Bagdad réclame une enquête sur les liens de l'UNSCOM avec la CIA

«La démission de Ritter (le 27 août) et les informations de presse prouvent (...) que l’UNSCOM est soumise au contrôle des Etats-Unis et coopère avec la Grande-Bretagne et que son agenda et ses méthodes de travail sont décidés par les Etats-Unis», a affirmé M. Aziz. «Les informations publiées récemment sur une coopération entre Richard Butler (le chef de l’UNSCOM) et les services de renseignements américains démontrent la nécessité d’accéder à la demande de l’Irak», a-t-il dit. «Le ton utilisé par Scott Ritter en présentant sa démission, qui contient une incitation contre l’Irak, ainsi que ses déclarations prouvent catégoriquement qu’il est faux de dire que l’UNSCOM relève du Conseil de Sécurité», a-t-il ajouté. M. Aziz a indiqué en outre que l’Irak tenait comme «un fait» que l’UNSCOM coopérait avec Israël, et demandé au Conseil de Sécurité, qui chapeaute le travail de l’UNSCOM de mettre fin à cette situation. «Si l’UNSCOM était vraiment un organisme international neutre et honnête, elle aurait informé le Conseil de Sécurité depuis longtemps que sa mission est achevée pour qu’il puisse appliquer le paragraphe 22 de sa résolution 687», a affirmé le responsable irakien. Ce paragraphe prévoit la levée de l’embargo pétrolier imposé à l’Irak depuis son invasion du Koweit, en août 1990, une fois que le Conseil de Sécurité aura obtenu de l’UNSCOM et de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) l’assurance que Bagdad ne dispose plus d’armes de destruction massive. La chaîne de télévision américaine CBS avait affirmé que Scott Ritter faisait l’objet d’une enquête du FBI (sûreté fédérale américaine) au sujet d’allégation selon lesquelles il aurait transmis à Israël des informations secrètes sur l’armement irakien, ce que l’ancien inspecteur a démenti. (AFP, Reuters) Alors qu’une polémique se développe entre Washington et Scott Ritter sur le désarmement de Bagdad (VOIR PAGE 7), l’Irak a réclamé hier l’ouverture par l’ONU d’une enquête sur les liens entre la Commission spéciale des Nations Unies chargée de le désarmer (UNSCOM) et les services de renseignements américains, la CIA. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a justifié sa demande par les informations publiées par la presse américaine et les déclarations d’un responsable démissionnaire de l’UNSCOM, l’Américain Scott Ritter. «L’Irak vous demande et demande au Conseil de Sécurité d’ouvrir une enquête sérieuse pour corriger la situation de l’UNSCOM afin qu’elle devienne une instance internationale honnête et non plus un service de renseignement», écrit M. Aziz.