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Actualités - CHRONOLOGIE

L'inquiétude grandit pour l'économie mondiale

L’aggravation de la crise en Russie, les perspectives de récession en Asie et les risques de contagion aux autres pays émergents ont fait brutalement déraper jeudi l’ensemble des places financières qui redoutent que l’économie mondiale ne subisse le contrecoup de ces turbulences (VOIR AUSSI PAGE 14). La banque centrale de Russie a suspendu pour une période indéterminée la cotation du rouble en raison de l’effondrement de la devise russe face au dollar. Certains analystes prédisent à ce rythme une hausse du dollar de 300-400% d’ici un mois et une inflation à trois chiffres d’ici un an. Déjà en net recul dès les premiers échanges, les places boursières européennes ont commencé à s’effondrer dans le sillage de Wall Street, tandis qu’en Asie la Bourse de Tokyo terminait en baisse de 3,0%, au plus bas depuis 6 ans. Les nuages continuent de s’amonceler sur l’économie mondiale: la Russie est en pleine débâcle, le Japon s’enlise dans le débat parlementaire sur l’assainissement de son secteur financier, tandis que l’Asie orientale est entrée clairement en récession prononcée. La Malaisie et la Corée du Sud ont annoncé jeudi un deuxième trimestre consécutif de contraction de leurs économies sur la période avril à juin, rejoignant ainsi les pays déjà officiellement en récession, à savoir le Japon, Hong Kong, l’Indonésie et la Thaïlande. Les marchés ont été déboussolés par les rumeurs de démission du président Boris Eltsine, ainsi que par l’«unité de vues sur la façon de sortir le pays de la crise» évoquée par le général Alexandre Lebed, l’un des prétendants au trône du Kremlin, à l’issue d’un entretien avec le premier ministre désigné Viktor Tchernomyrdine. Au lendemain d’une rencontre entre M. Tchernomyrdine et le directeur général du FMI Michel Camdessus, le chancelier allemand Helmut Kohl a averti que sans une mise en œuvre de réformes la Russie ne pouvait espérer l’octroi d’une aide financière supplémentaire de la communauté internationale. Le ministre français des Finances Dominique Strauss-Kahn a révélé qu’il réfléchissait avec son homologue allemand Theo Waigel «à l’envoi d’une lettre» au gouvernement russe. Panique «Aujourd’hui, pour la première fois, on a senti un début de panique et des clients particuliers ont passé des ordres de vente», déclarait à Paris Gérard Augustin-Normand, président de la société de bourse Richelieu Finance. «L’annonce que les fonds de couverture du financier américain George Soros ont perdu 2 milliards de dollars en raison de la crise financière en Russie a accentué l’angoisse des boursiers: le pire n’est pas certains, mais il devient possible», concluait-il. Les analystes s’inquiètent d’une éventuelle contagion de la crise russe vers d’autres économies d’Europe centrale et sont préoccupés par les marchés d’Amérique latine.
L’aggravation de la crise en Russie, les perspectives de récession en Asie et les risques de contagion aux autres pays émergents ont fait brutalement déraper jeudi l’ensemble des places financières qui redoutent que l’économie mondiale ne subisse le contrecoup de ces turbulences (VOIR AUSSI PAGE 14). La banque centrale de Russie a suspendu pour une période indéterminée la...