Un repris de justice tué par l'armée à Ammatour(Chouf)

Ayyoub Sleimane Malak (40 ans) qui faisait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt pour contrebande à partir de la zone occupée par Israël a été tué samedi lors d’une échange de coups de feu avec des militaires près de la localité de Ammatour (Chouf). Deux militaires ont été blessés lors de cet accrochage. Selon des témoins oculaires cités par notre correspondant dans la région, deux militaires, un sous-officier et un conscrit, circulant à bord d’une Honda noire ont pris en chasse Ayyoub à sa sortie du village de Bater. Arrivée sur la route de Baadarane, la voiture de Ayyoub (une BMW grise) à bord de laquelle se trouvait également son père, a percuté de plein fouet un mur. Les militaires ont alors lâché une rafale en l’air en signe d’intimidation. Ayyoub a mis pied à terre et a tiré plusieurs coups de revolver en direction de ses poursuivants qui ont été atteints de blessures légères. Le sous-officier et le soldat ont riposté, blessant Ayyoub grièvement (il a succombé à ses blessures quelque temps plus tard) et son père plus légèrement. L’échange de coups de feu a suscité un certain émoi et des habitants sont accouru sur les lieux. Une certaine tension était perceptible. L’armée a alors dépêché d’importants renforts de la base de Beiteddine. Un cordon de sécurité a été mis en place et les journalistes ont été tenus à l’écart. Une unité du service anthropométrique de la police criminelle, le représentant du parquet militaire, le juge d’instruction et le médecin légiste se sont rendus sur les lieux. Après la fin de l’enquête préliminaire, la police militaire a retiré la carcasse de la voiture, tandis que des patrouilles ont continué à circuler sur la route reliant Jezzine au Chouf. Le lendemain matin, la voiture de la victime a été transférée à Beyrouth, alors que Ayyoub a été inhumé dans son village de Haret Jandal. Son père, sorti de l’hôpital la veille, a pris part aux obsèques qui se sont déroulées sans incident.