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Actualités - DISCOURS

Hariri s'engage à suivre une politique de rigueur budgétaire "Je ne proposerai pas une augmentation des prix de l'essence", affirme le chef du gouvernement (photo)

Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a annoncé qu’il ne soumettra pas au Conseil des ministres une proposition tendant à augmenter le prix de l’essence et a précisé que le financement du retour des déplacés se fera grâce aux ressources tirées de la régularisation des atteintes aux biens-fonds maritimes et de la remise en vigueur de l’«étage Murr». M. Hariri a indiqué dans ce cadre avoir proposé au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, d’entreprendre de concert une tournée auprès des «institutions internationales en Europe» afin de recueillir leur soutien pour le retour des populations déplacées. Le président du Conseil a réitéré sa confiance dans l’économie libanaise. Confiance que partagent aussi, selon lui, les grandes institutions financières mondiales, dont plusieurs se sont déclarées disposées à prêter au Liban la somme de deux milliards de dollars qu’il projette d’emprunter sur les marchés internationaux pour financer certains projets et une partie du service de la dette publique. M. Hariri a poursuivi hier les «concertations» qu’il a entamées il y a trois semaines pour sonder les différents points de vue sur les moyens de trouver des sources de financement pour l’échelle des salaires et le retour des déplacés. Mais ses concertations se sont transformées en plaidoiries visant à défendre ses orientations économiques. Hier, il a exposé devant les membres du Conseil du syndicat de la presse «les réalisations accomplies depuis 1992», date de la formation de son premier cabinet. Il a notamment rejeté les critiques de l’opposition selon lesquelles les priorités de son gouvernement négligent l’aspect social. Avant de recevoir le syndicat des rédacteurs, M. Hariri a eu un entretien à 7h30 avec le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud. Aucun détail n’a pu être obtenu sur la teneur de l’entretien. «Lorsque nous avons formé notre premier gouvernement le salaire minimum était de 40 dollars, les recettes publiques étaient à leur plus bas niveau, l’infrastructure était détruite et le nombre de déplacés était tellement important que dans toutes les rues de Beyrouth il y avait des appartements occupés, a-t-il dit pendant sa rencontre avec les journalistes. La dette de l’Etat était de 3800 milliards de livres, dont 350 millions de dollars de dettes extérieures. Il fallait ajouter à cela un grave déficit budgétaire. Pour remédier à cette situation, nous avons lancé un plan s’articulant autour de l’augmentation des recettes publiques — et elles ont considérablement augmenté depuis cette date — et de l’amélioration des services sociaux. Les sommes dépensées dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des affaires sociales ont plus que doublé. En 1992 par exemple, le budget du ministère de la Santé était de 89 milliards de livres. En 1998, il est de 270 milliards. Celui de l’éducation était de 207 milliards alors qu’il est aujourd’hui de 607 milliards. Enfin, le budget du ministère des Affaires sociales qui était de 13 milliards a été augmenté à 94 milliards. Nous avons aussi augmenté les salaires dans différents secteurs». Le budget de la sécurité a doublé Autre secteur où l’Etat a beaucoup investi, celui de la sécurité. «En 1992, 550 milliards de livres étaient dépensées dans ce domaine. Aujourd’hui, les budgets des ministères de la défense et de l’Intérieur s’élèvent à 1100 milliards, a-t-il dit. Je tiens à réaffirmer à cette occasion l’importance de la sécurité et notamment de l’armée. De l’avis de tous le général Emile Lahoud a réussi à reconstruire l’institution militaire et l’argent a été dépensé d’une manière adéquate. Il n y a pas de divergences sur la nécessité d’augmenter ces budgets parce que les services de sécurité constituent le pilier de la stabilité dans le pays. Nous avons aussi investi des sommes importantes pour le retour des déplacés. Certains ont critiqué le gouvernement à ce sujet. Nous sommes ouverts à toute proposition visant à clore définitivement ce dossier. Il est nécessaire de rappeler que ce sont les catégories les plus démunies et les personnes à revenus limités qui ont bénéficié de l’argent dépensé dans ce domaine avec notamment la construction de logements populaires. Concernant les sommes investies dans la montagne, le Conseil des ministres a publié des listes détaillées montrant comment l’argent a été distribué et qui en a profité. Dans le règlement de ce problème nous avons évité d’utiliser la force en procédant à des évacuations». M. Hariri a rejeté les critiques qui lui sont adressées au sujet du choix des priorités. «Quels sont les projets qui ne sont pas prioritaires? s’est-il interrogé. Nous avons posé cette question à plusieurs reprises et la seule réponse que nous ayons reçue concerne trois projets: la cité sportive, l’aéroport et le téléphone. D’autres parlent timidement du Grand sérail. Pour ce qui a trait à la cité sportive, je veux rappeler qu’elle a été reconstruite sur une décision des ministres arabes de la Jeunesse et des sports et les Etats arabes se sont engagés à financer les travaux. Ils ont effectivement versé une partie de la somme et l’Etat libanais a débloqué le reste à titre de prêt. Concernant l’aéroport, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous étions en présence de plans datant de 1965 et de problèmes entre l’Etat et l’entrepreneur qui réclamait des dizaines de millions de dollars. Nous avons modifié les plans qui devaient être remis à jour et réglé les problèmes en suspens. Le financement des travaux provient de diverses sources: les recettes directes de l’aéroport, un prêt bonifié du Fonds koweïtien, un autre prêt de 80 millions d’écus de la Banque européenne d’investissements avec une période de grâce et enfin