Grève à Jezzine après la mort de la fillette blessée vendredi dans un attentat (photo)

La jeune fille de 12 ans, Salam Jamil Iskandar, grièvement blessée vendredi par l’explosion d’une bombe dans la région de Jezzine, a succombé le lendemain à ses blessures. La nouvelle de sa mort a provoqué la colère des habitants de Jezzine qui ont observé une grève générale samedi après-midi. Selon l’Armée du Liban-Sud (ALS), la fillette avait été blessée alors qu’elle se trouvait en compagnie de son frère, Nabil Iskandar (30 ans), milicien de l’ALS, qui, lui, a été tué sur le coup. Elle avait été transportée dans un état critique vers un hôpital dans le nord d’Israël. La bombe a explosé alors que le milicien et sa jeune sœur roulaient à bord d’une camionnette sur la route reliant Jezzine à la localité voisine d’Anane. Aucune formation anti-israélienne n’a revendiqué cet attentat. L’ancien député de Jezzine Edmond Rizk a condamné l’acte qui a entraîné la mort de l’adolescente et estimé que ses auteurs semblaient déterminés à «décimer» la famille de Jamil Iskandar, le père de Salam et de Nabil, qui avait lui-même trouvé la mort dans un attentat similaire il y a huit mois. Quelques semaines plus tard, son fils Camille et son neveu Nemr étaient à leur tour tués. M. Rizk, pour lequel les attentats sur les routes de Jezzine visent à vider la région de ses derniers habitants, a réitéré sa proposition de retrait de l’ALS de Jezzine et de déploiement de l’armée libanaise avec le concours du Comité international de la Croix-Rouge. On apprend par ailleurs que le comité de surveillance international des accords d’avril 1996 au Liban-Sud se réunira demain mardi pour examiner des plaintes libanaise et israélienne. La plainte présentée par l’Etat hébreu pourrait être en relation avec l’attentat de Jezzine. Le Liban, pour sa part, proteste contre des bombardements israéliens la semaine dernière ayant causé des dégâts matériels à des habitations dans un certain nombre de villages proches de la zone occupée. Sur un autre plan, une équipe du CICR a pu pénétrer samedi dans la localité d’Arnoun, à la limite de la zone occupée, pour y récupérer une partie du corps de Hussein Attiyé, qui avait été tué il y a une semaine par l’explosion d’un engin. Le CICR a remis ces restes à la famille de la victime à Nabatyeh. Les parents de Attiyé avaient pu récupérer quelques jours auparavant d’autres parties du corps, qui avait été déchiqueté par l’explosion. Une cérémonie d’inhumation avait aussitôt eu lieu. Selon des proches de la victime, d’autres parties du corps encore seraient en possession des militaires israéliens, qui les auraient transportées vers l’intérieur de la zone occupée. L’explosion d’Arnoun n’a pas encore été élucidée, la police libanaise ne pouvant se rendre dans le village pour y enquêter en raison de l’interdiction décrétée par les Israéliens, qui contrôlent le château de Beaufort, sur les hauteurs d’Arnoun.