Gemayel annonce la création d'une commission chargée de réunir les courants Kataëb

L’ancien chef de l’Etat Amine Gemayel a annoncé hier à Nicosie, à la suite d’une réunion avec des représentants des Kataëb à Chypre, qu’une décision a été prise de créer une commission chargée des modalités de réunification du parti. M. Gemayel, cité par le correspondant de l’agence al-Markaziya à Nicosie, a déclaré que «des appels ont été à plusieurs reprises lancés pour la réunification des Kataëb, que ce soit de la part de M. Georges Saadé ou de nous-mêmes». «Cependant, a-t-il dit, nous n’avions pas trouvé les mécanismes nécessaires pour assurer cet objectif. C’est pourquoi, au cours d’une rencontre Kataëb à Chypre, nous sommes convenus de la création d’une commission spécialisée qui devra entreprendre tous les contacts nécessaires afin de réaliser cette réconciliation» entre les divers courants, a-t-il expliqué. «Depuis qu’il existe un début de coordination, l’espoir cette fois-ci de parvenir à notre but est plus grand», a-t-il souligné. Interrogé sur l’échéance présidentielle, M. Gemayel s’est posé la question de savoir si le peuple libanais avait, par le biais de ses institutions politiques, «son mot à dire» dans ce scrutin. «Le Parlement, censé être le premier concerné, a-t-il un véritable rôle? Le nouveau président ne lui sera-t-il pas plutôt imposé, à lui comme à tous les partis politiques et au peuple libanais, et sans aucune prise en compte des intérêts du Liban?», a-t-il demandé. Il a indiqué qu’il entreprenait des démarches sur le double plan local et international, afin de tenter de «briser cet étau» et de parvenir à «s’entendre sur un président consensuel ayant les dispositions morales et nationales nécessaires ainsi que du courage». Il a souligné que ces qualités devront permettre au nouveau chef de l’Etat de «réaliser cette entente nationale que les accords de Taëf prévoient eux-mêmes et à laquelle aspire le peuple libanais». Sur son éventuel retour au Liban, M. Gemayel a indiqué que «tout est possible» tout en soulignant que sa présence à l’étranger, ainsi que celle d’autres chefs politiques libanais, constituait «la preuve que la prétendue paix libanaise est une paix défigurée qui ne saurait être complétée qu’avec le retour de la démocratie et de la liberté au sein de la vie politique libanaise». L’ancien chef de l’Etat a par ailleurs indiqué avoir eu un entretien à Nicosie avec le président chypriote Glafcos Cleridès. M. Gemayel a souligné que cette entrevue était «utile dans la mesure où les deux problèmes libanais et chypriote se ressemblent».