le trésor public. Pour notre part, nous estimons que le réaménageant de l’aéroport constitue une priorité parce qu’il fait office de vitrine dans un pays de services. Jusqu’à présent, 250 millions de dollars ont été dépensés pour l’aéroport sans compter les expropriations». Le Conseil économique et social M. Hariri a assuré qu’il ne proposera pas en Conseil des ministres une augmentation des prix de l’essence. «Lors de ma rencontre avec les délégués des organismes économiques, certains d’entre eux se sont opposés à la taxe de 1% sur les chiffres d’affaires, a-t-il dit. D’autres ont proposé l’augmentation du prix de l’essence(...). Le chef du gouvernement n’assumera pas à lui seul la responsabilité de trouver les ressources pour financer l’échelle des salaires. Toutes les forces politiques représentées au Conseil des ministres prendront part à cette décision». Le premier ministre a indiqué que le Conseil économique et social sera formé «dans les prochaines semaines» après l’élimination des obstacles qui empêchaient la mise en place de cette structure dont la création est mentionnée dans le document d’entente nationale de Taëf. M. Hariri a également défendu le plan de son gouvernement pour la réhabilitation du réseau téléphonique. «Lors de la formation du premier Cabinet, a-t-il dit, le ministère des Finances à débloqué un crédit pour le ministère des P et T qui l’a entièrement remboursé. L’année dernière, ce département a versé au trésor public 300 milliards de livres. Les rentrées prévues cette année sont de l’ordre de 400 milliards, c’est à dire 10% des recettes publiques». «D’aucuns m’accusent d’avoir dépensé beaucoup d’argent pour Beyrouth, a encore dit M. Hariri. C’est vrai que cette ville est aujourd’hui différente de ce qu’elle était. Mais combien l’Etat a-t-il réellement investi dans la capitale. Dans le projet du centre ville, il n’a pas versé une piastre: ni pour les évacuations des déplacés, ni pour la construction des tunnels et des ponts et ni pour la réhabilitation de l’infrastructure. C’est Solidere qui a tout pris en charge. Et malgré cela, les ponts, les routes, les tunnels et l’infrastructure appartiennent à l’Etat. Les autorités publiques ont pour leur part assuré à tous les habitants l’électricité. Beyrouth représente 92% du total des factures perçues par EDL. Le téléphone aussi a enregistré des gains importants parce que la plupart des activités sont concentrées dans la capitale. La majorité des recettes de l’Etat proviennent donc de Beyrouth. A mon avis, nos priorités étaient les bonnes». Pas de dépenses extrabudgétaires M. Hariri a réaffirmé que le gouvernement ne dépensera pas «une seule piastre en dehors des sommes prévues dans le budget, quelles que soient les pressions et les raisons. Les chiffres du déficit pour les mois de janvier et de février montrent combien nous sommes déterminés à respecter cette décision. La situation sera semblable en mars. Pour toute dépense supplémentaire nous trouverons des ressources appropriées. Le dossier des déplacés sera examiné en Conseil des ministres et le retour sera financé grâce à la régularisation des atteintes aux biens-fonds maritimes et à la remise en vigueur de l’étage Murr. Les projets de développement seront pour leur part financés par la taxe de 1% sur les chiffres d’affaires. Je peux vous assurer qu’il existe une décision pour éviter les dépenses extrabudgétaires et achever le processus de retour des déplacés». M. Hariri a ajouté qu’il avait longuement examiné avec le Patriarche Sfeir la question des déplacés. «J’ai dit à Sa Béatitude que la solution idéale à ce problème passe par la réhabilitation de l’infrastructure et par les réconciliations, a-t-il indiqué. Ensuite, j’entamerais avec le patriarche une tournée auprès des institutions internationales en Europe. Dès le retour de Mgr Sfeir (du Vatican), je vais lui reformuler ma proposition». Le chef du gouvernement a réaffirmé sa confiance dans l’économie libanaise, précisant que les grandes institutions financières possédant des bureaux de représentation à Beyrouth partagent cette confiance. «Lorsque nous avons décidé d’emprunter deux milliards de dollars, dix sociétés se sont déclarées disposées à nous accorder des prêts sans poser des conditions inhabituelles ou rédhibitoires(...). Cela montre la confiance des marchés financiers internationaux dans l’économie libanaise et prouve la crédibilité du Liban», a-t-il dit. M. Hariri a conclu en réaffirmant le refus du Liban de la dernière proposition israélienne concernant la 425. «Nous ne signerons aucun papier avec Israël et les Israéliens savent cela. Leur but est d’obtenir des garanties que nous ne leur donnerons pas. Toute personne qui accepte de conclure un accord avec Israël au détriment de la Syrie aura concédé une partie de la souveraineté nationale», a dit le chef du gouvernement qui a précisé qu’il poursuivra «jusqu’au bout» ses concertations avec les responsables politiques, syndicaux, économiques et spirituels. M. Hariri a ensuite reçu les membres du comité de suivi de l’audiovisuel en présence de son conseiller de presse, M. Nouhad Machnouk. Aujourd’hui à Raboué Signalons enfin que M. Hariri se rendra cet après-midi, à 17 heures, au siège du patriarcat grec-catholique de Raboué où il tiendra une réunion avec le patriarche melkite, Mgr Maximos V Hakim, et les évêques de la communauté. Les dignitaires melkites lui remettront un mémorandum exposant leur position concernant les principaux sujets de l’heure, notamment les déplacés, l’implantation, la loi électorale, les municipalités et la situation socio-économique.
Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a annoncé qu’il ne soumettra pas au Conseil des ministres une proposition tendant à augmenter le prix de l’essence et a précisé que le financement du retour des déplacés se fera grâce aux ressources tirées de la régularisation des atteintes aux biens-fonds maritimes et de la remise en vigueur de l’«étage Murr». M. Hariri a...