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Actualités - OPINION

400 nouvelles plaques pour les rues de Beyrouth Adieu Picot et Gouraud, bonjour Chirac et Assad ...

A Beyrouth, l’urbanisation galopante a entraîné l’apparition d’une multitude d’artères encore anonymes. Quelque 400 nouvelles rues attendent d’être baptisées. Sans compter les plaques bleues au nom de Picot, Allenby, Weygand ou Gouraud qui vont sauter. «Ils rappellent le Mandat français, période peu glorieuse pour le Liban», explique M. Issam Barghout président du Comité pour l ’appellation des rues de Beyrouth. Ce comité composé également de MM. Sami Nasr, Ammar Houry et Sami Rizk semble décidé à remettre «chacun à sa place». Pour avant, comme pour aujourd’hui … Pour être en phase avec l’actualité, le président Jacques Chirac «grand ami du Liban et des Arabes», dit M. Barghout, sera intronisé dans le centre-ville. A l’ Avenue de Paris, on remet les pendules à l’heure. Ce bord de mer qui s’étend du Bain militaire jusqu’à la mosquée de Aïn el Mreissé, portera désormais le nom du président syrien Hafez el Assad. Toutefois, il n’y aura pas de plaque bleue commémorant la visite historique de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II au Liban, en mai 1997. Parce que «personne n’a proposé sa candidature», déclare M. Barghout. En fait, «la priorité est donnée aux hommes politiques libanais .Les chefs de l’Etat, les présidents du Conseil et de l’Assemblée, les ministres, les députés mais aussi les personnalités socio-culturelles et les martyrs... Pour le choix un coup de pouce est donné par la population et les familles concernées. Tout le monde peut proposer un nom. Le comité fait la sélection et les soumet au Conseil municipal qui formule ses remarques. La liste est ensuite présentée au ministre des Municipalités pour parapher notre décision, dans un délai d’un mois. Le mohafez est chargé par la suite de l’exécution c’est-à-dire de faire apposer les plaques...», explique M. Barghout. A l’affiche, Khaled Ibn al Walid, Omar Bawab, Louis Abou Charaf, Rafic Naja, Soubhi Mahmassani et… Kawthar Hallak, «une sage femme-qui a assisté à l’accouchement d’un grand nombre de personnalités beyrouthines», indique M. Barghout. Des espaces récemment aménagés dans les secteurs du Phoenicia et de Aïn el Tineh porteront les noms des présidents Sleiman Frangié et Adel Osseirane. Le souvenir du poète Nizar Kabbani se fixera dans le périmètre de l’UNESCO. Deux avenues tracées dans le secteur de Ramlet el Beïda sont réservées aux présidents Sélim Hoss et Chafic Wazzan... La rue de Sakiet el Janzir aujourd’hui élargie sera déclinée sous le nom du Cheikh Soubhi Saleh... M. Barghout ne sait pas encore qui remplacera les noms tombés en disgrâce de Picot, Gouraud et autres. Ceci étant, l’histoire est faite d’héritages successifs où les rues ont leur part. On ne peut oublier qu’elles ont jalonné la vie de plusieurs générations qui y ont forgé leurs souvenirs. On ne peut oublier non plus qu’à l’instar des êtres, les rues ont de la difficulté à endosser un nouveau patronyme. L’histoire de la rue de Verdun, rebaptisée il y a quelques années rue Président Rachid- Karamé, aurait dû être un exemple éclairant : le vocable Verdun reste sur toutes les lèvres... et le restera vraisemblablement. A moins de vouloir mener une véritable croisade contre la mémoire. Il y aurait donc peut-être mieux à faire que de monter à l’assaut de Sakyet el Janzir, Picot, Gouraud et autres moulins à vents...
A Beyrouth, l’urbanisation galopante a entraîné l’apparition d’une multitude d’artères encore anonymes. Quelque 400 nouvelles rues attendent d’être baptisées. Sans compter les plaques bleues au nom de Picot, Allenby, Weygand ou Gouraud qui vont sauter. «Ils rappellent le Mandat français, période peu glorieuse pour le Liban», explique M. Issam Barghout président du...