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Actualités - ANALYSE

Boueiz donne le ton On reparle de prorogation ...

M. Farès Boueiz, qui, on se rappelle, n’était pas tellement chaud pour la prorogation en 1995, pense que pour la présente échéance, cette hypothèse garde ses chances. Et il l’a fait savoir à l’issue d’un déjeuner avec le président de la République qui se trouve être, comme on ne l’ignore pas, son beau-père. Un détail intéressant: c’est à son retour d’Afrique du Sud, où il avait participé à la conférence des non-alignés, en s’alignant là comme partout ailleurs sur la délégation des décideurs — avec lesquels il a probablement pu s’entretenir des affaires communes de famille —, que le ministre des Affaires étrangères a fait sa déclaration… En fait, c’est pendant son absence qu’à Beyrouth, on s’est remis à parler de prorogation et cela dans des milieux pas nécessairement hraouistes. Deux éléments ont favorisé cette remise sur le tapis: d’abord, les rencontres que le chef de l’Etat multiplie ces derniers temps avec différentes personnalités politiques «pour envisager l’avenir»; et ensuite la passivité dans laquelle les décideurs se cantonnent jusqu’à présent et qui laisse libre cours à toutes les spéculations… Mais, concrètement, le président ne semble pas se faire trop d’illusions. Il a en effet décidé que, dès début octobre prochain, il ne dormira plus au palais, où il viendra en journée comme on se rend au bureau, mais dans sa résidence de Yarzé. Officiellement, du reste, M. Hraoui «n’aspire qu’au repos et il a horreur qu’on puisse penser qu’il tente de s’accrocher», indique l’un de ses proches. Il n’empêche qu’en privé il ne raye pas de son lexique la possibilité de rester à la barre, indiquant à ses visiteurs qu’il se dévouerait si le président Assad le lui demandait, parce qu’il ne saurait dire non à cet ami. Ajoutant toutefois qu’il poserait des conditions bien déterminées, dont la toute première est qu’il lui est impossible de continuer à coopérer «avec certains…», entendre avec M. Rafic Hariri. Il reste que les positions évoluent au fil des jours. Ainsi, dans la mesure où certains leaders commencent à se raviser au sujet de la prorogation, en estimant qu’après tout elle permettrait d’éluder nombre de casse-tête, des efforts sont déployés pour recoller la troïka. Un ministre modéré, qui reste sceptique, souligne, pour sa part, que, «sans un vrai rabibochage entre les trois présidents, qui paraît de prime abord difficile sinon impossible, la reconduction n’a aucune chance. Or M. Hariri est pratiquement brouillé avec chacun de ses deux partenaires au pouvoir pris séparément. Si l’on trouve un compromis pour l’un de ces conflits, cela risque d’aggraver l’autre et on n’aura rien fait. Ensuite, comment expliquer aux gens que le maintien du système tel quel n’est pas synonyme de prolongation de la crise socio-économique qu’il a engendrée?… Toujours est-il que tous les raisonnements tombent devant cette lapalissade: la décision appartient aux décideurs et s’ils en donnent l’ordre, la prorogation passerait comme une lettre à la poste…», conclut ce réaliste. D’autres prévoient le scénario suivant: on prorogerait le mandat de M. Elias Hraoui jusqu’en l’an 2.000, année des législatives, en base d’un accord de fond sur la mécanique de la troïka qui serait maintenue. Ces sources estiment que, dans cette phase, considérée comme transitoire, on rognerait un peu les pouvoirs du président de la Chambre et du président du Conseil. Le chef de l’Etat serait appelé à «superviser» les prochaines élections législatives qui donneraient une Chambre se dotant d’un nouveau président. Et le gouvernement qui serait alors formé aurait lui aussi à sa tête un nouveau chef… Mais ce sont là, de toute évidence, les rêves de parties qui ne semblent pas porter dans leur cœur M. Berry ou M. Hariri. De là à ce que ces rêves deviennent réalité, il y a évidemment loin, très loin. Cependant, une source modérée note pour sa part que, «globalement, la tendance pourrait être à la revalorisation de la présidence de la République… si la région se rapproche de la paix. Car il faudra alors, pour ranimer ce pays, réveiller cette belle au bois dormant qu’est l’Est politique, seul capable techniquement de remettre le navire à flot». Pour tout dire, si tout dépend des décideurs, leur choix à son tour dépendra en grande partie de considérations régionales…
M. Farès Boueiz, qui, on se rappelle, n’était pas tellement chaud pour la prorogation en 1995, pense que pour la présente échéance, cette hypothèse garde ses chances. Et il l’a fait savoir à l’issue d’un déjeuner avec le président de la République qui se trouve être, comme on ne l’ignore pas, son beau-père. Un détail intéressant: c’est à son retour...