Sfeir : le Liban a un long chemin à parcourir avant de retrouver son rôle pionnier

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a estimé que le Liban a un long chemin à parcourir avant de retrouverson son rôle pionnier dans la région, mettant l’accent sur la crise socio-économique dans le pays et sur la spoliation de sa souveraineté et de son indépendance. Mgr Sfeir a reçu hier à Dimane la visite d’une délégation de la Famille du Cœur de Jésus, une association dévotionnelle chrétienne, qui tient son congrès annuel à Bickfaya en présence de délégués de France, de Hongrie, de Haïti et du Canada. Après s’être félicité du fait que les travaux du congrès portent sur des questions de foi, le patriarche a noté que «les chrétiens du Liban ont beaucoup enduré en raison de leur croyance». «C’est ce qui a poussé beaucoup d’entre eux à émigrer et il n’était pas possible de les en empêcher», a-t-il ajouté avant de mettre l’accent sur les problèmes dus au blocage du processus de paix régional. «Tant qu’Israël ne se retirera pas des secteurs qu’il occupe, notamment au Liban, et tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas réglé, nous ne pourrons pas espérer l’instauration d’une paix, surtout dans notre pays», a déclaré le patriarche. Après avoir expliqué à ses visiteurs que le Liban «est affecté par des difficultés socio-économiques ainsi que par une crise politique», Mgr Sfeir a affirmé: «Israël occupe une partie du Liban et près de 40 mille soldats syriens sont stationnés sur son sol, sans compter que la main-d’œuvre locale est (victime) de la concurrence d’un million d’ouvriers étrangers. La souveraineté et l’indépendance du Liban sont spoliées mais nous espérons qu’il les récupérera». Et c’est dans ce cadre qu’il a estimé que le Liban «a un long chemin à parcourir avant de reprendre son rôle pionnier dans la région et dans le monde», considérant aussi que «les chrétiens doivent continuer de témoigner de leur foi et de leurs valeurs dans un environnement qui n’est pas entièrement chrétien».