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Actualités - REPORTAGE

Destination Jyeh La plage Jonas en passe de devenir un lieu mythique (photos)

C’est comme une envie de simplicité, d’authenticité, de retour aux vraies joies de la mer. Une envie de sable fin, de vagues limpides, de plage à l’européenne, propre, bien aménagée, sans déchets nageurs, canettes rouillées ou débris de verre. Sans, non plus, frime ni clinquant. Une envie qui pousse les Beyrouthins à faire 22 kilomètres de route vers Jyeh (soit 40 minutes en voiture) pour piquer une tête dans les eaux turquoise (oui, oui, ça existe encore chez nous!) et se prélasser au soleil, les pieds dans le sable... C’est peut-être aussi le nec plus ultra, le dernier chic, le comble du snobisme que de déserter le Saint-Georges et autres Riviera pour de nouveaux rivages... En l’occurrence, ceux du Sud, où parmi les nombreuses plages aménagées ces dernières années, le «Jonas» (situé dans le cap du même nom, en référence à la légende qui voudrait que le prophète Jonas ait été rejeté là de la bouche du poisson) fait figure... de proue. Sur 3.000 mètres carrés de sable qu’on dirait passé au tamis, le «Jonas» déploie ses tentes rayées bleu et blanc, en un alignement harmonieux face à la mer. Propriété privée de la famille Azzi, cette côte a été aménagée il y a cinq ans, pour accueillir au départ «le large cercle des amis et étudiants», indique Nassif Azzi le propriétaire, qui est par ailleurs chef du département de Philosophie à l’UL. «On visait aussi un peu les touristes étrangers, Jyeh étant une région historique (c’est l’ancienne Porphyrion) riche en mosaïques». C’était sans compter avec le téléphone arabe, cellulaire ou pas, qui a propagé l’existence de ce dernier bastion de sable dans les salons d’Achrafié et de Ras Beyrouth. Car ce sont ceux que l’on n’attendait pas qui s’y sont rués. Les abonnés des bains chics de la capitale. Qui viennent s’y détendre en groupe ou en famille, «dans une ambiance conviviale», clament-ils d’une même voix. Ce qu’ils apprécient le plus? «Le plaisir de nager dans une mer propre et de marcher sans crainte pieds nus sur le sable». Ici, nul besoin de changer de maillot chaque deux heures, ni d’arborer les accessoires les plus «in» de la saison. Il est vrai qu’on se retrouve entre gens «du même monde», on fait causette en français, les «salut comment ça va?» fusent de temps en temps. Mais le mot d’ordre, c’est le naturel et la simplicité. On joue à la palette, on fait de la planche à voile et on se baigne... sans maquillage waterproof. Les week-ends, le «Jonas» grouille de monde. «Nous recevons alors jusqu’à 500 personnes par jour». La réputation de l’endroit est même arrivée aux oreilles de nombreuses personnalités politiques qui viennent déjeuner de poisson frais ou prendre un rafraîchissement sur la terrasse ombragée d’un dais bleu et blanc... L’heureux propriétaire est ravi du succès de son établissement. Il n’en reste pas moins inquiet pour l’avenir de cette côte et déplore «la mauvaise exploitation de la région. Certains terrains ont été entièrement vidés de leur sable et jusqu’à présent de grandes sociétés bien connues continuent d’aspirer le sable de ces rivages, sans tenir compte d’aucune limitation écologique. Si cela continue, il n’y aura plus dans quelques années de plages sablonneuses au Liban». Alerte donc à... Jyeh!
C’est comme une envie de simplicité, d’authenticité, de retour aux vraies joies de la mer. Une envie de sable fin, de vagues limpides, de plage à l’européenne, propre, bien aménagée, sans déchets nageurs, canettes rouillées ou débris de verre. Sans, non plus, frime ni clinquant. Une envie qui pousse les Beyrouthins à faire 22 kilomètres de route vers Jyeh (soit 40...