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Actualités - CHRONOLOGIE

Attaques personnelles, menaces de déballage sur tous les dossiers Berry-Hariri : rien ne semble devoir arrêter la polémique

En dépit des médiations entreprises par plus d’une personnalité, le ton continue de monter entre le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri. La polémique entre les deux hommes ne cesse de s’envenimer et prend une tournure qui dépasse largement le cadre étroit du problème qui était à la base des divergences entre Koraytem et Aïn el-Tiné, à savoir la nouvelle échelle des salaires des fonctionnaires du secteur public. Dans un discours particulièrement virulent prononcé hier, M. Berry a tiré à boulets rouges sur le chef du gouvernement le qualifiant — sans le nommer explicitement — d’altesse princière... Au-delà des attaques personnelles quelque peu acerbes, le président de la Chambre a reconnu publiquement que la cause de son conflit ouvert avec M. Hariri ne repose pas sur le dossier de l’échelle des salaires, mais plutôt sur la physionomie du nouveau paysage politique qui pourrait émerger sur la scène locale à la faveur de la prochaine élection présidentielle (VOIR PAGE 2). M. Berry a ouvertement accusé sur ce plan le premier ministre de chercher à atteindre un triple objectif: imposer des nominations administratives qui risqueraient de transformer le Liban en un Etat-ferme; former un gouvernement regroupant «des employés» (entendre les proches collaborateurs de M. Hariri); et marginaliser le rôle du Parlement en arrachant des prérogatives exceptionnelles. Les milieux de Koraytem n’ont pas tardé à répondre, en soirée, au chef du Législatif. Dans un communiqué très ferme à l’égard de M. Berry, le bureau de presse de M. Hariri a d’abord stigmatisé «les attaques personnelles du président Berry contre le chef du gouvernement». «M. Berry a utilisé des qualificatifs (en l’occurrence le terme «altesse princière») qui ne sont pas dignes d’être prononcés par un président de la Chambre», souligne le bureau de presse de M. Hariri qui a affirmé dans ce cadre que les propos tenus par le chef du Législatif «visent à occulter les problèmes de l’heure qui préoccupent le pays depuis plusieurs semaines». «En tant que responsable, il aurait mieux fait d’évoquer ces problèmes avec sérieux et de présenter un point de vue cohérent à ce sujet», ajoute le communiqué de Koraytem. Réfutant les accusations de M. Berry relatives à la volonté de M. Hariri d’édifier un «Etat-ferme», le bureau de presse a souligné que «les Libanais savent parfaitement à qui s’applique le qualificatif d’Etat-ferme et qui a tiré profit d’un tel Etat». Le communiqué souligne, en outre, que c’est M. Berry qui marginalise, en définitive, le rôle du Parlement, puisqu’il suppose à l’avance que M. Hariri sera reconduit à la tête du gouvernement, ce qui implique que M. Berry court-circuite les prochaines consultations parlementaires en vue de la désignation d’un nouveau premier ministre. Dans une allusion à peine voilée à M. Berry en tant qu’ancien chef de guerre et leader du mouvement Amal, le communiqué de Koraytem a, d’autre part, invité «les forces nées de la guerre à s’engager sur la voie de l’Etat de droit et de l’Etat fondé sur les institutions». En réponse, enfin, à M. Berry qui a menacé implicitement de «ne plus se contrôler» dans ses réponses à M. Hariri, le bureau de presse du premier ministre a mis au défi le président de la Chambre d’ouvrir «tous les dossiers» et de «dire tout ce qu’il a à dire». Il apparaît ainsi évident que c’est le prochain rapport de forces entre MM. Berry et Hariri — à l’ombre du nouveau régime — qui se joue à quelques semaines de l’élection du futur chef de l’Etat. Cette partie de bras de fer s’est notamment illustrée par des conceptions divergentes concernant le rôle du président de la République. Pour M. Hariri, le chef de l’Etat fait partie intégrante du pouvoir exécutif et ne saurait jouer, par conséquent, un rôle d’arbitre entre l’Exécutif et le Législatif. En clair, il devrait être solidaire du premier ministre face au Parlement (et à fortiori face au chef du Législatif). Une telle perception est sans nul doute rejetée par M. Berry qui cherche à éviter d’être confronté à un axe formé par le président de la République et le chef du gouvernement.
En dépit des médiations entreprises par plus d’une personnalité, le ton continue de monter entre le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri. La polémique entre les deux hommes ne cesse de s’envenimer et prend une tournure qui dépasse largement le cadre étroit du problème qui était à la base des divergences entre Koraytem et Aïn el-Tiné, à...