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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les attentats fauchent des innocents sans que les responsables ne s'en émeuvent La colère gronde à Jezzine Kanaan, Rizk et Azouri réclament une action urgente pour mettre un terme au drame vécu par les habitants

La colère gronde à Jezzine suite aux attentats perpétrés sur les routes principales de la région où les civils ne sont pas épargnés. La dernière victime en date, Salam Iskandar, une fillette de 12 ans, est tombée, vendredi dernier, sur la route Anan-Jezzine, seul accès pour les habitants de la région qui empruntent le passage de Kfarfalous, passage de la mort depuis son ouverture il y a un peu plus d’un an. Les habitants sont d’autant plus révoltés que le comité de surveillance du cessez-le-feu a qualifié la mort de la fillette, dans son rapport d’avant-hier mardi, de «violation non intentionnelle du cessez-le-feu». Les commentaires suscités par cette mort reflètent la révolte de la population qui se sent lâchée par tous, et qui se considère comme vouée, malgré elle, au sacrifice au milieu du silence officiel. Ainsi, le député Sleiman Kanaan a menacé d’un recours à la désobéissance civile, M. Edmond Rizk, ancien député et ministre, a dénoncé la «solidarité avec le tueur contre la victime» et M. Claude Azouri, ancien candidat à la députation, a parlé de «complot». «Dans le cas où cette situation perdure, les habitants de Jezzine, qui n’entendent pas servir de tremplin politique à qui que ce soit, qui refusent de voir leur dignité bafouée et de vivre dans une peur permanente, ne vont pas tarder à recourir à la désobéissance civile, une action minimale qui rappellera aux responsables libanais le sort d’une région martyre qui continue à subir une guerre qu’elle n’a jamais voulue», a notamment déclaré M. Kanaan. Le député de Jezzine précise en outre que ses concitoyens sont complètement désespérés, les rencontres qu’ils ont eues avec les différents responsables libanais n’ayant abouti à aucun résultat. «Au début, la population se posait des questions à propos d’un éventuel complot qui viserait à vider la région de ses habitants; ce complot, ils le vivent maintenant au quotidien mais ils refusent de subir le diktat que confirment les attentats; c’est une conclusion à laquelle toutes les analyses mènent, autrement comment comprendre le silence, notamment officiel, qui accompagne le départ des habitants de Jezzine dont le nombre est passé de 50 mille à 5 mille actuellement?», a conclu M. Kanaan. Pour M. Edmond Rizk, la situation dramatique que vit la région de Jezzine est révoltante à plus d’un titre: elle l’est à cause d’Israël, à cause des conclusions du comité du cessez-le-feu et à cause surtout de l’absence de toute initiative gouvernementale qui éloignerait le spectre du l’exode. Pour l’ancien député de Jezzine, «il est regrettable et honteux que ce soit Israël, l’ennemi qui occupe notre terre, qui se charge de présenter des plaintes devant le comité du cessez-le-feu pour essayer de mettre un terme à la mort qui frappe les enfants et les innocents dans la région de Jezzine». Mais M. Rizk est surtout révolté par le fait que «ce comité puisse qualifier la route entre Anan et Jezzine de zone «non habitée». «Il serait intéressant que le comité nous donne une définition des zones habitées, ainsi pourrions-nous éviter d’être tués sur des axes principaux que tous les habitants empruntent depuis qu’ils vivent dans cette région», a indiqué M. Rizk qui accuse par ailleurs le comité de se contenter de qualifier la mort des enfants et des innocents de «violation non intentionnelle et regrettable du cessez-le-feu» et de ne rien faire pour arrêter le massacre. M. Rizk dénonce ensuite l’attitude des responsables libanais et parle à ce sujet «d’une solidarité avec le tueur contre la victime». «Les responsables libanais, et en premier les trois présidents, ne pensent-ils pas qu’il est temps de prendre une initiative quelconque pour sauver cette région meurtrie par les attentats ou au moins qu’ils condamnent ces crimes contre l’humanité? Leur silence signifie-t-il qu’ils se rangent du côté du bourreau au détriment de la victime ou bien qu’ils cautionnent des projets louches?», s’est interrogé M. Rizk. M. Claude Azouri trouve, quant à lui, que «les attentats perpétrés contre la région de Jezzine servent le plan israélien». «Ce qui arrive dans la région de Jezzine sert le plan israélien et nous y aidons de façon absurde, comme d’ailleurs nous l’avons fait depuis un quart de siècle», a dit M. Azouri poursuivant: «N’avons-nous pas réalisé qu’Israël a toujours cherché à vider le Liban de ses chrétiens pour les remplacer par les Palestiniens, neutralisant ainsi un pays qui l’a toujours gêné car il est son contraire au niveau de la convivialité et de la pluralité confessionnelle?», s’est demandé M. Azouri. «Je ne suis pas sûr que cette réalité est vraiment comprise, autrement comment expliquer cette insistance à mener des actions qui tuent des enfants et des innocents?», a-t-il affirmé. M. Azouri ajoute que toutes ces actions sont en complète contradiction avec les principes les plus élémentaires du droit. «Une guerre menée contre l’ennemi, personne ne la conteste, mais que des condamnations arbitraires soient prononcées de la part d’on ne sait qui à l’encontre de personnes à qui on n’accorde pas le droit de se défendre est quelque chose auquel on ne peut se résoudre», a affirmé M. Azouri. «Affamer les habitants de Jezzine, les paupériser, les terroriser, les déplacer, faire couler leur sang innocent, peut-il servir les intérêts de la résistance? Ne serait-on pas au fait en train de servir les intérêts israéliens? J’appelle la résistance, dans les rangs de laquelle j’ai plus d’un ami, à saisir toute la portée de ce qui se passe dans la région de Jezzine et d’en tirer les conclusions qui s’imposent», a conclu M. Azouri.
La colère gronde à Jezzine suite aux attentats perpétrés sur les routes principales de la région où les civils ne sont pas épargnés. La dernière victime en date, Salam Iskandar, une fillette de 12 ans, est tombée, vendredi dernier, sur la route Anan-Jezzine, seul accès pour les habitants de la région qui empruntent le passage de Kfarfalous, passage de la mort depuis son...