Six millions de dollars pour Bill et Monica

De un à six millions de dollars: c’est la somme rondelette qu’ont offerte divers éditeurs à Monica Lewinsky pour écrire un livre sur ses aventures intimes avec le président Clinton, si l’on en croit le prestigieux hebdomadaire américain «The New Yorker», à la veille d’une rentrée parlementaire américaine qui va probablement être placée sous le signe de l’affaire Lewinsky Phil Bunton, directeur du tabloïd «Star», a envoyé à l’ex-stagiaire de la Maison-Blanche une note d’une seule phrase, disant qu’il lui proposait «un million de dollars pour les droits exclusifs de (son) histoire, dès qu’elle décidera, si elle le décide, de la divulguer». Mais Phil Bunton est un peu court à côté d’autres éditeurs, comme, toujours selon le «New Yorker», Harper Collins du magnat Rupert Murdoch, qui a offert, d’ores et déjà, le double. Un troisième éditeur, qui apparemment a préféré garder l’anonymat, a fait monter les enchères à 6 millions de dollars. Cependant ces sommes qui font rêver rencontrent deux obstacles majeurs: sauf erreur de la presse américaine, Monica Lewinsky n’a jamais manifesté l’intention de rédiger ses mémoires intimes. Et, plus important, dans les coulisses de cette affaire, il y a Mme Lewinsky mère, Maria Lewis, qui — c’est Cindy Adams qui l’écrit dans le «New York Post» — aurait placé la barre à dix millions de dollars... Adams ajoute que dans ce cas, c’est Maria Lewis, déjà auteur d’un livre sur «Les Vies privées des trois ténors» (Placido Domingo, Luciano Pavarotti et Jose Carreras), qui tiendrait tout bonnement la plume de Monica. Tous ces chiffres font carrément rire d’autres éditeurs, ajoute le «New Yorker», pour qui «jamais les prix à Washington d’une politique sordide n’ont été aussi élevés». «Personne n’a jamais obtenu 10 millions et Monica ne sera pas la première», selon Judith Fagan, directrice de Regan Books. C’est avec nostalgie que Phil Bunton du «Star» évoque l’époque, pas si lointaine, où il avait offert la modique somme de 130.000 dollars pour qu’une autre ex-amie de Bill Clinton, Gennifer Flowers, raconte ses aventures avec le gouverneur de l’Arkansas. Mais Bunton se console déjà: si Monica ne veut rien raconter, il «reste Hillary». «Ça vaudrait plus d’un million de dollars», pense-t-il. Avec 6,5 millions de dollars, le général Colin Powell détient pour le moment le record du contrat d’édition le plus mirobolant aux Etats-Unis pour son autobiographie. (AFP - Reuters)