Salem veut soulever la question de Jezzine en conseil des ministres

Les derniers développements à Jezzine, notamment les mesures de sécurité renforcées annoncées par l’Armée du Liban-Sud, continuaient hier à susciter des réactions dans les milieux politiques libanais. Nadim Salem, ministre de l’Industrie et député de la région, a estimé que la situation à Jezzine était «très dangereuse» et a appelé tous les responsables concernés à être «sérieux et objectifs» dans leurs décisions concernant cette région et à éviter toute «surenchère». M. Salem a indiqué qu’il allait exposer la question de Jezzine au prochain Conseil des ministres et qu’il comptait tenir une conférence de presse vendredi à ce sujet. Un autre député de la région, Sleiman Kanaan, a indiqué à l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre Nabih Berry avoir demandé aux responsables d’ intensifier les contacts diplomatiques pour trouver une solution au problème de Jezzine. Selon M. Kanaan, «tout le monde est maintenant convaincu qu’il n’y aurait pas de solution pour Jezzine et le Liban-Sud qu’à travers une position unifiée de tous les Libanais et un traitement calme de la situation». Il a indiqué que M. Berry lui a promis de «faire le nécessaire afin de renforcer la capacité de résistance des habitants de Jezzine et de stopper leur exode, en attendant la solution globale et l’application de la résolution 425» du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le député Ali Khreiss a pour sa part réaffirmé que Jezzine «est une zone occupée et soumise à la domination israélienne depuis très longtemps». Selon lui, l’Etat hébreu a voulu «donner à la situation de Jezzine un aspect extérieur différent, comme échappant à la zone occupée, afin de l’exploiter de temps en temps comme un moyen de pression destiné à diviser les Libanais». Pour M. Khreiss, la tactique d’Israël est de «donner à l’opinion publique chrétienne au Liban l’illusion que Jezzine est exclue de la zone occupée et qu’elle est la cible des attaques de la résistance». Il a souligné que cette dernière «ne fait pas de différence» et que ses opérations «se déroulent dans toutes les régions occupées au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest», y compris Jezzine. Enfin, le cheikh Akl druze, cheikh Bahjat Ghaith, a estimé que «ce qui se passe à Jezzine n’est qu’une manœuvre israélienne dont le but est de brouiller les cartes et de provoquer des crispations sur la scène politique locale avant l’échéance présidentielle». «Il n’y a pas de solution aux souffrances du peuple libanais, toutes fractions confondues, qu’avec le retrait d’Israël de toutes les régions occupées», a-t-il dit.