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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Hoss : les responsables reconnaissent leurs fautes mais restent au pouvoir

L’ancien premier ministre Sélim Hoss s’est élevé hier contre «la course à l’autocritique» à laquelle se livrent les hauts responsables du pays tout en restant à leurs postes et a souligné que, dans «les vraies démocraties, ceux qui commettent des fautes doivent en payer le prix». «Nous assistons à un nouveau spectacle dans lequel les responsables se livrent à une course à l’autocritique pour les fautes qu’ils ont commises au cours des années précédentes et dont ils rejettent la responsabilité les uns sur les autres», a relevé M. Hoss dans une déclaration. Dans le même temps, «nous voyons chacun d’eux s’engager désormais à ne plus répéter les mêmes erreurs. On tourne donc la page du passé alors que les courtisans se font nombreux autour des responsables pour louer leur courage et pour annoncer des lendemains qui chantent où le pouvoir sera institutionnel et où il n’y aura plus ni corruption ni clientélisme ni partage du gâteau ni gaspillage», a-t-il ajouté. M. Hoss a d’abord rappelé que les fautes que les responsables reconnaissent aujourd’hui avoir commises étaient «au centre des critiques que l’opposition formulait au cours des années écoulées, et que les dirigeants qualifiaient alors d’erronées ou d’imprécises en affirmant que tout allait pour le mieux». «Faut-il donc comprendre que les excuses qu’ils présentent aujourd’hui englobent le fait d’avoir dénigré les critiques qui leur étaient adressées et d’avoir persisté dans des politiques qu’ils ont fini eux-mêmes par reconnaître comme étant erronées?», s’est-il interrogé. En outre, a poursuivi l’ancien chef du gouvernement, «quand les fautes sont pardonnées aussi facilement et que les responsables demeurent à leurs postes, que reste-t-il du principe de la récompense et de la sanction? Comment feraient-ils pour appliquer ce principe aux fonctionnaires lorsqu’ils s’abstiennent de l’appliquer à leur propre personne?». «La démocratie, pour M. Hoss, est synonyme de questionnement et de sanction. Où sont donc ces deux fondements, et par voie de conséquence où donc est la démocratie quand les responsables se lavent ainsi les mains de leurs fautes, se parent de l’innocence des enfants et gardent leurs fonctions rien qu’en reconnaissant leurs erreurs, voire en les rejetant sur les autres»? s’est-il demandé. «Dans les vraies démocraties, tous ceux qui commettent des fautes doivent en payer le prix, et reconnaître ses fautes ne peut être un acte courageux que si l’on accepte de payer ce prix. Chez nous, comment comptent-ils payer»? a-t-il ajouté. Et de poursuivre: «Nous avons récolté ce qu’ils avaient semé, car toutes ces fautes qui ont été commises dans le passé ont eu des conséquences, comme la hausse inconsidérée de la dette publique, la corruption et la gabegie dans l’administration ou le partage et le monopole de l’audiovisuel. Maintenant que les responsables ont fait leur autocritique, ces résultats vont-ils disparaître pour autant?» «J’ai dit un jour qu’au Liban il y avait trop de liberté et peu de démocratie. Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène politique tient d’une parodie de démocratie», a-t-il conclu.
L’ancien premier ministre Sélim Hoss s’est élevé hier contre «la course à l’autocritique» à laquelle se livrent les hauts responsables du pays tout en restant à leurs postes et a souligné que, dans «les vraies démocraties, ceux qui commettent des fautes doivent en payer le prix». «Nous assistons à un nouveau spectacle dans lequel les responsables se livrent à une...