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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : une élection qui n'en est pas une

Si le Liban était libre de ses décisions majeures concernant en particulier l’échéance présidentielle, il est certain qu’il aurait pu aplanir nombre d’obstacles et juguler plus d’une crise à tous les niveaux. Ainsi, des mesures auraient pu être prises pour éviter les tiraillements politiques que suscite aujourd’hui l’élection présidentielle. Il s’agit d’abord de trancher certains points qui prêtent toujours à équivoque, par exemple: — L’amendement de l’article 49 de la Constitution autorisant la prorogation du mandat de M. Hraoui. En effet, aucun président, ministre ou député n’ose encore se prononcer définitivement sur cette question. Qu’en est-il d’autre part des magistrats et des fonctionnaires de première catégorie qui, suivant le même article 49, ne sont pas autorisés à présenter leur candidature à la présidence de la République? — L’ouverture en septembre d’une session parlementaire extraordinaire en vue de procéder à l’amendement de l’article 49. Si l’Assemblée attend pour ce faire le mois d’octobre, elle violerait ainsi l’article 32 de la Constitution. Celui-ci stipule en effet que cette session devrait être uniquement consacrée au débat et au vote du budget, ce dont le Parlement a déjà fait fi à plusieurs reprises dans le passé, en votant des projets de loi qui n’avaient rien à voir avec le budget. Il y a conflit en outre sur la période au cours de laquelle le Parlement se transforme en simple corps électoral. D’aucuns estiment en effet que le délai court à partir du 25 septembre pour échoir le 25 novembre. D’autres considèrent que la période d’élection s’étend du 25 octobre au 13 novembre... Heureux temps — Le chef du Législatif a le droit de convoquer l’Assemblée nationale pour l’élection du président de la République à partir du 25 septembre prochain. L’avantage d’une telle mesure est l’atténuation des tiraillements politiques autour de l’échéance présidentielle, surtout si celles-ci venaient à se répercuter négativement sur la situation générale du pays. On rappelle dans ce cadre que d’habitude, par le passé, l’élection du chef de l’Etat avait lieu en septembre. Les choses ont changé depuis l’assassinat du président René Moawad, le 22 novembre 1989. Le Parlement avait dû passer outre la Constitution pour cas de force majeure. — Du temps où le Liban jouissait encore de sa liberté de décision, on pouvait alors présenter sa candidature à la première magistrature de l’Etat sans avoir à demander l’autorisation de telle ou de telle autre partie. De même, les partis politiques ou les blocs parlementaires n’hésitaient point a proclamer leur appui à tel ou tel autre candidat bien avant le jour de l’élection. Hélas, est-il nécessaire de rappeler qu’aujourd’hui la décision régionale et internationale s’est définitivement substituée à la décision libanaise? Dans un pareil contexte, une source officielle conclut en affirmant que le choix du président de la République ne revient en aucune façon au peuple libanais, ni même à ses représentants. La plupart du temps, ceux-là sont en effet contraints d’obtempérer aux desiderata des acteurs régionaux et internationaux. Ce qui laisse bien peu de place à la liberté de choix... E.K.
Si le Liban était libre de ses décisions majeures concernant en particulier l’échéance présidentielle, il est certain qu’il aurait pu aplanir nombre d’obstacles et juguler plus d’une crise à tous les niveaux. Ainsi, des mesures auraient pu être prises pour éviter les tiraillements politiques que suscite aujourd’hui l’élection présidentielle. Il s’agit d’abord...