Irak-ONU : Nouvelles propositions de Annan sur le désarmement

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a fait des propositions sur le désarmement pour amener Bagdad à reprendre sa coopération avec les inspecteurs des Nations Unies, ont indiqué hier des diplomates en poste à New York. Ces propositions interviennent alors que Washington, irrité par les menaces irakiennes de rompre avec l’UNSCOM, envisageait de réclamer de nouvelles sanctions contre Bagdad M. Annan a précisé ses vues sur «l’examen global» de la situation de l’Irak lors d’une rencontre dans la nuit du lundi à mardi avec les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et la Suède qui préside le Conseil, ont précisé ces diplomates. Kofi Annan a fait des propositions précises sur le désarmement, ont indiqué des diplomates qui n’ont pas précisé lesquelles. M. Annan s’est entretenu au téléphone avec le vice-premier ministre Tarek Aziz au cours du week end, a indiqué l’ONU. Les propositions de M. Annan ont apparemment été bien accueillies par la Chine, la France et la Russie qui encouragent la poursuite du dialogue avec Bagdad, et avec plus de réserve par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne partisans d’une ligne ferme, selon des diplomates. Les membres du Conseil «ont besoin de temps pour digérer ces propositions», a dit un diplomate. Le Conseil de Sécurité, qui a décidé le 9 septembre de maintenir indéfiniment en place les sanctions contre l’Irak tant que ce pays ne reprendrait pas sa coopération, avait dans le même temps invité M. Annan à «faire connaître ses vues». Un autre diplomate a souligné que les propositions de M. Annan «montraient sa détermination à s’engager» pour dénouer la crise. L’envoyé spécial de Kofi Annan à Bagdad, le diplomate indien Prakash Shah, est arrivé jeudi dernier à Bagdad et a transmis des propositions à la direction irakienne, selon des diplomates et des sources politiques à Bagdad. Un responsable irakien a appelé mardi M. Annan à intervenir dans la crise, avec «un plan de travail, aux objectifs bien précis en vue d’une levée de l’embargo» imposé depuis huit ans à l’Irak. Les sanctions ne pourront être levées que lorsque la Commission spéciale sur le désarmement de l’Irak (UNSCOM) assurera que ce pays a démantelé toutes ses armes de destruction massive. «Le secrétaire général de l’ONU détient d’importants atouts qu’il peut employer pour contrer l’arrogance des Etats-Unis» à l’égard de l’Irak, a déclaré le conseiller à la présidence Hamed Youssef Hammadi, dans un article publié par le journal Al-Qadissiya, organe du ministère de l’Information. Le Parlement irakien a appelé le Conseil de Sécurité à revenir sur la résolution 1194 afin de pouvoir engager un dialogue avec l’Irak. Faute de quoi, les députés ont averti qu’ils recommanderaient à la direction irakienne de couper totalement les ponts avec l’UNSCOM. (AFP, Reuters)