Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Lewinsky : Clinton table sur la magnanimité du grand jury Le président reconnaîtrait aujourd'hui avoir eu une relation inconvenante avec l'ancienne stagiaire (photo)

Bill Clinton a trouvé. Il reconnaîtra aujourd’hui, au cours de sa déposition, avoir eu «une relation inconvenante» avec Monica Lewinsky. Ce qui signifie pour les Américains, interrogés hier par un institut de sondage, qu’il ne dira pas toute la vérité. Autre précision apportée par ses conseillers juridiques, à en croire le «Washington Post»: en se rétractant, le président espère bénéficier de «la magnanimité» du procureur indépendant Kenneth Starr Le «Washington Post», sous la signature de son journaliste vedette Bob Woodward — célèbre pour avoir découvert l’affaire du Watergate —, indique, citant une source proche de l’équipe juridique de la Maison-Blanche, que le président reconnaîtra avoir eu une relation sexuelle avec Monica Lewinsky. Toutefois, il n’admettra pas avoir commis de parjure lors de son témoignage fait sous serment en janvier, lorsqu’il avait affirmé ne pas avoir eu de relation sexuelle avec l’ancienne stagiaire. Toujours selon le journal, le président et ses conseillers juridiques espèrent que le procureur indépendant Kenneth Starr «acceptera une rétractation présidentielle avec magnanimité» et que Starr et ses adjoints «n’essaieront pas d’humilier le président par une série de questions intimes sur son attitude personnelle». Ce lundi donc, à partir de 13h, heure locale (20h, heure de Beyrouth), Bill Clinton vivra la journée la plus inconfortable de sa présidence. Pour un président soucieux d’entrer dans l’Histoire, la pilule est amère: il y entre par une porte couverte d’opprobre, premier président des Etats-Unis jamais interrogé comme suspect dans une enquête criminelle, avec le risque qu’un faux pas enclenche à terme une procédure de destitution par le Congrès. La vérité «La vérité est la vérité, un point c’est tout. Et c’est ainsi que le président témoignera», a indiqué à CNN dimanche sans autre commentaire son avocat David Kendall. «J’espère qu’il sera direct et dira la vérité», a pour sa part déclaré le sénateur républicain Orrin Hatch. «S’il le fait et demande au peuple américain de lui pardonner, le peuple américain sera probablement prêt à lui laisser finir son mandat», a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision NBC. M. Clinton devrait continuer à nier toute obstruction de la justice, affirmant n’avoir jamais demandé à quiconque de mentir. Par contre, à en croire un conseiller de la Maison-Blanche parlant sous couvert de l’anonymat, le président serait prêt à admettre avoir eu une «relation inconvenante» avec la jeune femme, sans entrer dans les détails intimes. Selon les médias, Bill Clinton pourrait reconnaître l’existence de «rencontres sexuelles», comprenant des pratiques bucco-génitales, tout en maintenant qu’il n’a pas eu de «relations sexuelles», avec Monica Lewinsky. Il continuerait de nier avoir demandé à quiconque de mentir sous serment. Ses conseillers politiques le poussent à s’expliquer au peuple américain après son témoignage, conscients que l’affaire Lewinsky se jouera plus sur le terrain politique que légal. M. Clinton pourrait le faire lundi soir lors d’une intervention télévisée. Mais le «Washington Post» soulignait dimanche que M. Clinton devait auparavant s’acquitter d’une tâche tout aussi difficile, esquivée depuis des mois, s’expliquer clairement devant sa femme Hillary et leur fille Chelsea. La comparution historique de M. Clinton est le point d’orgue du bras de fer qui l’oppose depuis quatre ans au très conservateur procureur indépendant Kenneth Starr, qui enquête sur de possibles parjure, obstruction de la justice, et subornation de témoins par M. Clinton dans l’affaire Lewinsky. M. Starr a traqué les mêmes comportements dans plusieurs autres scandales associés aux Clinton, l’affaire Whitewater, le Filegate, ou encore le Travelgate. Et c’est grâce à l’affaire Paula Jones, classée depuis par la justice, qu’il s’apprête à faire plier lundi M. Clinton, dont l’instinct politique a toujours été d’éluder, de reporter à plus tard et de jouer avec les mots. M. Clinton, refusant tout règlement à l’amiable, avait été interrogé sous serment en janvier par les avocats de Paula Jones, une petite employée de l’Arkansas qui l’accusait de harcèlement sexuel. Sa surprise avait été apparemment totale lorsqu’ils avaient évoqué Monica Lewinsky. M. Clinton avait affirmé qu’il n’avait pas eu de relations sexuelles avec elle. Il avait esquivé les autres questions, affirmant ne pas se souvenir avoir été seul avec elle, ou lui avoir fait des cadeaux. Sondages Les Américains ne semblent pas se faire d’illusion: 70% pensent désormais que Bill Clinton a eu une liaison avec Monica Lewinsky. Peu enclins à accepter les subtilités sémantiques du président, 66% pensent qu’il a menti dans sa déposition dans l’affaire Paula Jones, selon un nouveau sondage du centre d’études Pew. Mais ils ne veulent pas pour autant changer de président, lui étant gré de la bonne santé économique du pays: 65% pensent qu’il ne mérite pas d’être destitué, selon ce même sondage. D’après un sondage que publie l’hebdomadaire «Newsweek», le chef de l’Exécutif ne dira pas toute la vérité. Mais seulement 24% affirment que l’image du président sera à leurs yeux ternie s’il admettait avoir eu des rapports sexuels de quelque sorte avec l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche. Voici comment se passera cette journée: Dans la Salle des Cartes, de la Maison-Blanche le président sera entouré de ses avocats personnels, David Kendall et Nicole, Seligman. L’avocat de la Maison-Blanche Charles Ruff sera également présent. C’est une concession du procureur, les avocats des personnes témoignant devant un grand jury (chambre de mise en accusation) n’étant habituellement pas autorisés à entrer dans la salle. M. Clinton, qui a également obtenu de ne pas se déplacer au tribunal, sera interrogé par plusieurs des associés du procureur indépendant Kenneth Starr, celui-ci n’ayant pas précisé s’il dirigerait cet interrogatoire. M. Clinton ne verra pas les jurés, en majorité des femmes noires d’un certain âge, qui regarderont sa déposition dans leur salle habituelle, au troisième étage du tribunal fédéral. Les jurés pourront éventuellement faire passer des questions au président par téléphone, via les procureurs. La Maison-Blanche a pris de strictes mesures de sécurité pour éviter tout piratage de la transmission vidéo. Le pire scénario catastrophe serait que quelqu’un réussisse à s’introduire dans le système et le répercute sur l’Internet. L’interrogatoire ne devrait durer que quelques heures, étant concentré sur la seule journée de lundi.
Bill Clinton a trouvé. Il reconnaîtra aujourd’hui, au cours de sa déposition, avoir eu «une relation inconvenante» avec Monica Lewinsky. Ce qui signifie pour les Américains, interrogés hier par un institut de sondage, qu’il ne dira pas toute la vérité. Autre précision apportée par ses conseillers juridiques, à en croire le «Washington Post»: en se rétractant, le...