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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Conseil de sécurité condamne l'assassinat des diplomates iraniens par les Taliban (photo)

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a «condamné énergiquement» mardi l’assassinat de diplomates iraniens en Afghanistan «par les combattants taliban». Les quinze membres du Conseil ont adopté à l’unanimité une Déclaration présidentielle dans laquelle ils affirment que «cet acte criminel devrait faire l’objet d’une enquête approfondie» avec la participation de l’ONU. Ils soulignent aussi que l’assassinat des diplomates «a sérieusement fait monter la tension dans la région» et appellent toutes les parties à «exercer un maximum de retenue». L’Iran a déployé plusieurs dizaines de milliers d’hommes à la frontière avec l’Afghanistan et a promis de riposter à l’assassinat de ses diplomates (VOIR PAGE 9). Le plus haut dirigeant iranien a demandé hier aux forces armées massées à la frontière avec l’Afghanistan d’être prêtes à répondre sans délai à des ordres imminents, faisant monter d’un cran supplémentaire la tension avec les taliban afghans qui proposent de leur côté de régler le conflit par le dialogue. Le guide de la République, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé les forces armées et tout l’appareil du régime à «être prêts pour mener avec fermeté et rapidité tout plan ou décision pertinente définis par les dirigeants dans l’intérêt du pays». M. Khamenei, chef suprême des forces armées, s’exprimait devant des centaines de commandants des gardiens de la révolution (pasdaran), le corps militaire d’élite du régime dont 70.000 hommes sont mobilisés depuis deux semaines près de la frontière. «Nos inquiétudes vis-à-vis de ce qui se passe en Afghanistan sont d’ordre humanitaire, islamique, politique et national. Il nous faut protéger nos intérêts nationaux et contrer une menace pour le pays et la nation», a ajouté l’ayatollah Khamenei. «Nous devons tous être prêts pour protéger nos intérêts nationaux d’une part et remplir notre devoir humanitaire d’autre part», a-t-il ajouté. M. Khamenei avait déjà mis en garde lundi contre une «menace majeure» de conflit dans la région, affirmant que le risque de guerre était désormais «très proche». Ces déclarations martiales surviennent alors que l’Iran est sous le choc du retour, dans la nuit des lundi à mardi, des dépouilles de six diplomates et un journaliste iraniens tués par les taliban en Afghanistan début août. Les cercueils recouverts du drapeau iranien sont arrivés tard dans la soirée par avion à l’aéroport de Téhéran, puis ont été portés par des soldats en présence de nombreux officiels, dont le président Mohammad Khatami. «Nous vous assurons que nous défendrons l’honneur et l’intégrité territoriale de la République islamique d’Iran de la meilleure des façons», a déclaré M. Khatami dans une brève allocution devant plusieurs milliers de membres des familles et de proches des victimes venus à l’aéroport. Les diplomates et le journaliste de l’agence IRNA avaient été tués le 8 août dernier lors de la prise de Mazar-i-Sharif (nord de l’Afghanistan) par les taliban. Ces derniers ont affirmé que ces meurtres étaient le fait d’éléments incontrôlés de la milice fondamentaliste. La tension est également très vive depuis la chute aux mains des taliban de la ville de Bamyan, dans le centre de l’Afghanistan, dernier bastion de l’opposition chiite pro-iranienne. Le pouvoir chiite de Téhéran a toujours apporté un soutien total à cette communauté, les Hazara, face aux taliban sunnites et pachtounes accusés par l’Iran de pratiquer «l’épuration ethnique». L’Iran a massé depuis plusieurs semaines d’importantes forces militaires appartenant à l’armée régulière et aux Gardiens de la révolution le long de la frontière avec l’Afghanistan. L’armée, qui aurait entre 80 et 90.000 hommes déjà sur place, s’apprête à mener dans les prochains jours des manœuvres militaires sans précédent dans cette région, mobilisant quelque 200.000 hommes. Les taliban ont affirmé de leur côté lundi avoir déployé environ 25.000 hommes le long de la frontière avec l’Iran afin de parer à toute menace venant de ce pays, a indiqué lundi Afghan Islamic Press (AIP), proche des taliban. Le gouvernement américain a affirmé «comprendre tout à fait l’indignation» des Iraniens devant le meurtre de leurs diplomates, mais a une nouvelle fois demandé lundi à Téhéran de ne pas attaquer l’Afghanistan. (AFP, Reuters)
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a «condamné énergiquement» mardi l’assassinat de diplomates iraniens en Afghanistan «par les combattants taliban». Les quinze membres du Conseil ont adopté à l’unanimité une Déclaration présidentielle dans laquelle ils affirment que «cet acte criminel devrait faire l’objet d’une enquête approfondie» avec la participation de...