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Actualités - CHRONOLOGIE

L'instabilité restera de règle pour les prochaines années

Quel que soit le prochain gouvernement, l’instabilité restera la règle en Inde au cours des prochaines années, estiment les analystes, certains même craignant l’«anarchie». Une nouvelle fois, les électeurs de la plus grande démocratie du monde n’ont pas désigné de majorité absolue lors des législatives, et si les nationalistes hindous ont progressé et devraient être appelés à former un gouvernement, la fragmentation du paysage politique s’est accentuée. Le prochain gouvernement sera le cinquième en deux ans. Pendant 45 ans après l’indépendance de l’Inde en 1947, la vie politique a été dominée par une seule formation, le Congrès, le plus vieux parti du pays (113 ans), celui du Mahatma Gandhi avant le départ du colonisateur britannique, puis de la «dynastie» Nehru-Gandhi. Le Congrès, parti «arc-en-ciel qui représentait l’extrême diversité ethnique et sociale indienne, a commencé à décliner à la fin des années 1980. Le BJP (Parti du peuple indien, droite nationaliste) a progressé, profitant de ce déclin, mais nombre de partis régionaux ont émergé. Avec 249 sur 530 des 545 sièges à la Chambre attribués, les nationalistes hindous sont le groupe dominant, devant le Congrès (166 sièges) et le Front uni, coalition gouvernementale sortante (93). 22 députés sont non affiliés. Tant le BJP que le Congrès tentent de former une coalition majoritaire. Même s’il parvient lors des marchandages post-électoraux à obtenir assez de soutien pour passer la barre de 273 sièges et prouver qu’il peut gouverner, le BJP, qui a fait campagne sur le thème de la stabilitié, aura beaucoup de mal à tenir sa promesse. Situation sans issue Selon Rajni Kothari, directeur du Centre d’études des sociétés en développement à New Delhi, un gouvernement nationaliste hindou serait encore plus instable que ses prédécesseurs, deux cabinets Front uni soutenus par le Congrès ayant tenu, le premier 11 mois et le second 7. Le BJP devra en effet tenir compte des exigences de pas moins de 16 partis alliés. «Un tel gouvernement ne peut durer que quelques mois», a expliqué M. Kothari. Il a estimé que le BJP, accusé par ses rivaux de sectarisme et d’extrémisme, «devra abandonner la totalité de son programme hindou de droite pour maintenir la cohésion de ses ouailles». «C’est une situation sans issue. Nous allons vers l’anarchie», a-t-il dit. P. K. Gandhi, directeur de la faculté des sciences sociales de l’université Jamia Millia, donne plus longtemps à vivre à un tel gouvernement, mais pas plus de deux ou trois ans (sur un mandat de cinq). «De tels arrangements gauches ne peuvent durer bien longtemps», a-t-il estimé. «La politique indienne est sur la voie de l’anarchie, a jugé George Mathew, professeur à l’Institut des sciences sociales. J’ai bien peur que le BJP ne puisse faire face à la réalité». Les trois analystes sont cependant convenus qu’une coalition dirigée par le Congrès ne ferait pas mieux. «L’Inde a atteint un tournant important, a estimé M. Mathew, parce qu’aucune de ces deux formations ne pourra répondre aux aspirations d’un pays aussi gigantesque que le nôtre». (AFP)
Quel que soit le prochain gouvernement, l’instabilité restera la règle en Inde au cours des prochaines années, estiment les analystes, certains même craignant l’«anarchie». Une nouvelle fois, les électeurs de la plus grande démocratie du monde n’ont pas désigné de majorité absolue lors des législatives, et si les nationalistes hindous ont progressé et devraient être...