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Actualités - CHRONOLOGIE

Attaques de la résistance et ripostes se succèdent à un rythme intense Situation alarmante au Liban-sud Importante opération de recherche de l'armée au sud de Saïda après des rumeurs de débarquement israélien

Au lendemain des menaces lancées par des responsables israéliens qui ont préconisé des frappes contre des intérêts économiques au Liban et contre les forces syriennes déployées dans ce pays à chaque fois qu’un soldat israélien est tué au Liban-Sud, la situation s’est brutalement dégradée dans cette région: dans la nuit de jeudi à vendredi, deux membres des forces israéliennes ont trouvé la mort et Israël a riposté par terre et par air, déclenchant une série de contre-attaques de la résistance. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, jugeant la situation assez grave après la mort des deux membres des forces israéliennes au Liban-Sud et celle d’un colon juif poignardé à Hébron, en Cisjordanie, a décidé d’écourter ses vacances et de rentrer à Jérusalem dès ce soir. Il se trouvait avec sa famille depuis lundi près du lac de Tibériade, dans le nord d’Israël. A Beyrouth, où on tend à faire le lien entre les menaces israéliennes et la situation internationale, le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a indiqué hier lors d’une conférence de presse que ces menaces étaient «prises au sérieux» et estimé qu’Israël «pourrait profiter» des raids de l’aviation américaine contre des bases terroristes présumées au Soudan et en Afghanistan «pour mener une agression contre le Liban-Sud sans en être blâmé sous prétexte que d’autres Etats font de même». M. Boueiz a ajouté avoir demandé aux Américains de faire pression sur Israël afin de l’empêcher «d’exploiter la situation et de se présenter comme voulant aussi punir le terrorisme, alors que le contexte du Liban-Sud diffère totalement de celui des attentats contre les ambassades américaines» à Nairobi et Dar es-Salaam. Quoi qu’il en soit, on apprenait tard en soirée que l’armée libanaise procédait à une vaste opération de recherche au sud de Saïda après des rumeurs sur un débarquement héliporté israélien dans ce secteur. Une unité de l’armée, notamment des soldats des forces spéciales, a illuminé à l’aide d’une centaine de fusées éclairantes une bande de 20 km de long de la vallée de Bfarwa, sur la route du littoral menant de Zahrani jusqu’à Nabatiyé. Lors de cette opération, la première du genre de l’armée libanaise, les militaires, acheminés à bord de blindés et de transports de troupes, ont ratissé le secteur en tirant à l’arme automatique en direction des vallons après que des habitants de Bfarwa eurent suspecté un débarquement opéré par deux hélicoptères israéliens près de leur village. En fin de soirée, quatre hélicoptères avaient pris l’envol à partir d’un bâtiment de guerre israélien qui s’était rapproché de la côte à Zahrani, selon des services de sécurité. Ils ont survolé à basse altitude les installations pétrolières sur le littoral à cette hauteur et ont atteint notamment Nabatiyé. Des blindés de l’armée libanaise patrouillaient en outre sur les principaux axes routiers du littoral et jusqu’à Nabatiyé alors que les rues étaient désertées par la population. De plus, des combattants du mouvement Amal et du Hezbollah étaient en état d’alerte, a-t-on appris auprès de ces deux formations. La réponse du Hezbollah Hier, le Hezbollah a affirmé que les menaces israéliennes de frapper des objectifs civils entraîneront une riposte encore plus forte de la guérilla. «Nous ne nous soumettrons pas à de telles menaces. L’ennemi israélien doit savoir qu’il sera lui aussi l’objet de réactions qu’il sera incapable de supporter», a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem. «Ce n’est pas la première fois que l’ennemi israélien profère de telles menaces pour couvrir son échec à protéger ses soldats et à contrôler» la bande frontalière, a-t-il ajouté, en réitérant la nécessité d’un retrait inconditionnel d’Israël du Liban-Sud. Les opérations militaires «Les menaces israéliennes ne nous empêcheront pas de poursuivre notre lutte pour libérer notre terre», a-t-il lancé. Sur le terrain, un soldat israélien et un employé civil de l’armée israélienne ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans une attaque du Hezbollah. Le militaire, un sergent-chef, et le civil, un travailleur employé à la construction de fortifications, ont été tués par l’explosion d’un engin télécommandé de forte puissance au passage d’un convoi dans la zone occupée par Israël, selon un porte-parole militaire à Jérusalem, cité par l’AFP. L’attaque s’est produite non loin du Château du Beaufort, une position avancée israélienne, a indiqué la police libanaise. Le Hezbollah a revendiqué cette attaque ainsi que l’explosion d’une autre bombe contre une patrouille israélienne près du château. L’aviation israélienne a aussitôt mené un raid contre le massif de l’Iqlim el-Touffah, bastion du mouvement intégriste, selon la police. Des chasseurs-bombardiers ont tiré quatre missiles air-sol sur la région d’Okamata, mais aucune indication n’a encore été donnée sur d’éventuelles victimes, a-t-on ajouté. Il s’agissait du quatrième raid contre des positions au Liban en 48 heures et le 43e depuis le début de l’année. L’artillerie israélienne est également entrée en action, bombardant la région de l’Iqlim el-Touffah où un civil libanais, Hassan Nader, 70 ans, a été blessé par des éclats d’obus dans le village d’Arab Salim. Deux maisons ont été endommagées dans ce village ainsi qu’une voiture, a indiqué la police. En soirée, trois attaques ont visé sans faire de victimes des positions de l’armée israélienne dans la zone occupée et un intense survol d’hélicoptères israéliens était signalé dans la nuit, selon des services de sécurité. Les attaques, revendiquées par le mouvement Amal, ont visé des positions de l’armée israélienne en bordure des secteurs central et occidental de la zone occupée. Après chacune d’elles, l’artillerie israélienne a bombardé les environs des villages situés face à la position attaquée, a annoncé la police libanaise, sans faire état de victimes. Depuis le début de l’année, 12 Israéliens ont été tués — onze militaires et un civil — et 78 autres blessés dans des opérations au Liban-Sud. Critiques de l’Egypte Signalon enfin que l’Egypte a critiqué hier les menaces israéliennes contre le Liban. «Il s’agit de déclarations irresponsables qui ont été malheureusement faites par un ministre et qui témoignent de la politique de son Etat censée promouvoir la paix», a affirmé un responsable égyptien de haut rang, cité par l’agence MENA qui ne l’a pas identifié. «De telles déclarations portent atteinte au processus de paix et attisent l’esprit agressif» dans la région, selon ce responsable. (AFP)
Au lendemain des menaces lancées par des responsables israéliens qui ont préconisé des frappes contre des intérêts économiques au Liban et contre les forces syriennes déployées dans ce pays à chaque fois qu’un soldat israélien est tué au Liban-Sud, la situation s’est brutalement dégradée dans cette région: dans la nuit de jeudi à vendredi, deux membres des forces...