Le vice-président du CSC reçu par Sfeir Déplacés : Kabalan veut mettre les riches à contribution

Une démarche et une idée inédites: le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, s’est rendu hier à Bkerké où il a remis au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, un message exhaustif portant en particulier sur les moyens de hâter le retour des personnes déplacées. Le dignitaire chiite propose notamment un «jumelage» entre les riches et les pauvres de la nation, le gouvernement étant apparemment dans l’incapacité d’agir dans ce domaine. Cheikh Kabalan commence d’abord par rappeler que «le Liban, patrie définitive pour tous ses fils (...) est désormais une chose entendue». «Nous devons œuvrer ensemble, conformément aux constantes nationales que Sa Sainteté le pape a bénies dans son exhortation apostolique, pour une renaissance du Liban», dit-il dans son message avant de poursuivre: «Nous considérons qu’un retour rapide et digne des personnes déplacées est une priorité de l’entente nationale». Et d’ajouter: «Les dirigeants spirituels et temporels, toutes les énergies et tous les potentiels doivent se mobiliser pour assurer les moyens politiques et financiers de ce retour. Bkerké, Dar el-Fatwa, le CSC et le siège de la communauté druze devraient prendre une initiative dans ce sens, et appeler toutes les associations de bienfaisance, les clubs, les syndicats et les détenteurs de capitaux (...) à offrir leur aide pour achever le processus du retour». Cheikh Kabalan a également proposé dans ce cadre un jumelage entre villages et localités, d’une part, pauvres et riches, d’autre part. A ce sujet, en réponse aux questions de journalistes, le vice-président du CSC a souligné la nécessité de recenser les personnes déplacées et les détenteurs de capitaux. Donnant par ailleurs des précisions sur l’objet de sa visite à Bkerké, cheikh Kabalan a indiqué qu’il avait demandé au patriarche maronite d’inviter les associations humanitaires, et Caritas, en particulier, à se pencher sur ce problème «puisque l’Etat est incapable de tenir ses engagements et de faire du retour des personnes déplacées une priorité». Notons d’ailleurs que l’entretien du dignitaire chiite avec le cardinal Sfeir intervient à la veille de la réunion que tiendra aujourd’hui le premier ministre Rafic Hariri avec le prélat maronite.