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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat a remanié son cabinet sans limoger les ministres accusés de corruption Le nouveau gouvernement palestinien déjà contesté "Nous ne sommes qu'à dix mois de l'Indépendance" , rappelle le président de l'Autorité (photo)

Le président palestinien Yasser Arafat a apporté mercredi du sang neuf à son gouvernement en nommant dix nouveaux ministres, mais il a maintenu à leur poste les ministres les plus accusés d’incompétence ou de corruption. Le caractère pléthorique du nouveau gouvernement — 34 ministres, dont 8 sans portefeuille —, la domination accrue du Fateh, le parti de M. Arafat, au sein du cabinet, et le maintien des ministres impopulaires ont suscité de vives critiques dans les rangs palestiniens. En présentant son gouvernement remanié au conseil législatif palestinien, réuni à Ramallah en Cisjordanie, M. Arafat a fait porter sur Israël l’entière responsabilité du blocage du processus de paix, qui conduit selon lui au «chaos». Il a été applaudi lorsqu’il a réitéré son intention de proclamer un Etat palestinien indépendant le 4 mai 1999, à l’expiration de la période d’autonomie intérimaire de cinq ans prévue par les accords d’Oslo. «Nous ne sommes qu’à dix mois de l’indépendance», a-t-il dit. Mais sur le plan politique intérieur, M. Arafat est loin d’avoir satisfait les attentes des députés, qui exigeaient, depuis un an, un vaste remaniement ministériel, en accusant plusieurs ministres de corruption. M. Arafat «retire leurs portefeuilles aux ministres qualifiés alors qu’il garde en place les ministres corrompus», a déploré M. Abdel Jawad Salah, ministre sortant de l’Agriculture, qui a refusé le nouveau poste de ministre sans portefeuille que lui offrait le président. «Ce remaniement sera un fardeau pour les contribuables et ne correspond pas à ce que les parlementaires demandaient», a-t-il affirmé en accusant M. Arafat «d’acheter les gens» en les nommant ministres. Le député Dalal Salameh, du camp de réfugiés de Balata près de Naplouse, a estimé que «le remaniement vise à intégrer au sein du gouvernement les députés les plus actifs afin de mieux les contrôler. Un tel nombre de ministres contredit notre objectif d’avoir un gouvernement efficace». «C’est une grande déception», a affirmé le député de Gaza Ziad Abou Amr, en appelant le Conseil législatif à ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement. Cependant, 24 des 88 députés sont désormais ministres, ce qui aidera M. Arafat à remporter le vote de confiance, qui pourrait avoir lieu dès samedi. La quasi-totalité des membres du cabinet sont désormais membres du Fateh, alors qu’un des objectifs affichés de M. Arafat était d’essayer d’intégrer des représentants de l’opposition. Mais il s’est heurté à une série de refus successifs des formations d’opposition. Parmi les principaux changements, le ministre de l’Education supérieure Hanane Achraoui accède au portefeuille du Tourisme et les ministres de la Jeunesse et des Sports, Talal Sidr, et de l’Industrie, Bashir Barghouti, deviennent ministres sans portefeuille. M. Arafat n’a annoncé le départ que du seul ministre de l’Éducation, M. Yasser Amr, alors que les ministres les plus accusés de mauvaise gestion, notamment Nabil Chaath (Planification et Coopération internationale) et Ali Qawasmeh (Transports) sont restés en place. Deux ministères importants restent vacants, celui de l’Education et celui des Affaires religieuses, M. Arafat se réservant apparemment de contrôler lui-même ces importants portefeuilles. Parmi les 10 nouveaux ministres, figurent MM. Rafic Natshé (Travail) et Salah Tamari (sans portefeuille), tous deux membres du mouvement Fateh et critiques de la gestion de l’Autorité palestinienne. La plupart des nouveaux venus sont toutefois des alliés sûrs de M. Arafat, notamment MM. Nabil Amr, ministre des Affaires parlementaires, Hikmat Zeid (Agriculture) et Ziad Abou Ziad, ministre sans portefeuille. M. Hassan Asfour, l’un des principaux négociateurs avec Israël, est devenu ministre sans portefeuille. (AFP, Reuters)
Le président palestinien Yasser Arafat a apporté mercredi du sang neuf à son gouvernement en nommant dix nouveaux ministres, mais il a maintenu à leur poste les ministres les plus accusés d’incompétence ou de corruption. Le caractère pléthorique du nouveau gouvernement — 34 ministres, dont 8 sans portefeuille —, la domination accrue du Fateh, le parti de M. Arafat, au...