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Actualités - REPORTAGE

Les nouveaux hôtels américains BCBG : élégance distante plutôt que courbettes (photo)

WASHINGTON — Irène Mosalli Les courbettes, les salamalecs et l’excès d’amabilité ne constituent plus la formule magique pour amener les clients à préférer un hôtel à un autre. Le comportement naturel, même empreint d’impersonnalité, de réserve et de distance, a la cote. C’est ce que révèle une étude effectuée à ce sujet auprès de divers établissements hôteliers américains, catégorie BCBG et très dans le vent. A comprendre ceux où l’on paye de 200 à 400 dollars la nuit, pour une chambre de dimension moyenne mais à l’agencement moderne (meubles design et espace de travail ou de repos) et pour un service impeccablement huilé. Ce genre d’hébergement est de plus en plus prisé car les personnes de passage n’ont pas à faire un effort supplémentaire pour être dans les bonnes grâces du personnel. A celui-ci, trié sur le volet, il est demandé d’être lui-même dans l’exercice de sa profession, le zèle n’ajoutant rien à son savoir-faire. Un client satisfait n’a pas besoin d’agitation autour de lui ni de «à vos ordres madame!, à vos ordres monsieur!». A ce rituel dépassé, on préfère un comportement plus stylisé et une apparence élégante. Les réceptionnistes (hommes et femmes) et les grooms ont tous très belle allure. Lobby, salons, bars, restaurants et corridors dégagent une même impression de recherche. Sans compter que l’éclairage est conçu pour flatter le visage. Il faut presque avoir des qualités de metteur en scène pour réussir une telle configuration qui est en train de prendre le pas sur les palaces de luxe. Autres temps, autres mœurs, sans doute. On n’arrive plus avec une profusion de valises et de boîtes à chapeaux destinées à épater la galerie. C’est, aujourd’hui, la galerie elle-même qui épate les arrivants. Dans un hôtel de Los Angeles, le lobby ressemble à une exposition de meubles modernes et les employés qui circulent ont beaucoup de prestance dans leurs costumes style Armani. Qu’importe s’ils ne retiennent pas les noms des habitués! Ils font beaucoup mieux en accomplissant leur tâche, à la perfection et sans ostentation. Le summum de la sophistication est de recruter du personnel auprès des agences de mannequins ou d’acteurs de cinéma et de théâtre. En période de chômage, on peut trouver des candidats, prêts à boucler leurs fins de mois et à s’enrichir d’une nouvelle expérience, tout inattendue qu’elle soit. Alors qu’aux enseignes cossues et traditionnelles, on continue à privilégier les diplômés des grandes écoles hôtelières. Et une fois ceux-ci engagés on continue à leur faire tous les jours des sessions sur la manière de traiter avec les V.I.P. Ce qui, parallèlement, n’a pas arrêté l’évolution de la notion de «chic» qui a ainsi changé dans le fond et la forme. Aujourd’hui, il est plus distingué d’opter pour un cadre signé Stark et autres architectes d’intérieur dans le vent que pour des lambris, des moulures et des tapisseries 18e. De même que l’on donnerait dans la fausse note en accueillant les jeunes cadres et les personnalités en vogue, comme on le faisait pour les souverains en exil et les flamboyantes vedettes hollywoodiennes. En effet, les besoins et les caprices contemporains sont tout autre. On ne traîne plus son spleen au bar en grillant cigarette sur cigarette. Ne serait-ce que parce qu’il est interdit de fumer partout. En contrepartie, les hôtels new look fournissent toute la panoplie cybernétique susceptible d’apaiser les accrocs de l’Internet et autres E.mail. Et bien entendu les espaces travail, avec «conference room», sont à la disposition de tous. Un autre must, les saunas et salle de gym... pour un corps sain. Les trois, quatre ou cinq étoiles qui se veulent sélects ont choisi cette voie que sont en train d’emprunter non seulement le monde des affaires mais aussi les touristes, toujours en quête de nouveaux horizons et d’un nouvel art de vivre.
WASHINGTON — Irène Mosalli Les courbettes, les salamalecs et l’excès d’amabilité ne constituent plus la formule magique pour amener les clients à préférer un hôtel à un autre. Le comportement naturel, même empreint d’impersonnalité, de réserve et de distance, a la cote. C’est ce que révèle une étude effectuée à ce sujet auprès de divers établissements...