace fait». On s’arrête ensuite aux entrepôts de gaz de Dora. De loin, on distingue les conduites qui déversent les déchets de ces entrepôts dans la mer. On arrive ensuite au nord du dépotoir du «Normandy». Un immense bateau nous accueille : c’est une dragueuse «ARETUSA». Elle vide tous les déchets qu’elle prélève du fond de la mer sur la barge «Phœnix 1000» qui va, elle, les déposer au nord de la plage de l’AUB, entre le Riviera et le St Georges yacht motor club. En ce lieu, il y a un canyon. «C’est Solidere qui se charge de le remplir avec les déchets que ARETUSA enlève,» déclare M. Hamdan. Il explique que ce canyon abrite une importante vie aquatique, qui se trouve menacée par les déchets que «Phœnix 1000» jette. Les militants de Greenpeace ont tenté d’empêcher le déchargement de boues toxiques. Ils ont brandi une bannière portant en anglais et en arabe l’inscription «Arrêtez de polluer la côte libanaise». Finalement, les écologistes ont dû abandonner après plusieurs manœuvres car la barge et la dragueuse se rapprochaient l’une de l’autre ne tenant pas compte du canot des militants. A ce sujet, M. Hamdane explique que «les déchets ramenés par la barge ne tombent pas toujours au bon endroit à cause des courants maritimes, forts en cette région». «Ceci pollue toute la région»,.dit-il. «Solidere est en train de creuser des tranchées parallèles à la côte, ajoute-il, afin de toucher le sol rocheux et d’y construire des brises-lames qui protégeront la côte des vagues». «J’ai demandé samedi dernier à Solidere de décharger des déchets dans le canyon et lui ai fourni des études qui montrent qu’il y existe une vie maritime importante. Je l’ai invité à vider les déchets dans un lieu déjà pollué. De cette façon, les dégâts seront limités.On m’a répondu qu’on allait tenir compte de ma suggestion. Depuis cinq jours, rien n’a changé», s’indigne M. Hamdane. Force est de constater sur ce plan que le grave dossier de la pollution au Liban est trop complexe pour être réglé par un coup de baguette magique.
Greenpeace a organisé hier une tournée en mer pour altirer l’attention de la presse sur le degré de pollution de la côte libanaise. Le départ a eu lieu à partir du «Sirius», le bateau de l’organisation écologique amarré au port de Jounieh depuis mardi. La tournée a englobé la côte du Metn allant de Nahr-el-Kalb jusqu’au port de Beyrouth. A 10h30, les journalistes se...