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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Alors que les cercles officiels réagissent avec prudence Le Hezbollah, Chamseddine et le PSP dénoncent les frappes US contre le Soudan et l'Afghanistan

Les frappes américaines contre des objectifs terroristes présumés au Soudan et en Afghanistan ont suscité hier une vague de réprobation au Liban, principalement dans les milieux islamistes, qui ont toutefois pris soin de se distancier des pratiques terroristes. Hors des milieux intégristes, très peu de réactions négatives ont été enregistrées, parmi lesquelles celles du Parti socialiste progressiste, et sur le plan officiel, la prudence semble de mise. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, qui venait de rencontrer le sénateur américain Chuck Hagel, en visite au Liban (VOIR PAR AILLEURS), a indiqué lors d’une conférence de presse avoir «le sentiment» que les preuves et les indices liant les frappes de jeudi aux attentats contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam étaient «jusqu’ici insuffisantes». «Si ce lien était prouvé, cela ouvrirait la voie à la compréhension» (à l’égard de la riposte américaine), a rapidement ajouté M. Boueiz, soulignant qu’il était «de l’intérêt de Washington de démontrer ce lien». De son côté, le Hezbollah a fermement condamné les frappes et appelé à «faire face au terrorisme international américain». «En bombardant le Soudan et l’Afghanistan, Washington pratique cette forme de terrorisme», a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Qassem. Le responsable intégriste a appelé la communauté internationale à «faire face aux agressions américaines, car nul n’a le droit de superviser le monde et de le contrôler». «Nous estimons qu’il s’agit là d’un terrorisme plus difficile et plus dangereux que celui des organisations que nous rejetons et dont nous avons refusé le terrorisme», a-t-il ajouté, dans une allusion à la milice intégriste des taliban qui contrôle les deux tiers du territoire afghan. Pour sa part, l’uléma Mohammad Hussein Fadlallah a mis en garde contre «la violence qui ne génère que davantage de violence». Cheikh Fadlallah, qui condamne Washington pour s’être arrogé le droit de jouer «le rôle du policier et du juge» sans en référer aux instances internationales, a considéré que les frappes américaines relèvent de pratiques «non civilisées». «Au Proche-Orient, nous considérons que les Etats-Unis, par le biais de leur appui à Israël, sont le premier pays soutenant le terrorisme», a-t-il dit. «Si les Etats-Unis veulent vivre en paix avec le reste du monde, ils doivent accorder leurs droits aux peuples opprimés», a-t-il ajouté. Quant au président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, il a qualifié dans son prêche du vendredi les frappes américaines de «fanfaronades». «Nous refusons de considérer les Etats-Unis comme le policier du monde. Nous ne pouvons accepter que quiconque puisse détenir une prérogative lui permettant de frapper ici ou là en vertu de critères que lui seul établit», a déclaré cheikh Chamseddine. «Il existe des instances internationales. Il y a les Nations Unies, le Conseil de Sécurité et la Cour internationale de justice. Nous ne pouvons approuver qu’un Etat puisse agir de la sorte contre un autre qui ne l’a pas agressé et ni le Soudan ni l’Afghanistan n’ont agressé les Etats-Unis», a-t-il affirmé. Le dignitaire chiite a toutefois conclu en soulignant que ces propos ne signifiaient pas un soutien de sa part aux régimes soudanais et afghan. Au sein de la Jamaa islamiya, le ton est également à la réprobation. Le chef du bureau politique de ce mouvement Ali Cheikh Ammar, s’est déclaré «surpris que les Etats-Unis règlent leurs comptes avec un certain nombre de peuples musulmans sous prétexte de se venger de ceux qui ont commis des attentats contre ses ambassades avant même que l’enquête sur ces attentats ne soit achevée». Le responsable intégriste a affirmé que «tous les mouvements islamistes du monde avaient condamné ces attentats», ajoutant qu’«il se pourrait que l’enquête démontre l’implication de groupes qui n’ont rien à voir avec l’islam et les musulmans». Le Mouvement de l’unification islamique a également condamné les frappes américaines, estimant que Washington était «l’une des capitales du mal» et que les Etats-Unis étaient «braqués contre le monde arabe et islamique». Enfin, hors des milieux intégristes, le PSP a accusé dans un communiqué les Etats-Unis de pratiquer le «terrorisme d’Etat» et d’appliquer une «politique d’hégémonisme impérialiste». Selon le PSP, qui rappelle avoir condamné les attentats de Nairobi et Dar es-Salaam, «les prétextes avancés par Washington pour son acte sont injustifiés».
Les frappes américaines contre des objectifs terroristes présumés au Soudan et en Afghanistan ont suscité hier une vague de réprobation au Liban, principalement dans les milieux islamistes, qui ont toutefois pris soin de se distancier des pratiques terroristes. Hors des milieux intégristes, très peu de réactions négatives ont été enregistrées, parmi lesquelles celles du...