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Actualités - CHRONOLOGIE

Dialogue pragmatique, hier, au siège de la CCIB Les commerçants libanais exposent les difficultés d'investissement en Roumanie (photo)

La délégation roumaine dirigée par M. Radu Vasile, a rencontré les principaux dirigeants des associations économiques. Cette réunion s’est déroulée, hier, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, sous l’égide de M. Adnan Kassar, président de la fédération des CCI libanaises. Cette séance de rencontres, jugée trop brève par l’ensemble des participants, a été pourtant particulièrement fructueuse, en raison de la teneur des informations données par le ministre roumain des privatisations, M. Dimitriu, mais aussi grâce au dialogue direct et parfois incisif lancé par certains responsables libanais. Après les différentes allocutions d’usage, le ton est donc resté pragmatique. Ce contexte a permis à la délégation roumaine d’annoncer un certain nombre de privatisations inédites et intéressantes pour les investisseurs libanais, notamment dans le domaine bancaire. En fait la Roumanie a longtemps subi les effets d’une politique de dépendance, ne tirant pas réellement parti de sa situation géographiquement stratégique. Après l’éclatement du bloc de l’Est, ce pays est resté en marge des mouvements de réforme ou les a abordés du bout des lèvres, durant plus de huit ans. C’est avec le nouveau gouvernement, depuis 1997, et sous la pression des pays investisseurs qu’un mouvement réel de réformes économiques a été engagé à Bucarest. Aujourd’hui, c’est cette image volontaire que veulent montrer les responsables de la Roumanie, en appuyant leur démarche, par la visite de M. Radu Vasile, l’un des personnages les plus importants de l’Etat, accompagné par le gouverneur de la Banque centrale roumaine, par plusieurs ministres et secrétaires d’Etat , mais surtout par la présence du très pragmatique ministre de la privatisation. Les critiques ont été fermes, malgré l’atmosphère conviviale qui a marqué les rencontres à la CCIB. L’un des principaux industriels libanais a clairement répondu à l’appel aux investissements en Roumanie, en soulignant l’impossibilité pour un investisseur libanais de se dépêtrer des dossiers sociaux en Roumanie, même si le gouvernement annonce que les pertes d’emplois dues à la restructuration des entreprises sont prises en charge par l ’Etat. Il semble par ailleurs, à en croire l’intervention du président de l’association des commerçants, qu’il soit très difficile pour l’ensemble des commerçants libanais, pourtant intéressés par ce marché à mi-chemin entre Paris et Beyrouth, de pénétrer la place de Bucarest. Résultat, bien que plusieurs centaines d’entrepreneurs libanais soient présents à Bucarest, le volume des investissements libanais ne représente que 1% du total des investissements étrangers. Pourtant, le mot d’ordre en Roumanie tient dans la privatisation. Pour ce faire, une société, le «Fonds de propriété de l’Etat roumain» a été constituée afin de centraliser exclusivement toutes les privatisations à travers le pays. Une importante décentralisation de cet organe de l’Etat a même été effectuée grâce à la création d’agences régionales ou encore par l’implantation de bureaux au sein des ambassades. Ainsi, à Beyrouth, l’ambassade de Roumanie entamera une étroite collaboration avec la CCIB afin d’initier plusieurs dossiers d’investissements croisés, dans l’attente de la mise en place d’un bureau du «Fonds de propriété de l’Etat roumain». En 1997, les privatisations ont représenté 1,2 milliard de dollars; pour les sept premiers mois de 98, plus de 700 millions ont été négociés, contre quelque 180 millions depuis le début des réformes jusqu’en 1996. Toutefois, les investissements libanais représentent à peine quelque 20 millions de dollars pour une valeur totale des investissements étrangers en Roumanie de plus de 537 millions de dollars en 97 et une augmentation de 35% en 98. Si les grosses entreprises roumaines sont visées par le mouvement de privatisation, les PME le sont aussi et le gouvernement roumain est conscient que les Libanais pourraient être surtout intéressés par cette taille d’entreprises, dans tous les domaines. En outre, tous les secteurs sont touchés par les privatisations; la sidérurgie, l’industrie mécanique, chimique, énergétique, mais aussi les cimenteries, le domaine agro-alimentaire, ou encore les banques et d’autres secteurs de services ou les Libanais excellent. Deux banques seront privatisées en 99, vingt-deux industries du tourisme, vingt-et-une usines agro-alimentaires, 39 cimenteries et plus de 80 sociétés sont aussi listées. Quoiqu’il en soit, comme l’a souligné M. Adnan Kassar lors de son allocution, «avec les multiples visites de M. Rafic Hariri, premier ministre, en Roumanie, et cette visite éclair de M. Vasile, premier ministre roumain, une étape importante a été marquée, à Beyrouth, pour les relations politiques et économiques entre les deux pays. L’implantation de sociétés libanaises devrait être facilitée en Roumanie et réciproquement. Ceci devrait améliorer le déficit de la balance commerciale de plus de 45 millions de dollars, actuellement, au détriment du Liban. Par ailleurs, grâce à un accord de partenariat entre nos deux pays, la Roumanie pourra ainsi bénéficier d’une entrée sur le marché arabe» a conclu M. Kassar.
La délégation roumaine dirigée par M. Radu Vasile, a rencontré les principaux dirigeants des associations économiques. Cette réunion s’est déroulée, hier, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, sous l’égide de M. Adnan Kassar, président de la fédération des CCI libanaises. Cette séance de rencontres, jugée trop brève par l’ensemble des...