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Actualités - CHRONOLOGIE

Les attentats anti-US seraient l'oeuvre d'une Internationale islamiste Dernier bilan des explosions de Nairobi et Dar Es-Salam : 174 morts , 4824 blessés

L’œuvre d’une «internationale islamiste»? La rumeur qui courait depuis vendredi soir, quelques heures à peine après les deux attentats à la voiture piégée contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam, semble devoir se confirmer à en juger par les rares indiscrétions qui ont pu être recueillies. Washington pour sa part refuse d’avancer quelque hypothèse que ce soit, encore moins des «fuites» sur l’enquête déjà entamée. Mais d’ores et déjà une revendication a été formulée, émanant d’une «Armée pour la libération des lieux saints musulmans». Sur le terrain, les sauveteurs ont poursuivi dimanche leurs opérations de secours, tandis que le bilan ne cesse de s’alourdir, atteignant en fin de soirée 174 morts et plus de 4.000 blessés (VOIR AUSSI PAGE 10). Selon un responsable islamiste, des formations intégristes réunies autour de l’opposant d’origine séoudienne Oussama Ben Laden auraient décidé dès juin au Pakistan de frapper les Américains partout dans le monde. Les attentats de vendredi dernier contre les ambassades américaines à Nairobi et Dar es-Salaam ont «probablement été menés par des militants du Front islamique international», en application des décisions de cette réunion à Peshawar, a ajouté un porte-parole du mouvement al-Mouhajiroun (les exilés), basé à Londres. Le porte-parole, qui a demandé que son nom ne soit pas publié, a indiqué que des dissensions étaient apparues au sein du Front islamique international depuis ces attentats, certaines factions, dont les Mouhajiroun, étant opposées aux opérations qui font des victimes civiles. Le Front islamique international est une coalition fondée en août 1990 en Arabie Séoudite et qui regroupe les mouvements égyptiens armés du Jihad et de la Jamaa islamiya, le mouvement jordanien «Armée de Mahomet», le mouvement des Ansars au Cachemire, et plusieurs autres factions dont les Mouhajiroun, a-t-il ajouté. Au Caire, un expert du Centre de recherches d’Al Ahram, M. Diaa Rachouane, a jugé «fort probable» que le Front islamique international soit à l’origine des deux attentats. Les Mouhajiroun, une organisation fondée en Arabie Séoudite en 1983, sont à présent dirigés par un cheikh d’origine syrienne, Omar Bakri Mohammad, réfugié à Londres, selon le porte-parole. Dans un communiqué, les Mouhajiroun «regrettent la mort de civils innocents qui n’ont rien à voir avec les ambassades américaines», mais «soutiennent et applaudissent» aux attentats de Nairobi et Dar es-Salaam. Coordination Les Etats-Unis pour leur part ont indiqué qu’ils disposent de plusieurs pistes tout en refusant d’en dire davantage. Le conseiller du président Bill Clinton pour les Affaires de sécurité nationale, Sandy Berger, a indiqué que les Etats-Unis suivaient «toutes (les) pistes» fournies par les différentes revendications émises à travers le monde, mais aussi d’«autres dont nous disposons». «Il y a matière à information, a-t-il poursuivi sur la chaîne de télévision CBS, mais bien évidemment, je pense qu’il ne serait pas avisé de ma part d’évoquer des informations précises». Les responsables américains ont souligné également le haut niveau de coordination nécessaire pour perpétrer les attentats de Nairobi et de Dar es-Salam. Madeleine Albright a relevé que ces deux explosions avaient été soigneusement planifiées, tout comme le secrétaire à la Défense, William Cohen, qui a parlé d’événements «bien coordonnés» ayant nécessité des «efforts d’organisation». Interrogé sur ABC sur les groupes susceptibles d’avoir mené de telles entreprises, le chef du Pentagone a répondu toutefois: «L’information n’est pas encore là». A Nairobi comme à Dar es-Salam, les secouristes tenaient toujours tard dans la soirée de dimanche de dégager des survivants. Le dernier bilan donné dans la nuit de dimanche à lundi indiquait 174 morts et 4.824 blessés, dont 542 sont toujours hospitalisés. Sur ce dernier chiffre, 25 blessés se trouvent dans un état critique. Depuis l’explosion, survenue dans une importante artère du centre-ville de Nairobi, très fréquentée le matin du drame, les autorités kenyanes sont confrontées à la difficulté d’identifier les victimes. Dimanche, elles ont appelé tous les employés des bureaux du Quartier à les contacter, afin de faire le point sur les personnes disparues et d’aider à reconnaître les victimes. A Dar es-Salam, le dernier bilan fait état de huit morts, selon le directeur du centre médical Muhimbili, le Dr David Mwakyusa. D’importantes forces de sécurité, y compris des soldats et des unités paramilitaires, sont déployées autour de l’ambassade des Etats-Unis. La sécurité a également été renforcée aux postes frontière et aux aéroports internationaux.
L’œuvre d’une «internationale islamiste»? La rumeur qui courait depuis vendredi soir, quelques heures à peine après les deux attentats à la voiture piégée contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam, semble devoir se confirmer à en juger par les rares indiscrétions qui ont pu être recueillies. Washington pour sa part refuse d’avancer quelque...