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Actualités - CHRONOLOGIE

Ajoutant 170 milliards de LL au coût de la nouvelle échelle des traitements La commission ministérielle uniformise les salaires de retraite des fonctionnaires

A Sanayeh, hier, c’était la journée des surprises. La commission ministérielle chargée d’examiner l’opportunité des amendements introduits aux articles se rapportant aux traitements de retraite, dans la nouvelle échelle des salaires dans le public, a considéré que les fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant 1991 doivent tous bénéficier des mêmes avantages qu’obtiendront ceux qui profitent de la nouvelle échelle. La formule en question sera soumise ce matin aux commissions parlementaires mixtes et doit figurer demain à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Elle prévoit notamment le paiement à partir du 1er janvier 1999 de 50% de la différence entre les salaires de ceux qui ont pris leur retraite avant 1991 et de ceux qui l’ont prise après 1996. Le reste sera échelonné sur cinq ans, à raison de 10% par an. Les augmentations approuvées par les députés doivent coûter à l’Etat 70 milliards de livres, celles qui sont proposées par le gouvernement coûteront 170 milliards de livres supplémentaires. Placide, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a expliqué ces majorations par la nécessité de rendre justice aux fonctionnaires et de les traiter sur un pied d’égalité. Pas un mot toutefois sur les sources de financement ou sur l’état des finances de l’Etat. Les propositions de la commission n’auraient pas étonné si elles n’étaient pas en totale contradiction avec les mises en garde répétées du gouvernement contre les répercussions des amendements introduits en commissions parlementaires à la nouvelle échelle des salaires, sur la valeur de la livre et la situation financière de l’Etat en général. La commission ministérielle s’est réunie dans la matinée à Sanayeh sous la présidence de M. Hariri. Elle est formée, rappelle-t-on, des ministres Michel Murr, Bahige Tabbarah, Fouad Siniora, Mohsen Dalloul et Béchara Merhej. Au terme de la réunion, c’est M. Hariri qui a tenu une conférence de presse pour annoncer qu’un projet de loi différent de celui qui a été adopté en commissions sera soumis demain pour examen au Conseil des ministres. «L’objectif de ce nouveau texte est de rendre justice aux fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant 1991. Il existe aussi une partie de fonctionnaires qui ont fait valoir leur droit à la retraite après cette année et à qui il faut aussi rendre justice. La commission a pris connaissance des différences entre les salaires de ces groupes de fonctionnaires et a décidé de retenir la proposition du ministre des Finances de payer à ceux qui ont cessé de travaillé avant 1991 50% de la somme qui représente la différence entre leurs salaires et ceux de leurs collègues qui ont pris leur retraite après 1996. Le reste sera échelonné sur cinq ans. La totalité de cette différence sera en revanche versée à ceux qui ont pris leur retraite entre janvier 1992 et décembre 1995 parce que les montants ne sont pas élevés», a déclaré M. Hariri. Les fonctionnaires à la retraite sont au nombre de 40.400: 26.000 qui ont pris leur retraite avant 1991, 9.200 entre janvier 1992 et décembre 1995 et 5.200 après 1996. Le 23 juin dernier, le ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, avait reconnu que le projet établi par le gouvernement était inéquitable, mais il avait souligné que l’Exécutif ne pouvait pas agir autrement parce qu’il devait tenir compte des finances de l’Etat tout en essayant de rendre justice aux fonctionnaires, autant que faire se peut. Dans sa conférence de presse, M. Hariri s’est contenté d’indiquer que le projet «permet d’atteindre l’objectif souhaité, à savoir la réduction des écarts entre les salaires». Il a précisé qu’il coûtera à l’Etat «170 milliards de livres dont 80 milliards seront prochainement payés, alors que les augmentations approuvées en commissions auraient coûté près de 50 milliards de livres», avant de donner quelques exemples concrets. Rappelons que les commissions mixtes avaient relevé dans une proportion de 30% les salaires des fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant 1991 en maintenant les augmentations de 20%, 10% et 5% sur trois tranches du traitement. M. Siniora avait alors poussé de hauts cris mettant en garde contre une dévaluation de la livre. Les salaires des professeurs de l’UL Au terme de la réunion de la commission, M. Siniora a tenu une réunion avec le président de la Ligue des professeurs à plein temps de l’Université libanaise, M. Mahmoud Khraybani, en présence du député Bahiya Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Education. Il a été convenu de relever le salaire minimum des professeurs de l’UL d’un million 750 mille livres à un million 875 mille livres. La valeur des échelons a été aussi relevée. Elle représentera désormais 125 mille livres. Cette proposition sera examinée aujourd’hui en commissions et sera «étudiée par le gouvernement lorsqu’elle sera soumise au Parlement», a précisé M. Siniora qui s’opposait il y a quelque temps, rappelle-t-on, au principe de cette majoration. Il a réaffirmé implicitement en réponse aux questions de la presse, que le Parlement doit aider l’Exécutif à déterminer les moyens à travers lesquels l’Etat pourra réunir les fonds nécessaires au paiement des nouveaux salaires. «Je ne veux pas parler des sources de financement actuellement, mais des bases de la coopération qui doit exister», a-t-il dit, minimisant l’importance des majorations proposées par la commission ministérielle. Selon lui, elles ne représentent pas une lourde charge pour le Trésor dans la mesure où le gouvernement prévoit un échelonnement étalé sur cinq ans. Après avoir réaffirmé que toute nouvelle dépense doit s’accompagner des sources de financement correspondantes, M. Siniora a indiqué que la surtaxe douanière de 2%, le taxe de 10% sur les cigarettes et le relèvement des tarifs des communications téléphoniques assureront seulement près de 40% du montant global de la nouvelle échelle des salaires.
A Sanayeh, hier, c’était la journée des surprises. La commission ministérielle chargée d’examiner l’opportunité des amendements introduits aux articles se rapportant aux traitements de retraite, dans la nouvelle échelle des salaires dans le public, a considéré que les fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant 1991 doivent tous bénéficier des mêmes avantages...