Abou Nidal détenu en Egypte, après avoir été dénoncé

Le dissident palestinien Abou Nidal est bien détenu en Egypte où il a été arrêté début juillet après avoir été dénoncé par les siens, a-t-on appris hier à Nicosie de sources palestiniennes concordantes. Chef de l’organisation palestinienne dissidente Fateh-Conseil révolutionnaire, Sabri al-Banna, alias Abou Nidal, âgé d’une soixantaine d’années, est l’auteur présumé de nombreux attentats terroristes. Il se trouve toujours aux mains des autorités égyptiennes, selon ces sources contactées dans la région depuis Nicosie. Ces sources ont démenti les informations parues récemment dans la presse arabe selon lesquelles il agoniserait d’une leucémie, mais elles ont confirmé qu’il souffrirait de troubles cardiaques. Une scission s’est produite début juillet au sein de la branche du Fateh-CR en Egypte, qualifiée de «coup d’Etat» par ces sources qui ont requis le plus strict anonymat. Des affrontements se sont produits entre loyalistes à Abou Nidal et dissidents, ont-elles indiqué sans préciser s’il y avait eu des victimes. Des dissidents, craignant pour leur vie, ont alors informé les autorités égyptiennes du lieu de résidence d’Abou Nidal au Caire. Il a aussitôt été arrêté mais les dissidents ont eu vent d’un projet des autorités égyptiennes de lui faire quitter le territoire pour se débarrasser de ce prisonnier encombrant, de crainte de représailles. Les dissidents ont alors préféré faire savoir qu’Abou Nidal avait été arrêté par des fuites à la presse arabe, selon ces sources palestiniennes concordantes. Plusieurs pays demandent son extradition, outre le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat qui l’accuse d’avoir assassiné son compagnon d’armes Abou Iyad en janvier 1991 à Tunis et d’autres responsables modérés de l’OLP. Le Fateh de M. Arafat, principale composante de l’OLP, réclame en outre d’Abou Nidal des fonds et des propriétés en Libye, au Soudan et au Liban, selon ces sources. Elles ont précisé que les services de renseignements irakiens avaient apporté leur appui à Abou Nidal, qui était alors chef du Fateh à Bagdad, lorsqu’il a créé en 1973 le Fateh-CR. Le Fateh-CR a revendiqué des dizaines d’opérations meurtrières dans le monde, notamment contre des partisans de M. Arafat, mais aussi contre des Israéliens, des juifs d’Europe occidentale, des Etats arabes modérés. Le quotidien arabe «Al-Hayat» avait rapporté le 18 août, sans citer ses sources, qu’Abou Nidal avait été arrêté par les services de sécurité égyptiens. Dimanche, un autre journal arabe, «Asharq al-Awsat», avait rapporté qu’Abou Nidal agonisait d’une leucémie dans une clinique du Caire. Les autorités égyptiennes et le Fateh-CR ont démenti en bloc. (AFP, Reuters)