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Actualités - ANALYSE

Hraoui mise sur un tête-à-tête avec Assad

C’est un secret de Polichinelle: le chef de l’Etat M. Elias Hraoui estime qu’un sommet libano-syrien est de nouveau nécessaire. Et qu’il est encore plus nécessaire qu’il se limite du côté libanais à sa seule personne, à l’exclusion donc de ses deux partenaires de troïka, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri. C’est que, avouent des loyalistes, le président de la République brûle d’exposer au président Hafez el-Assad, loin de toute oreille indiscrète, son point de vue sur la présidentielle, sur une éventuelle prorogation de son mandat ou sur la personnalité de l’homme qui serait appelé à lui succéder. Les mêmes sources confirment que M. Hraoui a appelé M. Assad au téléphone pour s’entretenir avec lui de ce projet de rencontre en tête-à-tête pour lequel cependant aucune date n’a encore été fixée. Les hraouistes espèrent pour leur part que le rendez-vous ait lieu avant la fin du mois en cours, pour que l’on ait ensuite le temps d’ouvrir une session extraordinaire d’été, si c’est cela qui est demandé… l D’après un député, «M. Hraoui souhaite faire valoir qu’une rallonge de son mandat permettrait de mieux préparer la relève. Dans ce sens qu’elle serait mise à profit pour une révision constitutionnelle que le prochain régime recevrait comme un cadeau, car elle aurait rééquilibré les pouvoirs à son avantage. Le délai gagné servirait également à réaliser certains projets améliorant la situation économique, financière et sociale du pays». «Dans l’optique des proches de Baabda, affirme ce parlementaire, dans un an les conditions régionales autant que locales pourraient être plus propices à une élection présidentielle. Et l’on verrait se pointer alors des candidatures nouvelles, mieux adaptées aux circonstances. Il n’y aurait ainsi plus besoin d’amender encore une fois l’article 49 C (Constitution) car le général Emile Lahoud aura été autorisé à faire valoir ses droits à la retraite…» Les partisans de la reconduction «répètent surtout, poursuit la source citée, que d’ici un an les choses devront se décanter sur le plan régional. On saura mieux, disent-ils, si les volets Golan-Sud s’acheminent vers une conclusion positive ou négative. A la lumière de ces données on pourrait effectuer le choix le plus approprié pour le Liban côté présidentielle, d’après les partisans de la prorogation». l Et de préciser qu’à la fin de l’actuel mandat, toujours d’après le vœu des reconductionnistes, «on confierait à M. Rafic Hariri le soin de former un gouvernement fiable dont l’action permettrait de résorber rapidement le début de mécontentement que la prorogation, connue pour être impopulaire, pourrait susciter…» Au-delà du rêve et des vœux pieux, «le président Hraoui, souligne le parlementaire, aimerait entendre de la bouche même du président Assad une position syrienne sur la présidentielle, sur la prorogation et sur les révisions constitutionnelles dont on ne lui a encore rien communiqué. Il voudrait donc être fixé en allant directement à la source, sans passer par des intermédiaires». l Cette personnalité souligne ensuite que «le chef de l’Etat sait que la prorogation est difficilement envisageable. A cause d’un tas de raisons intérieures mais aussi parce que les Occidentaux souhaitent une procédure démocratique normale, c’est-à-dire une élection en bonne et due forme. Donc si comme il s’y attend un peu, M. Hraoui trouve la porte fermée côté prorogation, il tenterait d’influer sur le cours des choses, d’avoir son mot à dire dans le choix de son successeur. Dans ce cadre, il proposerait au président Assad une liste de noms». l «Bien sûr, M. Hraoui n’exclut pas que le choix soit déjà arrêté. Il ne serait pas autrement surpris si on lui laissait entendre qu’il faut amender l’article 49C mais pas pour la prorogation… Il serait alors tout prêt à coopérer. Mais ne ferait cette concession qu’au président Assad et à lui seul, par souci de préserver l’excellence jamais démentie de leurs relations… Car M. Hraoui, conclut cette source, a l’intention de continuer à rester impliqué dans la politique, aux côtés de ses fils et de ses fidèles».
C’est un secret de Polichinelle: le chef de l’Etat M. Elias Hraoui estime qu’un sommet libano-syrien est de nouveau nécessaire. Et qu’il est encore plus nécessaire qu’il se limite du côté libanais à sa seule personne, à l’exclusion donc de ses deux partenaires de troïka, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri. C’est que, avouent des loyalistes, le président de la...