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Actualités - CHRONOLOGIE

Pas sûre d'elle, Monica se tait

Monica Lewinsky se tait: mais sa vie privée jetée en pâture sur Internet, elle est devenue l’inconnue la plus célèbre de la planète, tour à tour perçue comme une gourde, une débauchée, une victime sentimentale ou une arriviste déterminée. A 25 ans, la jeune Californienne se terre. Les Américains connaissent désormais tous les détails de sa vie sexuelle mais n’ont encore jamais entendu le son de sa voix. Sa porte-parole Judy Smith a fait savoir qu’elle ne ferait aucun commentaire après la publication du rapport Starr sur sa liaison avec le président Bill Clinton. Les 445 pages de ce rapport offrent le portrait complexe d’une gamine extravertie, déterminée à séduire et garder le président, sentimentale et capricieuse, suffisamment imbue d’elle-même pour faire un scandale devant la Maison-Blanche, lorsque le président tarde à la recevoir. A cette petite fille riche, «émotive et pleine de feu» selon ce que lui aurait dit Bill Clinton, rien n’apparaît impossible. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, elle veut séduire le président et n’hésite pas, en guise de présentation, à lui montrer le détail de ses sous-vêtements. Déjà la maîtresse d’un homme marié, elle n’a aucun état d’âme quant à leurs jeux sexuels, apparemment plus mûre sexuellement qu’affectivement. «Je n’avais jamais pensé tomber amoureuse du président», dira-t-elle au procureur. Cœur d’artichaut Au fil des mois pourtant, à la manière des héroïnes de feuilletons télévisés qu’elle adore, elle s’amourache, attend devant son téléphone des appels qui ne viennent pas, écrit des lettres qu’elle n’envoie pas. En juillet 1997, alors même que le président a définitivement rompu deux mois plus tôt, elle parle avec lui d’un avenir commun, Bill Clinton ayant évoqué la possibilité qu’il soit «seul dans trois ans». «J’avais compris qu’il m’aimait», a-t-elle expliqué au procureur Starr. La jeune femme s’est décrite comme «pas sûre d’elle» mais elle n’hésite pas à menacer le président de dévoiler leur liaison ou à exiger un emploi à New York, lorsqu’elle comprend que l’entourage de Bill Clinton l’empêchera de revenir travailler à la Maison-Blanche. Fille d’un médecin richissime, diplômée en psychologie, elle n’entend pas suer eau et sang. «Je ne veux pas avoir à travailler» pour trouver cet emploi «et je veux qu’on me le donne», confie-t-elle dans une conversation mentionnée dans le rapport. Et elle veut un salaire qui lui permette, écrit-elle au président, «un train de vie confortable à New York». Elle lui envoie dans ce but une liste de cinq sociétés. A 23 ans, elle décline une offre pour travailler aux Nations Unies. Délurée, déterminée, mais aussi cœur d’artichaut, elle envoie régulièrement des cadeaux au président, le gâte pour son anniversaire, conserve religieusement les messages qu’il lui a laissés sur son répondeur, la robe qu’il a tachée lors d’une étreinte. Elle entoure sur son calendrier les jours où elle l’a rencontré, écrit un e-mail triomphant à une amie quand, après des mois de silence, il lui fait passer un cadeau acheté lors de ses vacances en famille. Au procureur qui l’a contrainte à témoigner sous la menace d’une inculpation pour parjure, elle a avoué que faire du mal à Bill Clinton était «la dernière chose au monde qu’elle voulait faire». Elle ignorait alors que ses récits seraient rendus publics sur Internet. Avant même le rapport Starr, les sondages montraient que les Américains l’aiment encore moins que le procureur Starr, lui en voulant pour le scandale dans lequel est plongé le pays. Elle, n’a désormais plus qu’un but, qui promet d’être ardu: reconstruire sa vie. (AFP)
Monica Lewinsky se tait: mais sa vie privée jetée en pâture sur Internet, elle est devenue l’inconnue la plus célèbre de la planète, tour à tour perçue comme une gourde, une débauchée, une victime sentimentale ou une arriviste déterminée. A 25 ans, la jeune Californienne se terre. Les Américains connaissent désormais tous les détails de sa vie sexuelle mais n’ont...