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Actualités - CHRONOLOGIE

La Journée internationale des femmes placée sous le signe des discriminations

Déclarations de bonnes intentions, manifestations anecdotiques ou véritables engagements politiques, la Journée internationale des femmes a été l’occasion dimanche à travers le monde de souligner les discriminations dont souffre de manière plus ou moins grave la moitié de l’humanité (VOIR AUSSI PAGE 4 ET 6). S’inscrivant en faux contre une lecture relativiste qui voudrait qu’au prétexte de différences culturelles ou religieuses il soit permis ici ou là de maintenir les femmes dans un état d’infériorité, de nombreuses voix se sont élevées pour réaffirmer le caractère universel des droits de l’homme, qui s’appliquent aussi aux femmes. Dans une lettre à Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, organisation à l’origine de cette journée, le président français Jacques Chirac a rappelé l’engagement de la France à «veiller à ce que soient pleinement respectés les droits des femmes». «Dans bien des pays, leur statut est encore placé sous le signe de l’assujettissement. (...) Si nous devons respecter la culture, la religion, les traditions de chacun, nous devons veiller à ce qu’elles ne servent pas d’alibi à des pratiques d’un autre âge», écrit-il. Si en France comme dans la plupart des pays européens, l’égalité est inscrite dans la loi, «il reste beaucoup de chemin à faire» pour que les femmes soient effectivement traitées à l’égal des hommes, poursuit Jacques Chirac. Une image négative de l’islam On mesure donc l’ampleur du fossé dans les pays où les femmes doivent se battre pour cette égalité de principe même. La situation semble la plus urgente en Afghanistan, pour laquelle la Commissaire européenne Emma Bonino a décidé de consacrer tout particulièrement ses efforts. Arrivés au pouvoir en 1996, les Taliban interdisent en effet aux femmes de travailler, de s’instruire, les obligent à porter la burqa, qui masque totalement leur visage, et imposent une stricte séparation entre les hommes et les femmes. En Algérie aussi, nombreux sont ceux qui tentent de dénoncer l’image négative de l’islam que donnent ses membres les plus extrémistes, notamment en opprimant les femmes. Dimanche, entre 500 et 600 femmes ont manifesté dans la capitale pour demander au gouvernement de réformer le code de la famille. Inspiré de la loi islamique, celui-ci en fait des citoyens de catégorie inférieure. Une épouse est par exemple assujettie à l’autorité de ses beaux-parents et, en cas de divorce, elle perd tout droit sur la maison du couple. Plus les conditions politiques, économiques et sociales sont difficiles, moins le sort des femmes est enviable. A la situation extrême des Algériennes massacrées ou des Afghanes privées de tout droit, s’ajoutent aussi des difficultés permanentes qui sont le lot quotidien de nombreuses femmes à travers le monde. S’adressant aux fidèles réunis sur la place Saint-Pierre, le pape a également lancé un appel en faveur des femmes «victimes de discriminations, empêchées d’étudier, d’exercer une profession, et même d’exprimer leur propre opinion en public». «Combien de femmes ont-elle été ou sont-elles encore plus estimées pour leur apparence physique que pour leurs qualités personnelles, leur compétence professionnelle, les fruits de leur intelligence, leur richesse, leur sensibilité et (...) la dignité de leur être», a demandé Jean-Paul II.
Déclarations de bonnes intentions, manifestations anecdotiques ou véritables engagements politiques, la Journée internationale des femmes a été l’occasion dimanche à travers le monde de souligner les discriminations dont souffre de manière plus ou moins grave la moitié de l’humanité (VOIR AUSSI PAGE 4 ET 6). S’inscrivant en faux contre une lecture relativiste qui...