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Actualités - CHRONOLOGIE

L'effondrement du rouble se double d'une crise politique Eltsine poussée vers la sortie Un bloc majoritaire à La Douma s'oppose à l'investiture , aujourd'hui, de Tchernomyrdine (photos)

La Russie se débattait jusqu’à présent dans d’inextricables problèmes d’ordre financier. Depuis hier soir, la crise économique se double d’une crise politique qui revêt elle-même deux aspects, d’ailleurs intimement liés: le premier ministre désigné Viktor Tchernomyrdine n’est plus assuré d’être investi par la Douma, d’une part, et d’autre part le président Boris Eltsine est en train, lentement mais inexorablement, d’être poussé vers la sortie Dans la soirée de dimanche, les communistes, première force à la Chambre basse, ont annoncé qu’ils voteront contre l’investiture de Victor Tchernomyrdine comme premier ministre, rendant celle-ci hypothétique. En effet, les communistes sont au nombre de 134, chiffre auquel s’ajoutent les 50 députés ultranationalistes de Vladimir Jirinovski et les 44 députés libéraux du groupe Iabloko, soit un total de 228 sur les 450 membres que compte la Douma. Les communistes, la première force à la Douma, ont décidé de rejeter un projet d’accord politique conclu dimanche entre le Kremlin, le gouvernement et le Parlement dont l’objectif était de faciliter l’approbation de la candidature de M. Tchernomyrdine. Ce document, dont l’approbation aurait constitué une rupture dans le régime politique russe, porte notamment sur une réduction des pouvoirs du président au profit du gouvernement et du Parlement. Le président Boris Eltsine, dont un représentant a approuvé le document, doit donner sa réponse lundi, mais le refus des communistes hypothèque d’ores et déjà l’avenir de ce texte. «M. Tchernomyrdine a été un participant à l’effondrement de l’économie. Pendant cinq ans aux côtés de M. Eltsine, il a multiplié les expérimentations au gouvernement», a déclaré dimanche sur la télévision NTV le chef du parti communiste Guennadi Ziouganov. Concernant le document mis au point pendant le week-end, M. Ziouganov a estimé qu’il allait «couvrir comme auparavant l’arbitraire de M. Eltsine». Volte-face «Nous ne soutenons pas ce document, qui sera relégué aux oubliettes dès que la candidature de Tchernomyrdine aura été approuvée», a déclaré de son côté le chef de Iabloko, Grigori Iavlinski. Lors de la confirmation de Sergueï Kirienko, dont la Douma ne voulait pas, les députés avaient dû abdiquer au bout de quatre semaines, sous la menace d’une dissolution. Mais cette fois, le rapport de forces politiques est favorable au Parlement avec un président affaibli par la crise. Le général russe Alexandre Lebed, candidat potentiel à la présidence russe, a estimé dimanche soir qu’un «processus d’éviction du pouvoir» de Boris Eltsine était en cours. «Le centre de gravité du pouvoir» s’est déplacé de l’exécutif vers le Conseil de la Fédération et la Douma, les deux chambres du Parlement, a-t-il noté. Lors des tractations de ces dernières heures sur un amendement de la Constitution, le Kremlin avait fini par accepter le principe d’une réduction des pouvoirs présidentiels en faveur du Parlement et du gouvernement, comme exigé par les communistes. Mais en dernière minute, et après le «oui» de Boris Eltsine, ceux-ci avaient fait volte-face. La conclusion qui s’impose a été tirée par le général Alexandre Lebed, candidat potentiel à la présidence, qui a estimé qu’«un processus d’éviction de Boris Eltsine est en cours». Quant aux chances de Tchernomyrdine, le général Lebed veut encore y croire: «Il a une chance, mais très petite. Les autres n’en ont aucune», a-t-il estimé. Tard la nuit, le chef de file des communistes demandait un report à mardi du vote sur l’investiture, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles tractations et peut-être à un réexamen de la conjoncture.
La Russie se débattait jusqu’à présent dans d’inextricables problèmes d’ordre financier. Depuis hier soir, la crise économique se double d’une crise politique qui revêt elle-même deux aspects, d’ailleurs intimement liés: le premier ministre désigné Viktor Tchernomyrdine n’est plus assuré d’être investi par la Douma, d’une part, et d’autre part le président Boris...