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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri reçu hier par Khaddam et Zohbi Concertations libano-syriennes pour équilibrer les échanges agricoles

Les concertations que le premier ministre Rafic Hariri a entreprises dans la journée d’hier à Damas ont été essentiellement axées sur les rapports économiques entre les deux pays, notamment sur le plan des échanges dans le domaine agricole. Comme complément aux contacts entrepris à ce sujet, le conseil des hommes d’affaires libanais et syriens, réuni dans la matinée au siège de la Chambre de commerce de Damas, a adopté la décision de principe de créer une société holding libano-syrienne qui devrait parrainer la création d’entreprises mixtes dans les domaines industriel, agricole et touristique. Arrivé vers midi sur les bords du Barada — au terme d’un séjour d’agrément d’une dizaine de jours en Sardaigne —, M. Hariri a d’abord été reçu en début d’après-midi par le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam avec qui il a effectué un tour d’horizon de la conjoncture présente au Liban. Le premier ministre (qui devait regagner Beyrouth tard dans la nuit) a ensuite tenu une réunion de travail avec son homologue syrien Mahmoud al-Zohbi, en présence du ministre de l’Agriculture Chawki Fakhoury et du ministre syrien de l’Agriculture Assaad Moustapha. L’agence syrienne SANA a indiqué sur ce plan que cette rencontre avait pour but de «réglementer et lancer» les échanges agricoles entre les deux pays. «Les échanges agricoles doivent sauvegarder les intérêts des producteurs et des consommateurs dans les deux pays», a précisé SANA.Cette réunion revêt dans le contexte présent une importance particulière dans la mesure où les échanges agricoles bilatéraux sont marqués par un profond déséquilibre dû au fait que Damas interdit l’importation de produits agricoles libanais alors que les produits syriens entrent en contrebande au Liban, ce qui cause un grand tort aux producteurs libanais. L’objectif de Beyrouth est ainsi d’amener les autorités syriennes à mettre un terme à la contrebande de manière à équilibrer sur des bases équitables les échanges entre les deux pays. Ce problème se pose également, bien que dans une moindre mesure, sur le plan des produits industriels. Conformément à un accord douanier conclu récemment entre les deux pays, le président syrien Hafez el Assad a signé il y a une dizaine de jours un décret réduisant à partir de début janvier 1999 les taxes douanières de 25 pour cent sur les produits industriels libanais. Le Conseil des ministres (qui se réunira aujourd’hui au Grand Sérail, dans le centre-ville, sous la présidence de M. Hariri) doit adopter une mesure similaire pour les produits syriens. Cette réduction des taxes douanières entre les deux pays doit s’étaler sur une période de quatre ans, à raison de 25 pour cent par an, l’objectif étant d’aboutir, à compter de 1999, à une zone de libre échange, s’inscrivant dans le cadre d’un plus vaste projet de zone de libre échange entre les pays arabes. Dans une déclaration faite hier à Beyrouth, le ministre d’Etat chargé des affaires financières Fouad Siniora a souligné que «le début d’exécution de l’accord sur la promotion des échanges commerciaux entre le Liban et la Syrie, conclu en février dernier, est susceptible d’inciter les pays arabes à réactiver leurs échanges en vue de la création du marché commun arabe et de la suppression des barrières douanières, à l’instar des pays européens et des autres grands blocs économiques». M. Siniora a par ailleurs relevé que l’exécution de l’accord avec la Syrie est de nature à développer un marché de 4 millions de consommateurs au Liban et de 17 millions de consommateurs en Syrie, «ce qui incitera les industriels à parfaire leur production afin de pourvoir aux besoins du marché». Certains milieux d’affaires à Beyrouth soulignent cependant que la suppression progressive des barrières douanières entre le Liban et la Syrie pourrait ne pas avoir les effets escomptés au niveau de l’équilibre des échanges entre les deux pays en raison de la politique de soutien pratiquée en Syrie et qui donne un avantage certain aux produits syriens (pour ce qui a trait aux prix). C’est précisément dans le but de donner un nouveau souffle à l’industrie libanaise, de l’inciter à développer ses exportations, et de l’aider à être plus compétitive sur les marchés étrangers que le ministre de l’Industrie Nadim Salem a mis au point un plan pour la promotion du secteur industriel local. Ce plan devrait être évoqué aujourd’hui en Conseil des ministres. Il prévoit les mesures suivantes: — Octroyer une détaxe de 5 pour cent pour promouvoir les exportations industrielles et accroître le potentiel exportateur de l’Industrie nationale. A titre d’exemple, toute exportation industrielle d’un montant de 100.000 dollars bénéficiera d’une détaxe de 5.000 dollars. Le montant de cette détaxe couvre le coût des taxes sur les matières premières. — Octroyer une détaxe de 100.000 livres libanaises sur chaque tonne de produits agricoles ou agro-alimentaires exportés. Cette mesure vise à encourager la production agro-alimentaire libanaise et à stimuler le rattachement de l’agriculture à l’Industrie. — Exempter les industries situées en dehors de Beyrouth de 50 pour cent des factures d’électricité. — Vendre aux industries le fuel oil au même prix payé par l’Office de l’Electricité du Liban. Le projet de création d’une société holding libano-syrienne s’inscrit également dans le cadre des mesures envisagées en vue de renforcer les échanges et les rapports économiques entre les deux pays. Doté d’un capital de 10 millions de dollars, réparti à égalité entre les hommes d’affaires libanais et syriens, ce holding devrait accorder la priorité aux projets assurant la complémentarité économique entre les deux pays. La durée de cette société, qui bénéficiera d’exemptions fiscales, sera de 50 ans, et sa gestion sera assurée par un conseil d’administration de 12 membres. Le Conseil des hommes d’affaires libanais et syriens qui a examiné (et adopté) ce projet hier à Damas doit tenir aujourd’hui une nouvelle réunion dans la capitale syrienne, sous la présidence conjointe de MM. Adnane Kassar, président de la fédération des Chambres libanaises de Commerce et d’Industrie, et Rateb Challah, président de la Chambre de Commerce de Damas. Dans la journée d’hier, le Conseil susmentionné a adressé au président Elias Hraoui un message dans lequel il l’informe de sa décision de principe de créer le holding mixte. Le message rend hommage, en outre, à l’action entreprise par le président Hraoui en vue de renforcer les relations économiques entre le Liban et la Syrie.
Les concertations que le premier ministre Rafic Hariri a entreprises dans la journée d’hier à Damas ont été essentiellement axées sur les rapports économiques entre les deux pays, notamment sur le plan des échanges dans le domaine agricole. Comme complément aux contacts entrepris à ce sujet, le conseil des hommes d’affaires libanais et syriens, réuni dans la matinée au...