Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Première semaine de travail chargée pour Primakov Russie : l'heure des règlements de comptes a sonné

La première semaine de travail du nouveau premier ministre russe Evgueni Primakov s’annonce chargée: il doit compléter la formation du gouvernement et examiner d’urgence de premières mesures de redressement alors que les Occidentaux s’inquiètent de la solvabilité de la Russie. Avec la fin de la crise politique, l’heure des règlements de comptes a sonné comme l’a montré ce week-end le renvoi du porte-parole de Boris Eltsine, Sergueï Iastrjembski. Ce dernier a été la victime des luttes intestines qui ont agité le Kremlin pendant trois semaines d’impasse politique et dont le président russe sort très affaibli. Alors que le rouble a perdu plus de 50% de sa valeur et que le système bancaire est en état de déliquescence, M. Primakov devrait rencontrer dès lundi les représentants des milieux financiers, selon l’agence Itar-Tass. Sur la formation de son équipe, M. Primakov doit examiner mercredi avec le président de la Chambre haute, Egor Stroïev, l’éventuelle entrée au Cabinet de gouverneurs de régions, selon l’agence Interfax. Une telle décision permettrait de renforcer l’ancrage des régions à Moscou, qui ont montré à la faveur de la crise des velléités d’indépendance inquiétantes. Lors d’une conversation téléphonique avec Bill Clinton samedi soir, Boris Eltsine s’est de nouveau employé à rassurer son homologue américain sur «la poursuite des réformes en Russie», affirmant qu’il n’y aurait «pas d’alternative» à l’économie de marché. Mais ces bonnes paroles ne suffiront pas à calmer les milieux financiers qui ont accueilli avec effroi les premières nominations. Le communiste Iouri Maslioukov, un ancien ministre soviétique de la Planification, a été nommé au poste de premier vice-premier ministre, et devrait s’occuper des questions économiques. Viktor Guerachtchenko, un ancien président de la Gosbank (l’ancienne Banque centrale soviétique), a pour sa part retrouvé le poste de directeur de la Banque centrale de Russie qu’il a occupé entre juillet 1992 et octobre 1994. «Retour à l’URSS» «Retour à l’URSS», a titré ce week-end le Financial Times dans un éditorial. L’ex-premier ministre russe Egor Gaïdar, qui a jeté les bases de l’économie de marché juste après la chute de l’Union soviétique, a déclaré que «ceux qui ont un passé communiste» n’étaient pas capables de mener à bien les réformes. Le précédent passage de M. Guerachtchenko à la tête de la BCR a été marqué par de larges distributions de crédits à une époque de forte inflation (entre 2.500 % et 300 % par an). Il a déjà prévenu d’une prochaine émission monétaire dont l’ampleur sera «en partie» décidée par la Douma (la Chambre basse du Parlement), des propos qui cadrent mal avec l’indépendance généralement attendue d’un gouverneur de Banque centrale. Cette émission doit notamment permettre de payer la masse énorme des salaires et retraites en retard. «Ils vont imprimer de l’argent (...) L’inflation va être extrêmement rapide, vraisemblablement 50% par mois, tout dépend de l’importance de la création monétaire. La production va continuer à tomber et tout le monde sera appauvri», prévoit Al Breach du centre de politique économique russo-européen. Selon les experts, le gouvernement devra rapidement choisir: la fuite en avant de l’hyperinflation avec au bout la désintégration du pays, ou la prise d’une série de mesures pour attaquer les maux qui minent l’économie russe et sont à l’origine de la crise actuelle, en particulier un dérapage continu des dépenses publiques. Dans l’immédiat, les chantiers les plus urgents sont «la restructuration du système bancaire et la stabilisation du rouble dont la remontée récente est totalement artificielle», estime Thierry Malleret de la banque Alfa Capital.
La première semaine de travail du nouveau premier ministre russe Evgueni Primakov s’annonce chargée: il doit compléter la formation du gouvernement et examiner d’urgence de premières mesures de redressement alors que les Occidentaux s’inquiètent de la solvabilité de la Russie. Avec la fin de la crise politique, l’heure des règlements de comptes a sonné comme l’a...