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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Juppé : Chirac dans l'oeil du cyclone

Le président français Jacques Chirac était hier au centre de toutes les interrogations, au lendemain de l’inculpation de son ex-premier ministre Alain Juppé dans une enquête sur le financement illégal du parti gaulliste RPR par la mairie de Paris, dont il était alors maître. M. Juppé est poursuivi en tant qu’ancien adjoint aux finances de la ville de Paris et ex-secrétaire général du RPR, pour une affaire d’emplois fictifs à la mairie de la capitale, dont auraient bénéficié les permanents du parti fondé par Jacques Chirac en 1976. M. Chirac a été maire de Paris pendant 18 ans jusqu’à son élection à la présidence de la République en 1995. Intervenant mardi soir, le jour même où fut connue son inculpation, à la télévision à une heure de grande écoute, M. Juppé s’est attaché à protéger M. Chirac. Il a qualifié d’«hypothèse complètement absurde» l’éventualité d’une mise en cause du président qui, à l’époque des faits reprochés à M. Juppé, était à la fois maire de Paris et président du RPR (VOIR AUSSI PAGE 13). «Le président du RPR donne les grandes orientations politiques, et puis il y a un secrétariat général qui assure l’organisation du parti. Je n’ai jamais eu l’habitude de me défausser de mes responsabilités sur les autres», a-t-il déclaré. M. Juppé a aussi affirmé que «la ville de Paris ne payait pas de permanents du RPR», expliquant l’existence de quelques cas «litigieux» par la «confusion totale» qui existait dans la législation sur le financement des partis avant la loi de 1995. Toute la droite classique a fait bloc derrière M. Juppé, du chef du RPR Philippe Séguin à l’ancien premier ministre gaulliste Edouard Balladur, en passant par l’ensemble des membres de son ancien gouvernement. Tous lui ont exprimé leur «solidarité» et leur «confiance», soulignant sa «probité», son «honnêteté» et son «intégrité». De son côté, la gauche au pouvoir, en cohabitation avec le président de droite, a affiché une grande prudence, s’abritant derrière l’indépendance de la justice. Le gouvernement ne fera «aucun commentaire sur des procédures en cours», a notamment affirmé hier le ministre socialiste des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant. Mais le patron des communistes, membres de la coalition au pouvoir, Robert Hue, a réclamé que «la clarté soit faite» sur cette affaire, après l’inculpation de M. Juppé et de l’autre fusible de M. Chirac à la mairie de Paris, le directeur de son Cabinet et ancien ministre de la Coopération RPR Michel Roussin. La presse, en estimant à l’unisson que «Juppé couvre Chirac», posait la question de l’immunité présidentielle, allant jusqu’à s’interroger, comme le quotidien à grand tirage France Soir: «La justice peut-elle avoir la peau de Chirac?». Le président, qui avait défendu contre vents et marées sont très impopulaire premier ministre qu’il qualifiait à l’époque du «meilleur d’entre nous», garde le silence, installé apparemment dans l’œil du cyclone. Sur la question de l’immunité du président de la République, la justice est en effet confrontée au silence presque total des textes à ce sujet et à l’absence de précédents, en dehors de ses fonctions, ou antérieurement à son investiture. Selon la Constitution, il «n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison». (AFP)
Le président français Jacques Chirac était hier au centre de toutes les interrogations, au lendemain de l’inculpation de son ex-premier ministre Alain Juppé dans une enquête sur le financement illégal du parti gaulliste RPR par la mairie de Paris, dont il était alors maître. M. Juppé est poursuivi en tant qu’ancien adjoint aux finances de la ville de Paris et...