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Actualités - INTERVIEWS

Il y a seize ans disparaissait le président martyr Depuis sa création, la Fondation Béchir Gemayel a distribué 2700 bourses scolaires et universitaires

Seize ans déjà … Mis à part les photos de l’ancien président de la République Béchir Gemayel, affichées à cette occasion sur les murs des régions est, rien ne rappelle l’attentat dont il fut victime, le 14 septembre 1982, au siège du parti Kataëb à Achrafieh. En effet, depuis quelques années, sur le plan officiel, cette commémoration est passée sous silence. Pourtant, le souvenir du président martyr est dans l’esprit des Libanais, grâce notamment à l’action de la Fondation Béchir Gemayel. Créée le 10 novembre 1982, la Fondation Béchir Gemayel est présente essentiellement auprès des étudiants. «Depuis 1984, 2700 bourses ont été octroyées», souligne Mme Solange Béchir Gemayel, présidente de la Fondation. Elle explique que «l’association a opté pour les bourses scolaires et universitaires parce que Béchir tenait beaucoup à l’éducation des nouvelles générations». La Fondation accorde ses aides à tous les étudiants, à partir des classes primaires. L’anonymat y est préservé et le contact se fait entre les étudiants et la Fondation sans passer par l’école. Les étudiants soumettent leurs notes à l’association tous les trimestres, car seuls les bons élèves peuvent bénéficier des bourses. Bénévolat «Cette méthode responsabilise les jeunes», note Mme Gemayel. «Nous tentons également, avec les moyens mis à notre disposition, à leur assurer du travail», ajoute-t-elle. Les étudiants parrainés restent en contact avec l’association même après la fin de leurs études. «Il y a ceux qui viennent à Noël pour emballer les cadeaux offerts aux personnes dans le besoin. D’autres, qui ont quitté pour l’étranger, viennent présenter des projets. Certains, enfin, agissent en bénévoles au sein de la Fondation», indique Mme Gemayel. C’est le cas d’une jeune fille, qui a terminé cette année ses études universitaires. Parrainée en 1984 (elle était en classe de douzième), elle a obtenu cette année une licence en langues vivantes (traduction) de l’Université Saint-Joseph (USJ). En été, elle travaille bénévolement pour l’association : rédaction de textes, traduction… Elle compare la Fondation Béchir Gemayel à sa famille et évoque un souvenir assez récent : «Le jour de la remise des diplômes cette année à l’USJ, c’était Solange Gemayel qui parrainait la cérémonie. Elle a remis des diplômes à tous les étudiants. Mais pour moi cette cérémonie revêtait un sens différent». «Ce jour-là , en effet, l’université m’a accordé une chance de remercier à ma manière une personne et une fondation qui m’ont accompagnée depuis mes premières années à l’école», explique-t-elle. La Fondation Béchir Gemayel se base essentiellement sur les dons des particuliers pour financer les bourses. Les donateurs se chargent en général de parrainer deux ou trois élèves. «Certains d’entre eux ont connu Béchir, d’autres s’intéressent aux activités de la Fondation», note Mme Gemayel. Même les jeunes contribuent à financer ces bourses avec de petites sommes d’argent. La présidente de la Fondation précise que «le nombre des bourses octroyées dépend du nombre des donateurs». Elle rappelle également que «l’aménagement — l’année dernière — du jardin public dédié à la mémoire du président martyr et à ses 23 compagnons a été possible grâce aux dons des particuliers». La Fondation bénéficie également d’un système d’autofinancement, basé essentiellement sur la vente de cassettes et de livres sur Béchir Gemayel. Plusieurs projets L’association, dont le conseil d’administration est formé de six personnes, engage pour le travail quotidien un personnel spécialisé chargé des cinq départements de la Fondation : archives, recherche, documentation, presse et boursiers. Membre de la Fondation, Joe Toutounji indique qu’«un universitaire français, marié à une Libanaise, a récemment proposé à la Fondation d’organiser un colloque sur Béchir Gemayel». Ce colloque, qui regroupera des universitaires étrangers, se tiendra en France en juin prochain et aura pour thème «la vision de la politique internationale de Béchir Gemayel». D’autres projets sont également en cours d’achèvement : la Fondation ajoutera au cours de l’année prochaine un septième livre biographique à sa série. Le livre traitera la période de la vie de Béchir Gemayel de 1968 à 1976. Un autre ouvrage sera publié dans les mois à venir en Italie. Rédigé par une historienne italienne, qui a puisé la plupart de ses informations dans les archives de la Fondation, «le livre sera écrit en langue anglaise et l’historienne offrira les droits d’auteur à la Fondation Béchir Gemayel», indique M. Toutounji. Un CD ROM, réalisé au Canada, retraçant la vie de Béchir Gemayel, sera également vendu en 1999. L’idée a été proposée par des compagnons du président assassiné, établis au Canada. «Ce sont ces personnes qui ont effectué le contact avec la Fondation et qui ont décidé de se charger des dépenses nécessaires», note M. Toutounji. Il ajoute que «Béchir Gemayel n’intéresse pas uniquement les personnes de sa génération mais aussi la jeune génération de Libanais âgés de 16 à 25 ans». Mme Gemayel évoque avec enthousiasme ces jeunes qui prennent contact avec la Fondation pour se renseigner. Pour elle «la société a basculé avec l’assassinat de Béchir». «Il représentait l’espoir», dit-elle. «Après sa mort, la société est devenue soumise ; ses ambitions ont diminué ; elle ne fonctionne désormais que par l’instinct de survie», poursuit-elle. Faisant allusion à la situation politique actuelle au Liban, la présidente de la Fondation souligne: «Je voudrais demander à ceux qui me poussent à intégrer une société politique soumise et sans ambition de me définir clairement la ligne qui sépare la sagesse de la traîtrise». Mme Gemayel note cependant que «si nous (les membres de la Fondation) avions perdu l’espoir, nous aurions arrêté tout le travail depuis longtemps». En effet Béchir Gemayel a représenté l’espoir pour plusieurs générations. C’est cette image du président assassiné que la Fondation veut préserver…
Seize ans déjà … Mis à part les photos de l’ancien président de la République Béchir Gemayel, affichées à cette occasion sur les murs des régions est, rien ne rappelle l’attentat dont il fut victime, le 14 septembre 1982, au siège du parti Kataëb à Achrafieh. En effet, depuis quelques années, sur le plan officiel, cette commémoration est passée sous silence....