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Actualités - CHRONOLOGIE

Autriche : femme, évêque, protestante et candidate à la présidentielle

La campagne électorale présidentielle en Autriche a été surprise par l’arrivée d’une inconnue, évêque protestante souriante et humaniste, deuxième dans les sondages à un mois du scrutin du 18 avril, menaçant la réélection du président sortant Thomas Klestil. Gertraud Knoll, blonde aux cheveux courts et bouclés, visage avenant et tailleurs classiques, était totalement inconnue le 27 février lorsqu’elle a déposé sa candidature. Elle est désormais connue de 89% des Autrichiens et 15% déclarent vouloir voter pour elle. Sans avoir encore prononcé un seul discours, cette femme de 39 ans, mère de trois enfants, était déjà créditée de 10% d’intentions de vote. Elle se dit farouchement étrangère aux partis politiques, et son programme assure que «l’investissement d’avenir le plus sûr, c’est l’être humain». Elle plaide pour une démocratie de «participation» et revendiqe un système économique basé sur «le travail avant le capital», car «il ne faut pas que les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres». Mme Knoll se prononce pour le maintien de la neutralité de l’Autriche et contre l’entrée du pays dan l’OTAN. Elle estime que les 18 millions de chômeurs de l’Union européenne représentent «un risque beaucoup plus grand pour la sécurité que le fait que l’Autriche appartienne ou non à l’OTAN». Dans un pays où les rênes du pouvoir sont dans les mains du chancelier (chef du gouvernement) plus que dans celles du président, cette candidature atypique peut séduire, d’autant que 66% des Autrichiens jugent que la principale qualité d’un président est de connaître les problèmes des gens. A ceux qui critiquent son manque d’expérience politique, Mme Knoll rétorque qu’elle connaît grâce à de nombreuses années d’activité, «quels sont les peurs, les espoirs et les attentes des gens» et que «cela fait partie de la politique». Le fait qu’elle soit protestante — dans un pays à 80% catholique et où l’Eglise, très conservatrice, traverse l’une des plus graves crises de son histoire — lui donne une place à part et lui assure un capital de sympathie auprès d’électeurs de plus en plus nombreux en butte avec l’Eglise. Les médias lui accordent depuis plusieurs semaines une place de choix et s’il paraît hautement improbable qu’elle détrône le président Klestil, un conservateur candidat à sa propre succession pour le scrutin du 19 avril, il n’est pas exclu qu’elle soit en mesure de le contraindre à un second tour.
La campagne électorale présidentielle en Autriche a été surprise par l’arrivée d’une inconnue, évêque protestante souriante et humaniste, deuxième dans les sondages à un mois du scrutin du 18 avril, menaçant la réélection du président sortant Thomas Klestil. Gertraud Knoll, blonde aux cheveux courts et bouclés, visage avenant et tailleurs classiques, était totalement...