Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le conseil des ministres défère trois ambassadeurs en conseil de discipline L'opposition de Fakhoury et de Jaber retarde l'approbation du plan Salem en faveur de l'industrie locale

Le Conseil des ministres a créé la surprise hier en décidant de déférer trois ambassadeurs devant le Conseil de discipline pour «infractions financières». C’est ce qu’on a appris tard en soirée de sources sûres alors que le communiqué officiel a passé sous silence ce point précis des résolutions annoncées par le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, au terme de la réunion. Celle-ci s’est tenue en fin d’après-midi au palais de Baabda. Le gouvernement a approuvé la plupart des questions inscrites à son ordre du jour à l’exception notamment du plan élaboré par le ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, pour promouvoir le secteur industriel et de deux propositions de loi relatives l’une à l’amendement de quelques articles du Code pénal et l’autre à la promotion de certains officiers des FSI. La réunion s’est tenue sous l’égide du chef de l’Etat, en l’absence des ministres Walid Joumblatt, Talal Arslane et Fawzi Hobeiche. On ignore les raisons précises pour lesquelles le gouvernement a décidé de déferer devant le Conseil de discipline les ambassadeurs Souheil Chammas, aujourd’hui à la retraite, Elias Ghosn et Amine Assi. M. Chammas, ancien secrétaire général du palais Bustros et représentant du Liban aux négociations de Washington avec Israël en 1992-1993, doit répondre d’actes qui lui sont reprochés du temps où il présidait la mission diplomatique libanaise en Allemagne, il y a près de huit ans, selon les sources susmentionnées. Idem pour M. Ghosn qui a été rappelé il y a trois mois de son poste à Athènes pour des questions disciplinaires et pour M. Assi, qui occupait il y a trois ans, le poste d’ambassadeur du Liban aux Emirats arabes unis, a-t-on ajouté de mêmes sources. A l’ouverture de la réunion, le chef de l’Etat s’est arrêté sur la situation explosive au Liban-Sud, accusant Israël de vouloir abolir les arrangements d’avril 96 «auxquels le Liban demeure attaché». Le président Hraoui s’est ensuite prononcé en faveur d’une reprise des émissions par satellite des programmes politiques arguant de la nécessité de montrer au monde ce qui se passe au Liban, notamment dans la partie méridionale du pays. On saura dans deux semaines si ce genre d’émission sera de nouveau autorisé et si, le cas échéant, la diffusion de programmes politiques sera limitée à Télé-Liban — à qui le gouvernement a permis de louer un canal sur le satellite arabe, Arabsat — ou sera étendue aux cinq autres chaînes privées. Le ministre de l’Information a été chargé d’élaborer un rapport sur la question et de le présenter dans un délai de deux semaines au Conseil des ministres. On sait que le gouvernement n’est pas favorable dans sa majorité (loyaliste) à une reprise de l’émission satellitaire des programmes politiques. Celle-ci, rappelle-t-on, avait été suspendue, après le passage tumultueux du député Najah Wakim, puis de l’homme d’affaires Roger Tamraz sur une chaîne locale, il y a plusieurs mois. Il ne semble pas non plus d’accord avec les idées proposées par M. Salem pour développer le secteur industriel. Pour la deuxième fois consécutive, le gouvernement ajourne l’examen de ce plan. Il était supposé plancher dessus jeudi dernier et il ne s’y attaquera en principe que la semaine prochaine. Entre-temps, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, se propose de réunir le ministre d’Etat aux Finances et les ministres de l’Agriculture et de l’Economie, MM. Fouad Siniora, Chawki Fakhoury et Yassine Jaber, pour revoir le texte avec M. Salem, a-t-on appris de sources ministérielles. De mêmes sources, on a précisé que ce sont MM. Fakhoury et Jaber qui se sont opposés à l’approbation du plan établi principalement dans le but de stimuler l’industrie locale et de la rendre plus compétitive. En vertu d’un accord signé récemment entre le Liban et la Syrie, les taxes douanières imposées aux produits syriens seront réduites de 25% à partir du 1er janvier. Etant donné que la Syrie subventionne son secteur industriel, cet accord risque fort de porter préjudice au Liban dans la mesure où la politique de soutien suivi par la Syrie donne un avantage certain aux produits syriens pour ce qui a trait aux prix. Le Liban aura davantage de difficultés lorsqu’il devra à l’avenir signer le projet d’accord de partenariat avec l’Europe, qui prévoit entre