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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo : Washington durcit le ton

Washington a annulé certaines mesures récemment prises en faveur de la Serbie, par mesure de rétorsion pour son attitude répressive dans la crise au Kosovo où 22 personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements de villages peuplés d’Albanais. L’Union européenne, par la voix du secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, en visite à Belgrade, a de son côté averti le président yougoslave Slobodan Milosevic qu’un «règlement politique» de la crise dans cette province serbe à majorité albanaise était urgent et qu’il s’agissait d’un «test majeur» pour Belgrade. Les forces serbes ont lancé jeudi une attaque massive contre une dizaine de villages peuplés d’Albanais en utilisant des canons, des blindés et des hélicoptères. Le pilonnage de l’artillerie serbe visait particulièrement le secteur de Srbica (Skenderaj en albanais) — bastion de «l’armée de libération du Kosovo» (UCK) — et aurait fait plusieurs dizaines de morts et de nombreux blessés, selon un porte-parole du «Centre d’information de la république du Kosovo» (indépendantiste). Pour sa part, le ministère serbe de l’Intérieur, confirmant la conduite d’une opération dans le secteur de Srbica «en riposte à une attaque des terroristes», a annoncé que 20 «terroristes» albanais et deux policiers avaient été tués lors des affrontements. Cette attaque est intervenue cinq jours après des affrontements entre Albanais et la police serbe qui ont fait dans la même région 25 morts du côté albanais et quatre morts dans les rangs de la police. Les représentants de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), principal parti des Albanais de la province, ont lancé un «appel dramatique» à la communauté internationale pour empêcher «un nouveau massacre par les forces serbes». Fehmi Agani, «numéro 2» de la LDK, a demandé à M. Cook, qu’il a rencontré à Belgrade, «une aide plus importante» de l’Occident pour régler la crise par des moyens politiques. «Nous sommes pour une solution politique, mais il sera difficile d’y parvenir si le président Slobodan Milosevic et le régime de Belgrade imposent la terreur au Kosovo», a-t-il dit. Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright doit proposer lundi à Londres devant des homologues européens des sanctions et d’autres mesures, pour renforcer l’isolement de la République fédérale de Yougoslavie (RFY, Serbie et Monténégro) afin de faire pression sur elle, selon des responsables américains. Répercussions régionales Les capitales occidentales craignent qu’un conflit dans cette province du sud de la Serbie ne s’étende à la Macédoine, affectant ainsi la Grèce, l’Albanie ou même la Turquie. D’ores et déjà, Washington a annoncé qu’il annulait certaines mesures prises en faveur de la Serbie pour la récompenser de sa coopération dans l’application des accords de Dayton sur la Bosnie. Washington avait notamment accordé des droits d’atterrissage à la compagnie aérienne yougoslave JAT, une hausse du nombre de diplomates serbes aux Nations Unies et l’ouverture d’un consulat yougoslave aux Etats-Unis. Le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Benjamin Gilman, a appelé pour sa part à l’examen d’une éventuelle «option militaire» si Belgrade persistait dans ses actes de répression au Kosovo. Mais le Pentagone a indiqué jeudi que les Etats-Unis et l’OTAN ne prévoyaient pas d’envoyer des soldats au Kosovo. «Nous nous concentrons dans l’immédiat sur la diplomatie», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon. Les chefs de la diplomatie française, Hubert Védrine, et albanaise Pascal Milo, ont estimé jeudi à Paris que la situation au Kosovo était «grave et sérieuse». Le ministre albanais des Affaires étrangères s’est prononcé pour «une action unie des diplomaties européenne et américaine». «Pour le moment, je ne suis pas pour une intervention militaire», car «tous les moyens de pressions politiques n’ont pas encore été utilisés», a-t-il ajouté. (AFP)
Washington a annulé certaines mesures récemment prises en faveur de la Serbie, par mesure de rétorsion pour son attitude répressive dans la crise au Kosovo où 22 personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements de villages peuplés d’Albanais. L’Union européenne, par la voix du secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, en visite à Belgrade, a de son côté averti...