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Actualités - ANALYSE

Le compte à rebours démarre

Dans neuf jours, le 24, commence à courir le délai de deux mois pour l’élection présidentielle. Période pendant laquelle l’Assemblée nationale fait office de collège électoral et ne se réunit qu’en conclave. Normalement — mais les temps présents n’ont rien de normal —, des myriades de candidats devraient être en train de s’étriper. Il n’en est rien. Timides comme des rosières, ils se calfeutrent dans leur coquille et le seul qui se soit déclaré, l’outsider Boutros Harb, mène campagne tranquillement, à son rythme. Après avoir exposé son programme au cours d’une conférence de presse, il s’est rendu auprès du Patriarche maronite pour officialiser sa démarche puis il a entamé, moderato cantabile, la tournée des pôles d’influence pour faire sa petite promotion, à tout hasard. Les autres postulants potentiels, qui préfèrent ne pas trop se mettre en évidence pour ne pas se brûler, développent néanmoins des contacts intensifiés en coulisses, loin des feux de la rampe. Laissant le champ médiatique libre aux deux présidences qui, sans être communautairement concernées, tiennent plus que toute autre partie à tenter d’influer sur le cours des événements, du fait qu’à leur sens la Première magistrature fait naturellement partie du patrimoine de la troïka. Autrement dit le président Nabih Berry et le président Rafic Hariri sont intéressés par le choix d’un nouveau chef de l’Etat à un titre auquel nul autre ne peut prétendre. Sur le plan strictement ponctuel, le chef du gouvernement a mis à profit l’absence vacancière de son partenaire-rival pour intensifier ses relances sur le plan de la présidentielle. Il en traite chaque jour avec de pleines grappes de pôles divers, politiques et autres. Et il multiplie les déclarations axées sur deux postulats: M. Elias Hraoui ne va pas rempiler cette fois… Il faut donc à sa place un homme qui puisse soutenir le grand mouvement de réforme, de changement que le président du Conseil promet d’engager. A l’en croire on va relifter complètement l’Etat, en extirper tous les points noirs du clientélisme et de la corruption pour en faire un appareil d’institutions et de loi. Rencontrant des hommes d’affaires, M. Hariri leur a affirmé en substance qu’il existe déjà un élément d’accord: pas question d’un président faible, pusillanime, insipide et il faudra une personnalité qui ait le sens du commandement. Tout comme l’avait souligné M. Abdel Halim Khaddam voici deux semaines, justement à l’issue d’un entretien avec M. Hariri… Le président du Conseil est formel: il n’est pas question non plus à son avis ( et «selon les informations» dont il dispose,par allusion aux décideurs) que les fonctionnaires d’active puissent se porter candidats, l’article 49 de la Constitution le leur interdisant… Un réflexe de prudence élémentaire lui fait quand même dire que si on devait aboutir à la conclusion que le recours à un tel fonctionnaire est nécessaire, on amenderait cet article 49 sans tarder, dans la première moitié du délai constitutionnel qui s’ouvre la semaine prochaine. Et d’ajouter que dans tel cas l’élection elle-même aurait lieu assez vite, probablement avant le 10 octobre.M. Hariri relève, en privé bien évidemment, que finalement tout dépendra de Damas. Pour le cas où l’option-fonctionnaire ne serait pas retenue, on prendrait plus de temps selon M. Hariri, cité par un ministre, et l’élection aurait lieu probablement vers le 10 novembre. Toujours est-il que , confidentielles ou publiques, les indications de M. Hariri en ont agacé plus d’un . Les hraouistes ne sont pas contents qu’il ait fait si bon compte d’une prorogation à laquelle ils rêvent encore. Et quant à M. Berry, son premier soin après son retour de vacances a été comme on sait d’ouvrir le feu sur M.Hariri. Il va donc y avoir du sport dans cette étrange présidentielle où ceux qui se battent ne sont pas ceux qui sont en lice…
Dans neuf jours, le 24, commence à courir le délai de deux mois pour l’élection présidentielle. Période pendant laquelle l’Assemblée nationale fait office de collège électoral et ne se réunit qu’en conclave. Normalement — mais les temps présents n’ont rien de normal —, des myriades de candidats devraient être en train de s’étriper. Il n’en est rien. Timides...