autres une suppression progressive des barrières douanières. Le projet préparé par M. Salem permet à l’industrie locale de s’armer en prévision des défis qu’elle est appelée à relever. Selon les sources susmentionnées, le ministre de l’Agriculture a jugé inacceptable, dans son intervention, que le plan Salem soit appliqué dans la mesure où il envisage lui aussi un plan de développement agricole qui, à son avis, devrait être appliqué en même temps que celui de son collègue. M. Salem a répondu qu’il est inconcevable que l’application de son projet soit entravée parce que celui de son collègue de l’Agriculture n’est pas prêt, avant d’exposer les problèmes auxquels le secteur industriel est aujourd’hui confronté du fait de la crise économique. Hariri à Damas Son exposé n’a pas ému outre mesure le ministre de l’Economie qui a insisté pour connaître «le mécanisme d’application» du plan envisagé, jugeant nécessaire un examen «approfondi» du texte dans la mesure où il se rapporte au système fiscal. M. Salem, rappelle-t-on, propose une détaxe de 5% pour promouvoir les exportations industrielles et accroître le potentiel exportateur de l’industrie locale, une autre de 100.000 livres sur chaque tonne de produits agricoles ou agroalimentaires exportés afin d’encourager la production agroalimentaire, une réduction de 50% des factures d’électricité des industries situées en dehors de Beyrouth et une vente du fuel oil aux industriels au prix payé par l’EDL. L’opportunité de ces mesures fera l’objet d’une réunion à laquelle le chef du gouvernement doit convoquer la semaine prochaine les ministres concernés. M. Hariri se rendra ce soir à Damas, à l’invitation du vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, qui a également convié le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt. Cette rencontre doit sceller la réconciliation entre les deux hommes. M. Hariri prendra ensuite l’avion pour la Sardaigne où il passera le week-end en famille. Il est attendu lundi à Beyrouth. Pour en revenir au Conseil des ministres, nous publions ci-dessous ces résolutions annoncées par M. Sabeh: — Rejet d’un projet de loi portant amendement de certains articles du code pénal. — Rejet d’un projet de loi concernant la promotion d’un officier des FSI. — Transfert du projet de loi relatif à l’amendement de l’article 7 de la loi sur la propriété foncière à un comité ministériel présidé par le ministre de la Justice, M. Bahige Tabbarah. — Transfert d’un projet de loi relatif à l’amendement de la loi sur la chasse, à un comité ministériel présidé par le ministre de l’Intérieur. — Transfert pour examen devant les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’une recommandation du comité de défense national sur la situation des prisons. — Report de l’examen du projet de décret concernant la désignation d’ingénieurs dans certaines administrations publiques. — Approbation d’un projet de décret portant sur la modification d’un plan d’alignement dans la région foncière de Dékouaneh. — Report du projet de décret concernant la modification d’une partie du plan directeur général de la région de la vallée du fleuve de Damour et de la région foncière de Mechref. — Approbation du projet de décret relatif à l’amendement d’un plan d’alignement dans la région foncière de Bickfaya. — Autorisation des municipalités à engager un greffier, un percepteur de taxes et un trésorier conformément à la loi sur les municipalités et à la législation sur la fonction publique. — Approbation de la demande du ministère des Finances concernant le régime d’exploitation de la zone franche à Beyrouth. — Approbation de la demande du ministère de l’Information autorisant la chaîne publique à louer un canal satellitaire. — Retrait de la demande du ministère de l’Industrie concernant l’imposition d’un droit spécifique sur le prêt-à-porter, le ministre devant présenter une nouvelle demande en ce sens lors d’une prochaine réunion. — Approbation de la demande du ministre de l’Environnement de placer sous examen, pour une période de trois mois, la région rocheuse de Feytroun, le temps que le département concerné soit en mesure d’élaborer une étude sur la question.
Le Conseil des ministres a créé la surprise hier en décidant de déférer trois ambassadeurs devant le Conseil de discipline pour «infractions financières». C’est ce qu’on a appris tard en soirée de sources sûres alors que le communiqué officiel a passé sous silence ce point précis des résolutions annoncées par le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, au...