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Actualités - CHRONOLOGIE

Elle a invité ses ressortissants au Liban à faire preuve d'une extrême prudence L'ambassade américaine à Awkar redoute un attentat terroriste Washington pourrait décider la fermeture de certaines de ses chancelleries à l'étranger (photos)

Après avoir cru en avoir fini avec les problèmes liés à la sécurité des Américains au Liban, les autorités libanaises y sont de nouveau confrontées avec la mise en garde publiée contre toute attente hier par l’ambassade des Etats-Unis à ses ressortissants résidant au Liban. Un communiqué de Awkar a en effet recommandé aux Américains installés dans le pays d’être prudents, après avoir fait état d’informations concernant d’éventuels attentats contre le siège de la chancellerie. La mise en garde US a été accueillie avec surprise et consternation dans les milieux politiques libanais où l’on s’est empressé toutefois de minimiser son importance. «L’ambassade américaine conseille à ses ressortissants résidant au Liban d’être prudents après que le gouvernement américain eut reçu des informations concernant d’éventuels attentats similaires à ceux qui ont visé ses ambassades à Nairobi et à Dar es-Salaam», indique le communiqué de l’ambassade américaine. Le texte souligne néanmoins que les ressortissants ou les sociétés américaines au Liban n’ont pas reçu de menaces. Cependant «l’ambassade américaine demande à ses ressortissants de prendre d’extrêmes mesures de sécurité», poursuit le communiqué après avoir noté qu’ils pourraient être en danger. Le communiqué rappelle que «l’ambassade avait fait l’objet d’une attaque aux fusées en juin dernier» et que «les résultats de l’enquête ne sont pas encore connus». Le 7 août, un attentat à l’explosif avait visé l’ambassade américaine de Nairobi et fait 247 morts dont 12 Américains, et des centaines de blessés. Presque simultanément, le même jour, l’ambassade américaine de Dar es-Salaam avait été la cible d’un attentat qui avait fait 11 morts, tous Tanzaniens, et 72 blessés. A Awkar, on s’est abstenu de fournir davantage de précisions. A toute question posée, Mlle Maha Hamdane, attachée de presse, répondait: «The text speaks for itseff» (le texte est éloquent). A l’ANI, elle s’est contentée d’indiquer que les mesures de sécurité prises dans le périmètre de la chancellerie sont routinières et sont les mêmes en vigueur depuis les attentats qui avaient visé les sièges des chancelleries américaines à Nairobi et à Dar as-Salaam. Priée de dire si les autorités libanaises ont été informées du communiqué, elle a répondu: «Pas de commentaire». Mais la surprise avec laquelle les dirigeants du pays ont accueilli la mise en garde US était suffisamment éloquente: Le palais Bustros n’a pas caché son irritation devant ce «manquement aux procédures diplomatiques». De sources autorisées au ministère, on précise qu’en vertu des accords qui régissent les relations des missions diplomatiques avec le ministère des Affaires étrangères du pays hôte, les chancelleries sont «tenues d’informer à l’avance ce département de tout communiqué qu’elles souhaitent publier et de toute conférence de presse projetée». Du Caire où il se trouve en visite officielle (VOIR PAR AILLEURS), le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a pour sa part indiqué que les services de sécurité libanais ne détiennent pas d’informations sur un éventuel attentat similaire à ceux de Nairobi et de Dar as-Salaam. M. Hariri n’a pas caché son étonnement face à ce développement inattendu bien qu’il eut estimé qu’il s’agit d’une démarche de routine «que l’Administration américaine a pris l’habitude d’adopter lorsqu’une de ses ambassades ou de ses installations vitales dans le monde font l’objet d’une attaque». La tentative de M. Hariri de minimiser l’importance de cette démarche était évidente: «De toute façon, le communiqué de l’ambassade note clairement qu’il n’y a pas d’informations précises» sur un éventuel attentat, a-t-il dit, après avoir souligné que les services et les forces de sécurité «assument pleinement leur rôle et assurent la sécurité et la protection de tous ceux qui résident au Liban, qu’ils soient Américains ou d’autres nationalités». Le palais Bustros a quant à lui essayé de dégager le sens de l’initiative américaine. Les sources susmentionnées lui ont trouvée plusieurs explications, après avoir vivement critiqué le comportement des diplomates américains au Liban. Elles ont vu dans le communiqué «une proclamation de l’état d’urgence» ainsi qu’«un avertissement adressé à toutes les parties hostiles aux Etats-Unis, notamment les fondamentalistes, selon lequel toute tentative d’attaque contre le siège de l’ambassade entraînera une riposte similaire à celles contre le Soudan et l’Afghanistan». De mêmes sources, on a laissé entendre que les Israéliens pourraient être les auteurs des informations dont fait état le communiqué de l’ambassade après avoir affirmé ignorer si les services qui ont fourni ces informations aux Américains sont fiables. Au palais Bustros, on a aussi estimé, à l’instar de M. Hariri, que l’avertissement US pourrait en définitive être une simple procédure de routine consécutive à toute attaque contre un objectif américain dans le monde, dans la mesure où des mises en garde similaires ont été lancées par les Américains dans plusieurs autres pays. C’est ce que les pôles de l’ambassade — dont le chargé d’affaires, M. Greg Berry — ont d’ailleurs répété hier soir au cours du dîner auquel ils étaient conviés en même temps que plusieurs autres personnalités politiques, dans un restaurant de la banlieue beyrouthine. Selon des sources informées, aucune mesure exceptionnelle de sécurité n’a été prise dans le périmètre de l’ambassade. Interrogés sur la mise en garde publiée quelques heures plus tôt, les diplomates ont indiqué, selon les mêmes sources, qu’elle s’adresse aux Américains installés dans des pays où ils peuvent être une cible d’attaques, plus qu’aux diplomates. Les dirigeants libanais auraient pu se contenter de cette explication s’il n’y avait de craintes sérieuses de fermeture d’ambassades américaines à l’étranger. En effet, selon le New York Times, les experts chargés d’évaluer le degré de sécurité des ambassades américaines à travers le monde vont «probablement recommander la fermeture de plusieurs d’entre elles, face à la menace de nouveaux attentats terroristes». Des responsables gouvernementaux ayant requis l’anonymat ont également déclaré au journal que des terroristes liés au milliardaire intégriste d’origine séoudienne Oussama Ben Laden étaient prêts à perpétrer un attentat à la bombe contre l’ambassade américaine à Tirana le mois dernier, mais que les forces de sécurité albanaises avaient aidé à déjouer le complot. Ils n’ont fourni aucun autre détail. Washington a ordonné à la mi-août à ses diplomates et à leurs familles de quitter l’Albanie par crainte d’attentats semblables à ceux qui ont été opérés contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Les experts dépêchés à travers le monde doivent bientôt retourner à Washington et devraient suggérer de prendre des mesures de sécurité supplémentaires dans des ambassades et des consultats, selon le New York Times. Certains bâtiments devraient même être abandonnés, ont précisé ces sources. En soirée, des sources gouvernementales ont indiqué que les autorités libanaises se sont assurées que Ben Laden n’a pas de partisans au Liban, à la suite d’une enquête menée par les services de sécurité concernés.
Après avoir cru en avoir fini avec les problèmes liés à la sécurité des Américains au Liban, les autorités libanaises y sont de nouveau confrontées avec la mise en garde publiée contre toute attente hier par l’ambassade des Etats-Unis à ses ressortissants résidant au Liban. Un communiqué de Awkar a en effet recommandé aux Américains installés dans le pays d’être...