Au terme d'un tête-à-tête impromptu hier soir à l'Elysée Chirac et Chareh peu optimistes sur la situation au Proche-Orient

Le président français Jacques Chirac a reçu hier soir à l’Elysée le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh pour un entretien de près d’une heure et demie, qui s’est déroulé en tête-à-tête et a porté sur le processus de paix au Proche-Orient. Le ministre syrien s’est refusé à toute déclaration à l’issue de cette visite impromptue qui lui a permis de délivrer au chef d’Etat français un message du président Hafez el-Assad. «Le président el-Assad tenait à faire connaître son sentiment au président de la République sur la situation dans la région et sur le processus de paix en particulier», a indiqué après l’entretien le porte-parole de l’Elysée Catherine Colonna. Elle a souligné que les deux parties s’étaient montrées «peu optimistes» sur ces questions. M. el-Chareh a réaffirmé que la Syrie «restait ouverte à l’égard du processus de paix», insistant toutefois sur les «conditions» traditionnellement posées par Damas, a-t-elle ajouté. La Syrie réclame que les pourparlers de paix avec Israël, interrompus depuis février 1996, et qui portaient notamment sur un retrait israélien du Golan, reprennent au point où ils s’étaient arrêtés du temps du gouvernement du premier ministre travailliste Shimon Pérès. Israël avait lancé la semaine dernière un défi à Damas en donnant son feu vert à l’un des plus importants projets de colonisation sur le Golan depuis l’occupation de cette région en 1967. Cette visite, a souligné Mme Colonna, s’inscrivait «dans le cadre des relations amicales qu’entretiennent la France et la Syrie. Elle a confirmé les décisions prises lors de la visite à Paris du président el-Assad quant à la volonté des deux pays de procéder à «des échanges réguliers d’informations, soit par le canal des ministres, soit par celui des hauts fonctionnaires, chaque fois que cela est nécessaire». M. el-Chareh, qui était arrivé directement de Damas, devait y retourner dans la soirée.